Une Tunisie soudée, et une loi anti-normalisation, meilleure riposte à Israël

Publié le Mardi 20 Décembre 2016 à 17:11
Le martyr Mohamed Zouari.Passée la confusion du départ, les Tunisiens sont aujourd’hui unanimes autour du fait que le défunt, Mohamed Zouari est un martyr. Son assassinat a provoqué depuis dimanche des réactions en cascade et une salve de condamnations, en provenance de Palestine, de Gaza et de Tunisie.  La position officielle a, dans la foulée, évolué, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed a affirmé ce mardi, à l’issue de son entretien avec le président, l’attachement du gouvernement au droit du martyr, et à celui de la Tunisie.

Les hommages rendus dans les médias au défunt, par les dirigeants du Hamas, ses amis et ses proches pour sa valeur scientifique, sa discrétion, son humilité et l’important rôle qu’il a joué en appui à la résistance palestinienne, notamment aux brigades al-Qassam, ont fait la grandeur posthume de celui qui a vécu dans l’anonymat. Le défunt jouit aujourd’hui d’un respect national et sa disparition suscite de larges regrets, car ce sont des connaissances scientifiques qu’il envisageait de transmettre aux jeunes générations, qui ont été inhumées, et qui attendent d’être exhumées par l’intarissable génie tunisien. 

L’assassinat du scientifique tunisien met tous les Tunisiens d’accord, sur son caractère dangereux, et attentatoire à la souveraineté nationale, ce qui fait oublier les commentaires légers, voire indignes exprimés au lendemain de l'opération. La leçon à tirer est qu’il ne faut pas se laisser aveugler par l’idéologie. Autant on peut avoir des divergences et des désaccords profonds sur la ligne politique, le projet économique, social, etc., autant il y a des constantes et des principes qui requièrent consensus et union sacrée, à partir du moment où la sécurité nationale et l’invulnérabilité du territoire sont en jeu. L’élite tunisienne se doit de gagner en maturité sur ces questions et d'éviter les amalgames et les excès d’un côté, comme de l’autre, pouvant fragiliser le tissu national et affaiblir notre position et notre posture devant l’ennemi.

Des drames pareils exigent que partis politiques, organisations nationales et  peuple soient soudés derrière le gouvernement, symbole de la défense de la nation. Dans les pays démocratiques, de telles tragédies raffermissent la cohésion nationale, et donnent lieu à la hausse de la côte de popularité des dirigeants, étant perçus comme garde-fous contre les menaces intérieures et extérieures, et garants du ciment national.

La liquidation de Zouari dépasse la propre personne du défunt pour atteindre, bien entendu la résistance palestinienne, mais aussi la sûreté nationale, à l’heure où la Tunisie est confrontée à des périls croissants, dans une conjoncture internationale et régionale trouble.

Bien qu’elle soit une expérience réussie, avec sa transition pacifique qui fait exception dans la région, la Tunisie n’est pas à ce jour au mieux de sa forme, en présence d’une multitude de défis qui la guettent. Le but d’Israël est de la fragiliser, d’attenter à sa stabilité et de mettre à mal son processus de transition, et de redressement.

L’entité sioniste a éliminé un scientifique arabe et musulman, un procédé criminel qui lui est coutumier, dans la mesure où elle a déjà neutralisé des dizaines scientifiques en Irak, en Iran... pour empêcher que l’intelligence et le savoir ne soient détenus par cette région du monde, ce qui est de nature à compromettre son projet expansionniste, et son rêve du Grand-Israël, dont la concrétisation passe par l’anéantissement et la désarticulation des pays de la région ; les drames irakien et syrien sont là pour le prouver.  

Il ne faut pas se leurrer, la Tunisie qui n’a pas encore accusé Israël d’être derrière cet assassinat, et qui finira probablement par franchir le pas, au fur et à mesure que l’enquête avance, et que ses résultats deviennent clairs et sans équivoque, n’aura pas à obtenir gain de cause devant l’entité sioniste. Quand bien même elle saisira les instances internationales et onusiennes, elle n’ira pas très loin, face à l’Etat hébreu qui met à genou tout le système international.

La meilleure riposte à cette agression serait de légiférer sur une position de principe, et de voter rapidement une loi à l’ARP, criminalisant toutes les formes de normalisation avec Israël.

H.J.

 

Commentaires 

 
+3 #1 Le Peuple Palestinien et Tunisien ne font qu'Un !!
Ecrit par Hugo Chavez     20-12-2016 18:24
Très bon texte, j'ai vraiment apprécié le contenu.
 
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