Tunisie/UGTT : Les militantes revendiquent des postes au sein du bureau exécutif

Publié le Jeudi 10 Novembre 2016 à 12:38
Depuis l’année 1952, aucune femme n’a accédé à un poste dans le bureau exécutif de l’UGTT, dont le congrès électoral se tient régulièrement tous les cinq ans. La dernière femme à avoir occupé un poste dans l'exécutif, était Cherifa Messaâdi. Les militantes veulent faire changer les choses lors du prochain congrès en janvier 2017.

 Ne pouvant plus supporter d’être « mises à l'écart » des postes de décision, une campagne organisée par des membres de l’UGTT a été lancée depuis le 13 août dernier, pour tenter de modifier la loi et de permettre aux femmes d’avoir deux postes fixes dans le bureau exécutif, sans passer par le vote.

L’organisatrice de cette campagne, Emna Aouadi qui est membre du bureau national de la femme travailleuse, s’étonne qu’après plusieurs années de combat, la gente féminine soit toujours mise à l’écart. Pour elle la principale raison est « la mentalité masculine qui règne à l’UGTT ». Elle souligne : « Après plusieurs décennies, nous avons compris que le vote ne suffira jamais. Mais nous ne pouvons pas rester à l’écart et nous exigeons d’avoir une représentativité permanente. Nous demandons deux poste fixes avec la possibilité d’augmenter notre présence au fil des années », a-t-elle dit ce matin lors d'une conférence sur les femmes dans les postes de pouvoir.

La syndicaliste  affirme ensuite, qu’une des causes de cet « oubli », est qu’il n’y  a pas une vraie « égalité des chances » entre les femmes et les hommes, et rappelle aussi que les luttes pour les postes de pouvoir font aussi rage. Emna Aouadi souligne : «C’est dommage, mais la course effrénée vers les postes importants nous empêche de nous concentrer pour jeter les bases solides, afin d’occuper une place décisionnelle à l’UGTT ».

Malgré leur présence (environ 50% des membres de l’UGTT sont des femmes), la représentativité dans les postes clés reste minime. Cela ne plait pas aux membres de la campagne qui travaillent depuis plusieurs mois pour « révolutionner les choses ».

La campagne souligne le fait que les « slogans » émis par plusieurs politiciens et syndicalistes doivent être traduits en faits : « Nous sommes là. Nous travaillons dur, très dur. Nous ne demandons des faveurs de personne. Nous méritons plus de considération et avons les compétences nécessaires pour être à la hauteur des plus grandes responsabilités », a souligné, Hayet Trabelsi, secrétaire générale de la Fédération des métiers et services,  qui précise : « Nous allons multiplier les efforts et communiquer davantage afin que les choses changent dans un futur très proche ».

En effet, le prochain congrès se tiendra en janvier 2017 (du 21 au 24). Ceci étant, il ne s’agit pas d’obtenir des postes de « consolation ». Emna Aouadi souligne : « Nous voulons faire partie du bureau exécutif parce que nous le méritons et si nous y accédons, ce ne sera pas pour faire de la figuration ».

S.S