Une natalité chancelante, les démographes préviennent

Publié le Mercredi 16 Juillet 2008 à 11:23
La population tunisienne doublera en l'espace de 61 ans.La transition démographique en est à sa fin en Tunisie. Le renouvellement des générations ne sera assuré que par une moyenne de 2 enfants par femme. Dans certains gouvernorats, on y est de justesse. Dans d’autres, on en est déjà en dessous.

La population tunisienne a franchi le seuil de10 millions d’habitants en atteignant au milieu de 2007, 10.225.400 habitants* contre 9.910.872 lors du dernier recensement de 2004. Ainsi, en un demi-siècle, notre population qui comptait 3.800.000 habitants en 1956, aurait doublé de 2,7 fois.

Selon les prévisions, les nombre d’habitants atteindra 10.700.000 en 2011 soit une augmentation totale de 475.400 habitants et un accroissement annuel de 95.000 habitants.
La baisse continue de la moyenne de l’accroissement naturel au cours des dernières décennies est en train de se stabiliser à 1,1 % par an. Sur cette base, la population  doublera en l’espace de 61 ans.

Evolution de la population tunisienne de 1966 à 2006

A l’aube de l’indépendance, la Tunisie a suivi une politique de contrôle des naissances, à la faveur de laquelle, notre pays était épargné par l’explosion démographique comparable à celle que vivent aujourd’hui de nombreux pays arabes et africains. Reste que la médaille a un revers, et cette chasse à la natalité, risque de se retourner contre nous, si rien n’est fait pour en tirer le meilleur profit et en atténuer l’impact pour pouvoir perpétuer l’espèce tunisienne.

En effet, le nombre des naissances n’a cessé de baisser au travers des décennies. De 273.700 en 1986, il est descendu à 173.400 en 2006. Si elle a été générale aux sept grandes régions du pays, la régression des nouveau-nés a été plus perceptible au Centre-Ouest, au Sud-Est et au Sud-Ouest.


L’ISF, indice synthétique de fécondité, (moyenne d’enfants par femme en âge de procréer), a accusé conséquemment une sacrée chute. Révolu le baby-boom des années soixante. De 7,2 enfants par femme en 1966, l’ISF est, en effet, passé à 2,9 enfants en 1994, et à 2.03 en 2006. On frôle des limites, en dessous desquelles, la natalité ne peut plus baisser sous peine de menacer le renouvellement des générations. Les pouvoirs publics tablent d’ici 2011 sur un ISF de deux enfants par femme, condition sine qua non pour assurer et se rassurer sur la postérité.

La baisse de l’ISF est générale à tout le pays. Mais, c’est dans le grand Tunis où l’on a tendance à entendre de moins en moins de bébés pousser leur premier cri. Le centre-Ouest a l’ISF le plus élevé avec 2,44. Un réservoir à préserver pour rééquilibrer, un tant soit peu, la balance.

Avec ces mutations profondes et continues, la Tunisie atteint certes l’âge d’or démographique avec une population à dominante jeune. Cette période est, néanmoins, limitée dans le temps et pose un double défi : mettre les jeunes au travail et investir dès à présent pour faire face à la charge des personnes âgées demain. En effet, le spectre du vieillissement de la population plane. Même si on est dans une situation plus confortable que celle de l’Europe, on s’y achemine lentement mais sûrement.

La phase démographique actuelle en Tunisie se caractérise par le recul de la tranche d’âge des moins de 15 ans qui est passée de 46,5% au cours des années 60 à 25,3 % en 2006. La tranche d’âge 15-59 ans a atteint 64,2 % en 2006 contre 48,0 % en 1966.

Les personnes âgées de plus de 60 ans sont en net accroissement. Elles ont atteint 9,5 % en 2006 contre 5,5 % en 1966. Que faire ? Encourager la fécondité. C’est seulement ainsi, recommandent les démographes, que l’on peut apprivoiser les répercussions du vieillissement et réduire le déséquilibre entre actifs et passifs. Côté pouvoirs publics, une politique nataliste n’est pas encore à l’ordre du jour. Et ce ne sont pas les quelques dinars de l’allocation familiale par enfant, qui prouvent l’inverse.
H.J

*Ces chiffres ont été présentés à Tunis lors d’une rencontre scientifique tenue à l’occasion de la journée mondiale de la population, célébrée le 11 juillet de chaque année.

 

Commentaires 

 
#6 Elever un futur chomeur
Ecrit par bouchagour     19-07-2008 00:16
je crois que cette hantise est la cause principale de denatalite.A quoi bon se sacrifier pour elever des enfants,les eduquer pour avoir in fine des difficultes monstres a les faire travailler.
 
 
#5 éhééé
Ecrit par kahloucha     18-07-2008 16:23
rassurez vous,ne tirons pas la sonette d alarme et evitons de dramatiser les choses.l' ignorance de certain tunisien dont le salaire ne depasse pas le SMIG et dont le nombre d' enfant est superieur ou egal a 4 a un impact positif sur notre demographie.il ne faut en aucun cas ,selon moi,encourager la fécondité, et prière de ne pas nous comparer a des pays dont les revenus petroliers actuels peuvent faire vivre confortablement des generations futurs(rabbi yizidhom)
 
 
#4 causes de la dénatalité
Ecrit par Jean-Claude     16-07-2008 19:22
Il est assez amusant d'accuser la pilule et le planing familial d'être les seules causes de la dénatalité. Le chômage qui incite bien des jeunes à risquer leur vie pour trouver un travail à l'étranger ne serait-il pas également et surtout responsable ?
 
 
#3 Bonjour le vieillissement
Ecrit par Jamil     16-07-2008 16:04
Quand le génération de ceux qui sont nés dans les années quatre vingt sera en retraite, il n'y aura pas assez de jeunes qui pourront leurs payer leurs retraites en travaillant.
C'est le revers de la médaille du planing familial et de l'imitation inconditionnel des occidentaux.
Bonjour le vieillissement de la population tunisienne.
Les allocations, qui doivent etre à mon avis réservées aux pays riches, ne sont pas la solution parce que partout ou elles étaient données, elles n'ont fait que rendre les gens moins "reproductifs" (ya3mlou 7ab 3ziz).
Il faut moins promouvoir la pillule.
 
 
#2 Un retard considérable!
Ecrit par Le citoyen     16-07-2008 12:16
Nous vous demandons de bien vouloir faire une étude concernant les enfants et combien coutent à une famille.
L'allocation familiale n'a pas évoluée depuis...
Socialement, nous sommes en retard par rapport à la rive Nord! Pouvons nous avoir une réponse convaincante?
 
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