Tunisie/UPR : «Le terrorisme est l’enfant légitime de l’injustice sociale» |
| Publié le Vendredi 11 Décembre 2015 à 14:00 |
 L’UPR (Union Populaire Républicaine) a donné une conférence pour analyser le phénomène du terrorisme. Malgré la situation difficile, le parti présidé par Ahmed Mraihi garde l’espoir et appelle tout le monde à poser les bonnes questions pour comprendre, analyser et résoudre ce problème.Leila Kallel, secrétaire général de l’UPR, a rappelé l’importance de la « solidarité » pour faire face au terrorisme qui gagne du terrain et ose davantage, en témoigne le dernier attentat contre le bus de la garde présidentielle. La dirigeante de l’UPR dénonce « le laxisme des gouvernements qui se sont succédés depuis 2011 » et va même plus loin en affirmant : «Nous avons eu l’occasion d’éradiquer ce fléau depuis son apparition, mais pour des raisons que nous ignorons, cela n’a pas été fait ». Pour Leila Kallel, cette conférence aurait du être organisée par la Présidence de la République en rassemblant tous les partis. Etonnée, elle souligne : « Nous y reviendrons. Maintenant, la priorité est d’affronter collectivement le terrorisme ». Pour le président de l’UPR, le terrorisme est certes financé et aidé par des structures et organisations d’envergure internationale, mais il faut regarder la réalité en face : « La Tunisie est un des premiers exportateurs de «terroristes». Nous devons essayer de comprendre pourquoi nos jeunes sont endoctrinés ». Lotfi Mraihi souligne que l’écrasante majorité de ceux qui ont adhéré à cette idéologie sont issus des zones démunies et qui ont vécu les premiers jours de la révolution : « Ce n’est pas une coïncidence. Il y a des jeunes qui ont constaté qu’aucun changement n’a eu lieu et qu’il n’auront pas un avenir meilleur. Ceux là sont plus vulnérables et il est plus facile de les manipuler et les recruter ». La transition démocratique aurait pu limiter les dégâts, mais, pour le président de l’UPR, c’était une occasion « lamentablement gâchée avec la complicité de l’argent sale et des médias téléguidés ». Face à cette situation pour le moins inconfortable et cette République « injuste », le résultat est impitoyable : "Ce terrorisme est l’enfant légitime d’une révolution qui n’a jamais réalisé ses objectifs». La Tunisie a besoin de travailler très dur pour devenir plus autonome et ne pas rester sous un « protectorat » économique, souligne Ahmed Mraihi, qui poursuit : « La culture du travail est quasiment absente et cela est périlleux pour l’avenir proche et il conditionne les décisions stratégiques dans tous les secteurs». Invité par l’UPR, Khaled Abid, professeur universitaire, a affirmé qu'il n’y a rien à espérer avant d’avoir une « union nationale solide, loin des sensibilités politiques et des intérêts partisans ». L’image de la Tunisie à l’occident est affectée par les statistiques qui ont circulé concernant le nombre des « Djihadistes » en Irak ou en Syrie : « C’est honteux », s'est-il exclamé. La question qu’il faut se poser ? Pour comprendre cette situation « tragique » il faut que le peuple se pose les bonnes questions. Selon Khaled Abid, le terrorisme existe, mais il faut comprendre s’il est enraciné ou si c’est un phénomène « intempestif ». La réponse est compliquée. Il explique : « Cette idéologie existe dans le subconscient de beaucoup de tunisiens qui sont persuadés que la première république était contre l’Islam». Il poursuit : « La répression des courants islamistes de l’époque n’est pas passée sans laisser de dégâts ». Les réactions après 2011 sont «le résultat d’années, voire de décennies d’injustice». Il conclut : « Nous devons avoir le courage de reconnaitre nos erreurs et passer outre notre égo». Un message d’espoir ? : «Il y a des solutions à tout. Nous avons besoin d’une analyse sérieuse et scientifique. D’apporter des remèdes efficaces, sans entrer avec les convictions du peuple, ce qui est malheureusement le cas aussi bien dans les décisions prises que le traitement des informations par les différents médias ». S.S
|
Commentaires
Ecrit par Royaliste 13-12-2015 11:08
rien ne justifie le massacre d'innocents, vous comprenez? rien