Tunisie : Le conseil d’Etat, ou l’enterrement du dispositif du 23 octobre

Publié le Mercredi 11 Décembre 2013 à 12:14
L'idée d'un conseil d'Etat a été évoqué par Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. En attendant que le sort du dialogue national soit scellé dans trois jours, samedi 14 décembre, en débouchant soit sur une réussite, soit sur un échec, une nouvelle idée fait son petit bonhomme de chemin dans le débat public, en l’occurrence, la création d’un conseil supérieur d'Etat, une entité souveraine qui aura toutes les prérogatives d’exercer le pouvoir et de diriger le pays.

A l’origine, l’idée a été posée tout récemment par  Rachid Sfar, ancien Premier ministre vers la fin de l’ère de Bourguiba, pour sortir de l’impasse actuelle. Béji Caïd Essebsi l’a prise à son compte lors de sa dernière intervention sur Nesma. Le président de Nida Tounes préconise la  création d’un conseil supérieur d'Etat souverain ; meilleure solution, à ses yeux, à "la crise asphyxiante" que vit le pays.

Selon sa conception, le conseil supérieur d'Etat doit être l’autorité suprême, et doit rassembler les principaux partis politiques du pays, ainsi que l’UGTT et l’UTICA. Il doit avoir sous ses ordres et sa direction le futur gouvernement. A l’entendre, ce conseil sera la clef de voûte du pouvoir. Son avènement conférerait un rôle subalterne à l’Assemblée nationale constituante et à la présidence, a-t-il dit. Cette proposition doit être prise en compte par le quartette, exhorte Caïd Essebsi, qu’il appelle à passer d’un rôle de médiateur à celui d’une partie prenante du dialogue national.

L'idée qui a suscité jusque-là peu de réactions sous-tend un chamboulement du dispositif politique en place, consécutif aux élections du 23 octobre 2011.

Ce conseil mettra fin, sinon marginalisera les institutions en place, notamment la présidence de la République, et l’Assemblée nationale constituante. Sa création, si elle venait à se concrétiser, induira une profonde révision de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, ou mini-constitution. Ce qui marquera un tournant dans le processus de transition démocratique, à même de s’inscrire dans la durée.

Selon les informations concordantes, la proposition d’un conseil d’Etat a été discutée lors de la réunion entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Ce dernier n’y a pas vu d’inconvénient. La question est de savoir, si l'idée trouve grâce aux yeux du mouvement Ennahdha et de son bloc parlementaire de l’ANC, des groupes qui lui sont alliés, de la coalition de la souveraineté du peuple, etc. autant de forces qui s’attachent mordicus à la légitimité électorale, et considèrent, dans leur majorité, la légitimité consensuelle, comme "un putsch" contre la volonté du peuple.

Dans le camp de l’opposition, la concordance des points de vue ne sera pas non plus de mise. Le front de Salut national sera, selon toute vraisemblance, divisé là-dessus, même si les positions des uns et des autres n’ont pas été jusque-là exprimées explicitement.

Déjà que le front de Salut national a été traversé par des frictions juste avant l’annonce par Hassine Abassi de la nouvelle prorogation de dix jours pour l’annonce définitive et officielle des résultats du dialogue national. Al-Joumhouri a pris ses distances envers la position de Nida Tounes et du front populaire exprimée (dans un communiqué) envers Jelloul Ayed en tant que candidat à la primature.

Al-Joumhouri ne cesse de réitérer son appel pour "un gouvernement consensuel et indépendant". Nejib Chebbi, chef de son haut comité politique, a réaffirmé lundi dernier que "la crise est à la Kasbah et non à Carthage", martelant son opposition à tout changement à la présidence de la république avant les élections.

Le bureau exécutif d’al-Joumhouri réuni hier mardi, 10 décembre, a opposé une fin de non-recevoir "à tout appel pour un partage du pouvoir dans le cadre d’accords bilatéraux, étant une récupération du consensus national nécessaire en cette dernière période de la transition démocratique, un retour au principe des quotas selon les appartenances partisanes, et un revirement par rapport à la souveraineté populaire qui requiert transparence et recours aux urnes comme fondement de toute alternance au pouvoir".

"Dans le cas où les parties du dialogue national ne parviennent pas à choisir une personnalité indépendante pour la formation du prochain gouvernement avant le 14 décembre, toute autre initiative ne pourrait réussir, que si elle tient compte du besoin du pays pour un large consensus et pour la compétence et l’indépendance comme fondement de tout prochain gouvernement", a souligné le bureau exécutif du parti républicain.

Al-Joumhouri annonce, de surcroît son intention d'évaluer ses alliances (dans le cadre de l’union pour la Tunisie et du front de Salut national). Son bureau exécutif a convoqué la réunion de son comité central les 28 et 29 décembre "pour examiner les orientations du parti à la lumière des résultats du dialogue national, et étudier ses alliances à la lumière des enseignements de l’expérience passée et des exigences de la prochaine étape".

Le front populaire lui, accusé d’avoir été derrière l’échec du dialogue, a annoncé hier qu’il ne soutiendra, désormais, aucun candidat à la présidence du gouvernement, et s’en tiendra à la teneur de l’initiative du quartette. Un retrait tactique de Hamma Hammami et ses camarades, décidé après les tractations qui se déroulent dans les coulisses, et qui présagent peut-être l’annonce du nom du futur premier ministre samedi prochain. Même si l’hypothèse de l’échec du dialogue reste fort probable, trois jours avant l’expiration de la date butoir.  

Quoi qu’il en soit, la crise politique ne va pas connaître son épilogue de sitôt. Que le nom du successeur d’Ali Laâridh soit annoncé ou non samedi. La dernière trouvaille du conseil d’Etat pourrait accentuer la confusion ambiante, et exacerber les mésententes, entre ceux qui s’accrochent à la légitimité des urnes et appellent au parachèvement rapide de cette transition, en vue de l’organisation d’élections à même de déboucher sur des institutions durables, et ceux qui cherchent à prolonger la transition, en voulant imposer des institutions issues des deals et autres conciliabules, renvoyant la prochaine échéance électorale aux calendes grecques. Avec un conseil d’Etat, doté de superpouvoirs, ce sera le provisoire qui dure. Personne ne saura quant-est ce que et comment la transition va-t-elle s’achever.

H.J.


 

Commentaires 

 
#4 IL EST TEMPS DE SE FOCALISER SUR L'ESSENTIEL
Ecrit par AIDA BOUCHADAKH     12-12-2013 12:42
Tout est fait pour perdurer cette situation d'attente
Il est plus que temps de se rappeler l'essentiel à savoir, faire le nécessaire pour pouvoir organiser des élections présidentielles,régionales et législatives dans les meilleurs délais afin de pouvoir aller de l'avant et pouvoir prendre les décisions qui s'imposent en toute légalité. Il faudrait pour ce faire finaliser le travail de l'ANC et mettre en place la structure qui doit superviser les futures élections. Quant au gouvernement, quel qu'il soit, il ne pourra pas changer fondamentalement la donne, alors autant garder l'équipe actuelle avec des prérogatives de gestion courante et allons de l'avant....sauf que certains, ils semblent espérer prendre le pouvoir sans passer par la case élections ...et de ce fait il faut être vigileant par rapport à ces propositions qui disent long sur lleur vision de la démocratie...Il faut dire aussi que ce n'est à pas à 90 ans qu'on se convertit en démocrate....
 
 
#3 RE: Tunisie : Le conseil d’Etat, ou l’enterrement du dispositif du 23 octobre
Ecrit par AS Marsa     12-12-2013 09:09
Le Mouvement Ennahda n'a fait que recuperer sa légitimité point final...
Ils ont remporté les élections en 1987 et Il devait diriger le pays ...
Aujourd'hui, il récupère ce qui leur apparient c'est a dire la victoire de 1987...

@Royaliste, tu te plein dans chaque article d'Ennahda et bien va manifesté devant leur parti...pitoyable.
 
 
#2 RE: Tunisie : Le conseil d’Etat, ou l’enterrement du dispositif du 23 octobre
Ecrit par AS Marsa     12-12-2013 09:05
Bande de bon a rien ou la seul de vos préoccupations "est votre petit bouche (...) d’indigène ou votre petite personne" pour améliorer le pays faut déjà se changer soit même et ça vous n'etes pas fichu de le faire parce que vous n'avez pas la carrure!!
Vous êtes une bande de lâche , une peuplade de singe qui se croit humain peut être par l'apparence mais je vous le certifie vous n’êtes pas encore descendu de vos arbres!!
Vous êtes (...), un peuple qui accepte de vivre dans 160 000 KM2 ou la seul préoccupation que votre cerveau arrive a émettre c'est de travailler pour acheter une voiture de luxe et d’Épaté (...) qui tortille ces fesses qui sera certainement ta femme et que toi dans la trentaine tu auras comme tout bon tunisien une moustache (...) datant des années 1930 avec un ventre graisseux rempli de Leblebi et de Tchorba...
L'Histoire la dit et l’Histoire la écrite vous êtes des des indigènes , des bactéries pour la Tunisie!!!
Lorsque les Irlandais en conquis l’Amérique du Nord, ils ont trouver une peuplade de sauvage invoquant les esprits , ils ont refusé d’évolué et résultat du spectacle , ils ont tous été massacré par les Yankees!!!
C'est arrivé par le passé et ça arrivera dans un futur proche !!! Vous allez l'obtenir votre dose, ne vous inquiétez pas consommateur de narguilé , consommateur de photo sur facebook!! Vous faite parti de ce cercle que l'on défini "la manipulation des masses" , vous êtes manipulable , influençable, ignorant, des singes abjectes qui n'en ni âme ni conscience, vous êtes tout simplement des bestioles, des moutons..
Vous ouvrez vos clapets tel des révolutionnaires a croire que le pays va se relever finalement non , vous vous êtes relever finalement sans savoir pourquoi ni pour quel but.
Des terrains de football digne d'un champs de bataille de Verdun , des routes construites par des architectes avare et escroc qui ordonne de mettre plus de sable au détriment de la qualité, un Ben Ali qui nous a tous berné!!! Un pays dominé par une architecture lamentable a faire mourir un mort déjà mort ou leur seul idée est de repeindre leur maison en blanc et leur fenêtre en bleu , aucune idée aucune vision rien que dalle vos cerveaux sont limités, vous êtes un peuple limité dépendant de l'occident , des vaux riens amateur de thé et de carte , un peuple sodomite ou l'homo sexualité a triplé depuis la révolution....Vous êtes des rats, des hypocrites , des incapables qui crie vivent la Tunisie mais le jour J il n y'a plus personne ... Les Couilles vous savez ce que sait mais cher compatriotes...Vous attendez que le Qatar vous donne un peu d'argent et un peu de Gaz!!! Ah oui nous sommes le Maghreb United bande de branleur vous aviez attendu que les Rappeur sorte une médiocrité pareil pour dire "Maghreb united" , je peux vous divisez avec un match de football et vous verrez si votre Maghreb united est si uni que ca!! vos paroles sont du vent...!!!!! race de Mort...
La Banque Européennes la "BRED" a ouvert sa succursale a Tunis pour volé votre Economie et aucun tunisien n'a ouvert (...). Vous méritez une Bombe atomique non voire deux Bombes atomiques pour être sur que les survivants passeront avec la deuxième de vie à trépas pour nettoyé vos carcasses (...) de cette terre.
 
 
-2 #1 Question bete
Ecrit par Royaliste     11-12-2013 20:58
pourquoi nahdha qui a tous les pouvoirs refusent de terminer l'écriture de la constitution et aller vers des élections?

je me demande pourquoi?
 
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