Liban : Hariri renonce à former un gouvernement

Publié le Jeudi 10 Septembre 2009 à 16:29
AFP - Le Premier ministre désigné du Liban, Saad Hariri, a annoncé jeudi devant la presse qu'il renonçait à former un gouvernement d'union nationale après le rejet par le camp mené par le Hezbollah de sa liste de ministres.

"Vu que mon engagement à former un gouvernement d'union nationale a buté sur des difficultés désormais connues, j'annonce à tous les Libanais que j'ai informé aujourd'hui le président de la République que je renonçais à former un gouvernement", a-t-il annoncé à l'issue d'un entretien avec le président de la République Michel Sleimane.

"J'espère que cette décision sera dans l'intérêt du Liban et permettra (...) de relancer le dialogue", a-t-il ajouté.

"J'ai travaillé pendant 73 jours pour atteindre cet objectif (de former un gouvernement) mais à chaque fois, les rounds de négociations étaient entravés d'une manière ou d'une autre", a expliqué M. Hariri, qui lisait un texte.

Il a estimé que le gouvernement qu'il avait proposé "était une véritable chance", mais que celle-ci avait "été gaspillée en raison des conditions posées" par la minorité.

M. Hariri, chef de file de la majorité parlementaire soutenue par l'Occident, avait transmis lundi sa liste de ministres au président Sleimane pour approbation, une initiative immédiatement rejetée par la minorité menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran.

Bien que les deux camps soient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq ministres "neutres" choisis par le président de la République), leurs consultations bloquent sur les noms de certains ministres et la nature des portefeuilles accordés à la minorité.

Celle-ci avait affirmé que M. Hariri essayait d'"imposer" un "gouvernement de facto" qui ne respectait pas l'esprit d'un gouvernement d'union.

La presse et certains analystes relevaient toutefois jeudi que le fils de l'ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, pourrait à nouveau être désigné Premier ministre par le président, après de nouvelles consultation entre M. Sleimane et les députés.

Lors des législatives du 7 juin, la coalition menée par M. Hariri a obtenu 71 des 128 sièges du Parlement, contre 57 pour le camp mené par le Hezbollah.

M. Hariri a espéré la tenue de nouvelles consultations entre les députés et le président de la République pour désigner un nouveau Premier ministre "en vue de parvenir à un nouveau gouvernement qui puisse diriger le pays et unir les Libanais autour de leur Etat".

Les craintes d'une nouvelle crise politique au Liban ont ressurgi après le rejet par la minorité du gouvernement proposé par M. Hariri.

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