Tunisiens à l'étranger : entre attentes et exaspération

Publié le Mercredi 10 Août 2016 à 14:35
L'Appel des Tunisiens à l'Etranger a organisé ce 10 août sa deuxième université d'été qui a réuni nombre de Tunisiens à l'étranger parmi les jeunes et les moins jeunes. De hauts responsables de l'administration tunisienne ont aussi pris part à la journée dont les principaux sujets étaient la modernisation de l'organisation consulaire à l'étranger, la mise en place d'un conseil national des Tunisiens à l'étranger ainsi que la place de ces derniers dans le gouvernement d'union nationale. 
 
Les Tunisiens expatriés présents à cette journée n'ont pas hésité à exprimer leur mécontentement vis à vis de l'administration tunisienne. Ils sont allés jusqu'à faire preuve de ressentiment, parfois à cause de la lenteur des procédures administratives d'autres fois à cause du mauvais accueil auquel ils ont droit en rentrant au pays. 
 
L'un d'eux a déclaré : "A tous les niveaux, le service est lent et les procédures compliquées. Quand le passeport de ma fille a expiré, elle a du rentrer avec le passeport français parce qu'elle ne pouvait pas attendre plusieurs jours que le le passeport Tunisien soit prêt. Avant je pouvais cacher la réalité du pays à mes enfants quand ils étaient petits, aujourd'hui avec les réseaux sociaux et les nouvelles technologies plus rien n'est un secret, je n'arrive plus à les convaincre de rentrer au pays", a-t-il dit.
 
Un autre tunisien à l'étranger, originaire de la ville de Kebili a déploré le manque d'encadrement pour les ouvriers qui rentrent au sud de la Tunisie pour les vacances. "Nous n'avons pas ressenti de changement palpable pour la condition des Tunisiens à l'étranger. J'ai moi-même essayé de mettre à jour les données de ces personnes et d'établir un système informatisé en tant que membre de l'association de la voix des Nefzaoua ici en France et en Allemagne. j'ai contacté le ministère et les autorités pour faire avancer le projet, mais je n'ai eu aucune réponse. Je vous exhorte de prendre soin des Tunisiens à l'étranger", a-t-il dit en s'adressant aux responsables présents. 

Et les témoignages du genre ont fusé dans la salle, qui se plaignant des services de douane, qui regrettant léthargie dans laquelle patauge le pays, qu'ils découvrent avec amertume lors de leurs vacances. 
 
Mohamed Fayçal Ben Mustapha, directeur général des affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères, a parlé à son tour d'une nouvelle structure des affaires consulaires, qui se concentre sur les spécificités de chaque pays et les problèmes qui s'y posent à tous les niveaux. ""Nous visons à encadrer la communauté tunisienne à l'étranger, ainsi que la jeunesse et tout ce qui parvient à nos consulats et délégations tunisiennes à l'étranger dans chaque pays. Nous avons une équipe qui suit tous les problèmes que rencontrent les Tunisiens dans leurs rapports avec les consulats", a-t-il déclaré.
 
Selon lui, ces problèmes sont liés au pays, "Nous avons actuellement de nouveaux phénomènes... Nous suivons tous les dossiers et surtout administratifs quand il s'agit de décès, d'incarcérations, d'arrestations et de documents de voyage", a dit Ben Mustapha. 
 
Selon lui, la Tunisie serait en cours de ratification d'accords avec certains pays européens, dont la France, la Suisse et l'Italie, dans le cadre de l'organisation solidaire de l'émigration."Au cas où un Tunisien entre en désaccord avec son employeur dans le pays d'accueil, nous intervenons auprès de l'employeur, de la Justice  et des autorités afin de résoudre le problème", a-t-il dit. 
 
En réaction à l'attentat de Nice, en France, qui avait été perpétré par un ressortissant tunisien, le Directeur général des affaires consulaires a affirmé qu'une délégation tunisienne composée notamment de députés, a été dépêchée sur les lieux afin d'apporter son soutien aux victimes tunisiennes mais aussi pour présenter ses condoléances aux autorités françaises, et dissiper tout amalgame, selon ses dires. 
 
il a par ailleurs affirmé qu'à la fin de 2016, un système informatisé sera mis en place dans le but de communiquer et d'échanger avec la communauté tunisienne à l'étranger. 

Le directeur général de l'Office des Tunisiens à l'étranger, Helmi Tlili, a déclaré pour sa part qu'avant la fin de 2016 le conseil des Tunisiens à l'étranger verra enfin le jour, après que sa loi cadre n'ait été adoptée le 20 juillet dernier.  Ce conseil qui siègera à Tunis, aura pour mission de traiter les préoccupations des émigrés tunisiens, et de renforcer leur participation à la vie politique et sociale en Tunisie. Il proposera également des textes de loi  visant à améliorer les conditions de cette tranche de la population qui s'est longtemps sentie à l'écart. 
 
Lors de cette journée, l'université d'été de l'Appel des Tunisiens à l'étranger a porté un hommage à Imen Cherif, la jeune tunisienne ayant remporté le pris de la "femme de l'année" en 2016, accordé par la principauté de Monaco. Diplomée de l'université de Sophia Antipolis et ingénieure de formation, elle avait inventé une bague permettant de lancer l'alerte en cas d'agression ou de danger. "Une invention que je dédie à mon pays, et que j'aimerais partager avec mes compatriotes, parce que mon but est de la faire fabriquer en Tunisie avec des compétences tunisiennes", a-t-elle dit ce matin. 
Chiraz Kefi
 
 

Commentaires 

 
-1 #1 RE: Tunisiens à l'étranger : entre attentes et exaspération
Ecrit par Royaliste     11-08-2016 12:36
les services de l'administration tunisienne sont médiocre et rares sont les agents qui donnent une information compléte, par ailleurs les Tunisiens de l,étranger ont des bureaux spéciaux qui leurs offrent des services rapides donc ils ne doivent trop se plaindre.

la Tunisie offre beaucoup de services aux TRE (tunisiens résidents a l'étrangers), ils n'ont pas a ce plaindre.

que veulent-ils? des subventions et des voyages gratuits? pendant que le tunisien n'a plus accés a l'eau courante (ville de Sousse par exemple) les TRE demandent des faveurs payés avec l'argent des tunisiens ?
personne ne leur a demandé de partir travailler a l'étranger donc je ne vois pas pourquoi ils doivent avoir des avantages spéciaux
 
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