Tunisie, la relance de la civilisation de l’Islam est une exigence (ounaès) |
Publié le Vendredi 02 Décembre 2011 à 10:45 |
La situation postélectorale est confuse : entre l’axe salafiste rétrograde, l’appel à l’islam éclairé, et l’appel à la modernité sous son angle laïc, les Tunisiens s’interrogent sur la nature de la révolution et sa finalité, dit Ahmed Ounaès, lors du séminaire "la transition en Tunisie, et sa perception internationale", organisé mercredi à Tunis par l’Association des études internationales et la Fondation Friedrich Ebert. Dans son analyse, l’ancien ministre des Affaires étrangères développe différentes hypothèses. La première est que "la révolution aurait permis de prendre acte de la succession politique ; le pouvoir passe à un autre qui se prévaut de la légitimité démocratique et qui s’engage à corriger les distorsions et préserver les acquis". La deuxième est que la révolution change la structure sociale et politique et rompt avec le passé, en posant des principes supérieurs dont les uns procèdent de l’idéologie et du dogme, et les autres des valeurs universelles. "Si telle était l’issue, la confrontation ne saurait tarder", relève-t-il, appelant l’intelligentsia, les médias, et la société civile à jouer leur rôle pour faire prévaloir la liberté sur le dogme. "Les principes de la révolution peuvent procéder de la philosophie de l’universel qui place l’homme libre et maître de son destin au centre du système politique et social". Ahmed Ounaès qui considère les dogmes comme facteurs de régression, admet que "le génie de l’Islam est sa capacité d’endosser, sans restrictions, les principes de la charte des droits de l’Homme". L’ancien ministre plaide pour la relance de la civilisation de l’Islam, une civilisation alliant Islam et liberté, que tant le monde arabe que nos partenaires occidentaux attendent, et qu’aucun peuple arabe n’a réalisé à ce jour. "Plus qu’une mise à jour, ou un aggiornamento, la relance de la civilisation de l’Islam est une exigence", conclut-il. "Comment moraliser la vie publique ?" Pour Taher Sioud, ancien ministre, "le détour religieux que vit la Tunisie risque d’engendrer une grande inquiétude, notamment chez la gent féminine, mais aussi les hommes d’affaires et les investisseurs étrangers qui sont en train d’attendre comment les choses vont évoluer en Tunisie". Les enjeux auxquels fait face la Tunisie, selon ses dires, sont "comment moraliser la vie publique, comment remettre les politiques au travail, comment mettre fin à la corruption, comment garantir les droits des minorités politiques", les perdants du derniers scrutin. Le retour au calme et à l’ordre public est une nécessité absolue. C’est ce qui va définir les contours du futur dans notre pays, estime-t-il appelant à asseoir la reprise économique. L’absence de reprise aggrave la situation économique, sociale et politique. La baisse de la note de la Tunisie est à l’entendre, un fait inquiétant. "Il ne faut pas négliger les appréciations des agences de notation qui donnent une intonation négative de la situation économique de la Tunisie. Les acteurs politiques doivent donner une image positive et adresser un signal fort à ces agences afin d’assurer l’engagement des investisseurs envers la Tunisie". L’ancien ministre plaide pour un partenariat de choix entre la Tunisie et l’Union européenne, a fortiori que notre pays entre dans le concert des pays démocratiques ; "il répond aussi bien aux critères économiques et financiers de Maastricht, qu’aux critères de Copenhague relatifs à la démocratie et liberté". "Le processus de transition demeure fragile" "La Tunisie a acquis un nouveau statut sur le plan international avec la révolution", abonde Khelifa Chater. "Ce changement de la donne doit lui ouvrir de nouvelles perspectives dans ses relations avec l’Union européenne, avec la fin des rapports économique asymétrique, et une révision d’envergure de l’Union pour la Méditerranée (UPM", prédit l’historien. Mais, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. "Le processus demeure fragile et la transition démocratique n’en est qu’à sa première étape", le chemin sera donc long et semé d’embûches. Au fur et à mesure des interventions des uns et des autres, l’assistance était ballotée entre espoirs et inquiétudes. Krzystof Olendzki, ambassadeur de Pologne à Tunis, remonte le moral des Tunisiens : "vous avez la force et les moyens intellectuels pour réussir", rassure-t-il. La transition, la Pologne en sait quelque chose, le processus y a commencé en 1989. "Le secret de notre réussite en Pologne, c’est d’avoir opté pour la décentralisation et le développement de la démocratie locale. Il s’agissait de donner une nouvelle autonomie aux villes, aux régions, et de responsabiliser les citoyens", indique le diplomate polonais, s’enorgueillissant que son pays réalise le plus important taux de croissance en Europe. Quant à la constitution que l’on devrait rédiger en une année en Tunisie, sa genèse a duré sept ans en Pologne, selon l’ambassadeur qui évoque aussi le désordre survenu dans son pays en matière de justice transitionnelle ; un sujet difficile et important pour la construction d’un système politique, économique et social. A en croire l’ambassadeur, le processus transitoire n’est jamais une sinécure, mais sortir de l’ornière demeure possible. La preuve en 1990, "la Pologne était dans une situation bien pire que celle de la Tunisie, avec un taux de chômage de 42 %, une inflation de 1000/100 par mois et un PIB à 200 dollars/mois, mais elle a réussi à remonter la pente". "Pour l'Allemagne, la percée des islamistes n'est pas inquiétante" Muriel Asseburg, de la fondation des sciences politiques à Berlin, évoque la perception de la révolution tunisienne en Allemagne. "La révolution tunisienne a changé la perception des médias et du large public sur le monde arabe. Auparavant, la seule image qu’ils avaient est celle du terrorisme, et de l’extrémisme, mais maintenant ça a complètement changé. Le peuple allemand s’est senti proche de la population de cette région qui revendique les mêmes valeurs pour lesquelles il se bat : dignité, justice et liberté", souligne-t-elle. Au sujet de la percée d’Ennahdha dans les urnes, Muriel Asseburg fait constater que les médias allemands ne considèrent pas cette montée source d’inquiétude ; leur analyse est que "les islamistes constituent une partie de la Tunisie, et c’est normal qu’ils soient représentés au moment des élections". La conférencière allemande s'attarde à la révision de la politique européenne de voisinage à la lumière de la nouvelle donne pour aider les pays arabes en transition démocratique notamment à travers un soutien foncier, et un appui à la société civile. |
Commentaires
Ecrit par Ninou 03-12-2011 08:29
Ecrit par khammous 02-12-2011 22:15
COMME CA AVAIT BIEN FONCTIONNE PENDANT LES ELECTIONS ON VEUT UTILISER CELA COMME METHODE DE TRAVEIL
AUX PROGRESSISTES ET A TOUS LES HOMMES DE BONNE VOLONTE DE NE PLUS JAMAIS CAUSER DE CES QUESTIONS AU GRAND JAMAIS C EST LA SEULE MANIERE DE COUPER COURT A CETTE ARNAQUE
Ecrit par Tunisian 02-12-2011 20:12
Ca ne va pas dire qu’on n’est pas de bon musulman. En chaa Allah yerhamna.
(On ne veut pas Le Niqab.) On veut un Islam éclairé.
Ecrit par BLONDIN 02-12-2011 12:34
Si c'est ça le bien qu'il veut a son pays qu'il aille dispenser ses cours politico-pilosophico-mytomane ailleurs