Tunisie/ H. Dimassi :" l’UGTT doit retrouver son rôle de régulateur social"

Publié le Mardi 10 Mai 2011 à 12:15
Le pacte social et le rôle de l’UGTT dans cette période postrévolutionnaire ont été au centre du troisième épisode du "Lundi économique", une émission de Radio Kalima et de Gnet. Hassine Dimassi, économiste et Mongi Mkadem, professeur à la faculté des sciences économiques de Tunis, ont animé le débat. Ecoutez :


Désigné ministre, représentant de l’UGTT dans le premier gouvernement de transition de Mohamed Ghannouchi pour quelques heures, Hassine Dimassi, économiste et professeur à la faculté de droit et de sciences économiques de Sousse, pose un projet de pacte social, qui  vise à organiser les relations entre les partenaires sociaux, et à réduire, autant que faire se peut, le fossé qui n’a cessé de se creuser entre les différentes couches de la société tunisienne.

Selon Hassine Dimassi, "les relations entre partenaires sociaux : Etat, syndicat et patronat ont été de tout temps tendues, voire faussées". Cet état de fait a généré une colère sociale qui était l’une des raisons principales de la révolution du 14 janvier, souligne-t-il.  Le pacte social, dont il est l’instigateur, vise "à rasséréner le climat social, à instaurer une société équilibrée où les couches sociales se rapprochent quelque peu, ce qui est de nature à préserver les acquis de la révolution".

Hassine Dimassi. Hassine Dimassi explique la crise de la société tunisienne "par la marginalisation, voire l’effritement de la classe moyenne, qui en est la colonne vertébrale". Ce qui a généré "une société dualiste", avec deux composantes, au lieu de trois, "une couche qui a tout et une autre qui n’a rien". Le but essentiel du pacte social serait donc "de fixer des lignes rouges qui engagent tous les partenaires sociaux". Il s'agit d'un ensemble de valeurs morales qui doivent conduire à des réformes à même de réduire les disparités socio-économiques, qui ont été à l’origine du délitement de la société.

Aux yeux de Hassine Dimassi, l’UGTT a un rôle crucial à jouer pour faire respecter le pacte social. "L’UGTT est une institution principale dans la société tunisienne, et a été depuis sa création une organisation syndicale et politique". La centrale syndicale a été toujours un espace qui polarisait des courants politiques de différentes obédiences et sensibilités, qui ne pouvaient, sous la dictature, exercer leur rôle politique qu’au sein de la centrale syndicale, explique-t-il en substance. En l’état actuel, l’UGTT traverse une période transitoire, et cherche à se frayer un chemin sur une scène totalement recomposée.

L’UGTT qui était forte par les courants politiques rassemblés en son sein, est devenue après la révolution, un instrument que chaque courant politique essaie de tirer vers lui, indique-t-il. La solution, selon Hassine Dimassi, est que les forces démocratiques et progressistes arrivent à créer des fronts politiques forts, et que la centrale syndicale joue son véritable rôle de régulation sociale.

Hassine Dimassi estime que "le tiraillement de l’UGTT entre l’action politique et l’action syndicale est grave tant pour la centrale syndicale elle-même que pour la Tunisie".

Selon ses pronostics, les prochain congrès de l’UGTT permettra de tracer les contours de son prochain positionnement dans la société. Aussi bien Hassine Dimassi que Mongi Mkadem estiment que le destin de l’UGTT est entre les mains de ses structures moyennes, soit ses unions régionales, ses syndicats de base et ses fédérations, qui sauront amorcer, à travers leur accession à la direction centrale,  la grande mutation de la centrale syndicale. Ce qui est loin d'être une mince affaire.

H.J.


 

Commentaires 

 
#3 Les hommes de demain
Ecrit par Mohamed     11-05-2011 14:24
M. Dimassi est l'un des meilleurs analystes de la situation postrévolutionnaire. Ses interventions dans les débats télévisuels de l'après 14 janvier ont été toujours rationnelles et méthodiques, notamment sur la question essentielle du développement régional. Pas étonnant qu’il ait été ignoré par l’ancien régime, qui, on le sait, n’aimait pas les voix de la raison.
 
 
#2 vegilence
Ecrit par Mokh     10-05-2011 18:58
l'Ugtt doit jouer un role tres important pour ameliorer les salaires, les conditions de travail, les acquis sociaux,
Les dirigeants doivent etre plus pret des employés et doivent intervenir immediatement pour leurs touver des solutions en cas de problemes avec les employeurs surtout dans le secteur privé.

les employeurs ne paient pas les salaires à temps,ils ne paient pas la C N S S et la majorité des employés se trouve sans le carnet de la fameuse C N A M et sont condanés à se soigner chez les privés s'ils ont les moyens, malgé qu'ils ont payé leurs cotisations qui sont deduites à la source par les Employeurs. La CNAM, ni La CNSS ne trouvent des solutions pour ce genre de cas qui tres courant et ils vous disent seulement la chanson habituelle ( votre employeur n'a pas payé la CNSS) aller voir avec lui. est ce qu'il a un patron en TUNISIE qui ecoute un employer? je suis sure que non. Après la revolution le nombre des employeurs qui ne paient pas a augmenté et ils sont devnus plus arrogants. Ici c'est le role de l' UGTT d'assister les employés et les soutenir pour avoir leurs droits. Après le 14 Janvier la Tunisie a changé, mais la politique des employeurs a encore endurcit, et prennent les employés pour des ennemis, pourtant ils sont leurs esclaves. L'ugtt doit etre la force du pays et le calisateur sociale no 1
 
 
#1 Jrad Dégage
Ecrit par Vive Tunisie Libre     10-05-2011 17:50
Le bureau exécutif de l'UGTT doit être dissou immédiatement et surtout JRAD
 
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