Tzipi Livni : Les Arabes Israéliens out !

Tzipi Livni, jalouse de la judaïcité d’Israël exhorte les Arabes israéliens d’aller voir des solutions à leurs aspirations ailleurs. Elle veut tout simplement les expulser vers un hypothétique Etat palestinien.

Tzipi Livni, l’étoile montante du sionisme pur et dur, celle qui est destinée à succéder à Olmert et à Sharon, préconise un transfert des Arabes israéliens, en dehors des frontières de l’Etat juif. Déjà qu’ils sont considérés comme des citoyens de seconde zone, traités d’une manière inégalitaire et injuste par rapport aux Juifs, voilà qu’ils sont dans le collimateur de Madame Livni qui, arborant sa coutumière effronterie, veut carrément s’en débarrasser.

Aurait-elle oublié que ceux qu’elle pointe du doigt ont une légitimité plus forte que la sienne de vivre là où ils sont, dans leurs maisons et sur leurs terres. Ceux qu’on nomme les Arabes israéliens ne sont, en effet, autres que des Palestiniens, descendants de mère et de père palestiniens, restés chez eux après la création de l’Etat juif en 1948. Ou peut-être Tzipi Livni a une envie ardente de terminer le boulot des bandes sionistes de Stern, Hganah et l'Irgoun. N’ont-ils pas chassé sauvagement des Palestiniens de leurs terres, leur confisquant leurs logements, sur les ruines desquels ils ont construit de vastes colonies.

Ces Palestiniens expulsés il y a six décennies sont dispersés en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Irak et leurs tentatives de regagner leur patrie et de récupérer les biens qui leur ont été volés sont vaines. Israël oppose une fin de non recevoir à tout droit de retour. L’Etat hébreu décide de tout, se permet tout, viole impunément les conventions et résolutions internationales, asservit tout un peuple à son bon vouloir, sans que cela n’émeuve outre mesure une communauté internationale qui vient pourtant de célébrer le 60^ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme, en grande pompe.

Et dire que l’on parle de sortir le moribond processus de paix de l’impasse et d’activer la création d’un Etat palestinien. Un Etat qui doit accueillir tous les Palestiniens et que Madame Livni veut y déporter les 1,4 million d’Arabes israéliens. La ministre des Affaires étrangères israélienne estime que pour le bien d’Israël, il faut créer deux entités distinctes, deux Etats, palestinien et israélien, cela s’entend. Mais la conception de l’Etat, ses attributs de souveraineté, d’autodétermination, d’intégrité territoriale, ne sont pas les mêmes dans le plan de sionisation des territoires occupés prôné par Livni et compères.

On aura d’un côté un Etat fort, érigé sur une grande superficie et ayant la mainmise sur toutes les richesses des territoires occupés. Un Etat qui aura Al Quods entier sous sa coupe, qui dispose d’une économie puissante et solide, alimentée par la manne des accords économiques conclus tant avec l’Occident qu’avec les pays arabes, au travers de projets tels que l’Union pour la Méditerranée.

De l’autre un Etat faible, disposant d’une portion congrue de terre, et qui sera sous tutelle israélienne, voire son Etat satellite. Tous les Palestiniens y seront entassés, comme ça ils seront facilement domptables et aisément contrôlables.

Cela se comprend que les Palestiniens de nationalité israélienne dérangent Tzipi Livni. D’autant que certains siègent à la Knesset, et sont bien au fait des arcanes de la politique israélienne. Ce sont des parlementaires qui défendent leurs droits à l’intérieur même du système de leur oppresseur. Quoique leur voix soit peu entendue et peu écoutée, ils s’efforcent de faire avancer leur cause, et militent pour la décolonisation. Une tâche laborieuse au sein d’un milieu qui leur est totalement hostile, là où ils sont discriminés et rejetés.

Le cas d'Azmi Bchara, cet ancien parlementaire palestinien qui siégeait à la Knesset dont le franc-parler, le charisme et l’ingéniosité politique ont fini par agacer Israël qui n’a pas hésité à lui intenter un procès inique, est fort révélateur. Azmi Bchara a su échapper à temps au courroux de ses bourreaux pour prendre le chemin de l’exil. Même loin, il gêne toujours. A défaut de l’avoir capturé et étouffé sa voix libre et courageuse, Israël veut se débarrasser de l’ensemble de ses compatriotes et les condamner à l’exil sur leur propre terre.