Violences contre les intellectuels: des opposants accusent le pouvoir

Publié le Lundi 23 Avril 2012 à 16:25
«L’opération qui a eu lieu samedi à Souk Lahad à Kebili n’était pas fortuite mais préméditée. Elle allait avoir lieu dans la ville de Douz, Kebili et Gabès. Notre programme leur est parvenu à l’avance. D’abord, ils voulaient nous empêcher d’accéder à Douz le vendredi, et ont réussi à attaquer les voitures des militants Khmaies bahri et Radhi Ben Hassine... Ensuite nous nous sommes réunis à Kebili le samedi… A la fin de la réunion un groupe composé de 40 à 50 personnes s’est réuni  à l’entrée de la salle munis de bâtons, de barres de fer et de couteau…Le plus surprenant c’est que leur majorité est composée d’enfants ne dépassant pas l’âge de 20 ans. Ils ont frappé tous les présents à la réunion, avec tous les moyens qu’ils leurs tombaient sous la main…jusqu’à ce qu’ils m’aient trouvé. Ils ont lâchés les autres et se sont attaqués à moi avec violence », témoigne Jawher Ben Mbarek, leader du réseau Doustourna, lors d’une conférence de presse organisée ce matin à Tunis, par plusieurs partis, associations et indépendants progressistes, pour dénoncer les violences perpétrées contre les intellectuels. 

Il ajoute que les personnes qui ont commis ces attaques avaient une intention claire « à savoir celle de tuer ». Jawher Ben Mbarek  relate les faits dont il a été victime samedi à Kebili, en précisant que les assaillants « m’ont mis à genou, tiré ma tête à l’arrière en criant : où est le couteau ?». Une version confirmée par Zohra Triki, membre de Doustourna, présente lors des faits : « ce que j’ai surtout constaté, a-t-elle dit, c’est que la cible était Jawher Ben Mbarek ». Plusieurs habitants et membres de l’Association ont intervenu pour le protéger. Il n’en demeure pas moins que tous les véhicules des membres de Doustourna ont été endommagés. «Toutes les vitres de ma voiture, ont été cassées »,  dit Jawher Ben Mbarek.

«Ceci a commencé l’année dernière, lors qu’ont été parti distribuer des vivres au sud de la Tunisie, un mois après la révolution. C’était la première fois que l’on entendait parler d’Emirs, et de salafistes. Une collègue à moi quand elle a dit qu’un homme qui se faisait passer pour un Emir qu’il ne s’adressait pas aux femmes,  les gens ne l’ont pas crue…. Il faut que nous pensons à une structure pour protéger toute personne en Tunisie qui veut donner un avis, sans qu’elle ne se sente seule », dit Salma Baccar, membre de l’assemblée constituante.  Ahmed Nejib Chebbi,  a appelé ces forces de « fascistes », et a exprimé son inquiétude quant à l’avenir de la démocratie « Je ne pense pas que le pouvoir se transmettra de manière pacifique en Tunisie …Parce qu’il existe des gens qui exercent la violence et qui s’entraîne sur la violence, et à mon sens la seule solution est de s’unir pour défendre les libertés des Tunisiens ».

Plusieurs autres représentants des partis politiques progressistes ont exprimé leur  solidarité aux personnes agressées à cause de leurs positions et leurs idées.  Mohamed Kilani , secrétaire général du Parti socialiste de gauche a accusé Ennahdha d’être responsable de ce genre d’incidents qui, selon lui, « n’a pas l’intention de quitter le pouvoir et ce en lâchant sur nous ses milices… ». Il ajoute que  ka société et les démocrates n’ont pas le courage de s’opposer à Ennahdha pour corriger la trajectoire de la révolution… « Ghanouchi a appelé ses siens pour leur dire que ce qu’ils font est du Djihad, et personne n’a réagi », dit-il.
Le docteur Youssef Sedik, a donné ce dimanche une conférence sur la religion à Kelibia. Un groupe de jeunes lui ont interdit d’accéder à la maison de la culture. « J’ai entendu quelqu’un dire : Si « si Youssef » dépasse cette ligne virtuelle que l’on a décidé, on le frappera ». Il a finalement intervenu, enfermé tout seul dans une pièce avec un microphone et son public dans la rue, l’écoutant à travers les hauts parleurs.

« Une conférence sur la religion, qui a été entrecoupée par les « Allahou Akbar » des groupes qui se sont opposés à cet évènement, en appelant les gens à ne pas m’écouter. Tout ce la a eu lieu sans l’intervention de la police….Au poste de police un agent a dit n’avoir pas reçu d’ordres de ses supérieurs !»
Sadok Belaid, a pour sa part soupçonné« le régime de prendre une tournure faschiste planifiée…le régime est en train de se construire une citadelle à travers le système de sécurité et les milices…d’ailleurs, le jour même où Jawher Ben Mbarek a été agressé à Kebili, un autre opposant au régime a été agressé à Paris… », dit-il en parlant de Jalel Brik. Il a par ailleurs, proposé qu’il y ait création de comités de vigilance de la société civile pour s’opposer à la violence.

«Le problème n’est pas un problème d’extrémistes, parce que s’il y avait eu de l’extrémisme et que nous avions qui nous en protéger, le problème n’existerait pas…Le combat entre le théocrate et le démocrate est déséquilibré, car le théocrate n’accepte pas l’avis contraire, alors que le démocrate croit au dialogue…si l’Etat ne prend pas ses responsabilités dans la protection du citoyen,  il y aura guerre civile…et ce qui est arrivé à Jawher Ben Mbarek n’est pas un incident isolé mais on le voit se répéter …C’est pourquoi les hommes de droit ont un rôle important à jouer dans  la protection de la société…Ceux qui gouvernent le pays, le font au nom d’Allah, et la fin pourrait être tragique », a intervenu Yadh Ben Achour.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#13 intellectuels
Ecrit par tounsi canada     26-04-2012 03:36
@gnet-------ces commentaires n'engagent que leurs auteures,so what propblem gnet avec le mien.
 
 
-3 #12 Amnesty est occupé ailleurs...
Ecrit par Ben Whirlpool     25-04-2012 05:55
Le pouvoir a bien raison de profiter de l'occasion: Amnesty International, occupé ailleurs, ne devrait pas bouger une paupière...
 
 
+4 #11 A
Ecrit par khammous     24-04-2012 22:37
Avertissement sans frais :

Achaiou min maatahou la yostgheabou
Je conseille à ces petits apprentis miliciens de réflechir deux fois dans l'avenir ... Qu'ils ne croient surtout pas qu'ils seront toujours impunis.. Leurs protecteurs de NAHDHA ET SON GOUVERNEMENT sont désormais coincés sur le plan national et international Ou bien ils s'insèrent dans la logique de l'ETAT de Droit et de la démocratie ou bien ils verront des situations qu'ils n'auraient jamais soupçonnées
 
 
-6 #10 Ignorance de Taz
Ecrit par ali     24-04-2012 15:23
L'idée essentielle pour l'indépendance de la Tunisie et de la création d'un état tunisien est partie de ces gens là que tu execres.Ceci est vrai pour beaucoup de mouvements nationaux car l'idèe de démocratie est née en France.C'est ainsi que Senghor,Mao Tsé toung,Hochi minh,Giapp et bien d'autres avaient fait leurs études en France.Sans la bourgeoisie tunisoise la Tunisie n'aurait peut etre vu le jour.
 
 
-1 #9 @Tunisien Libre
Ecrit par taz     24-04-2012 13:10
Encore une leçon de démocratie livrée..pathétique cette castre ne changera jamais toujours à cracher sur la populace qui ne comprend rien...
Regarder les éléctions du tajdid Ahmed Brahim à vie ou presque aucune femme dans le comité centrale,le PDP n'en parlant pas 13 proches de chebbi dans le comité éléctions truquées et cela vient donner des leçons...je vous dis le summum de l'hypocrisie mais la populace sale barbue archaique ne comprend rien apprenons la tolérance du TUNISIEN LIBRE...tu ne représentes rien dans le pays avec tes idées et heureusement...demande avec ton élite de créer le gouvernement "de la banlieue nord" avec comme langue principal le Français et vivez en démocratie comme vous vivez dans vos partis politiques...pathétique...
 
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