Tunisie/UGTT: «1,5 million de travailleurs attendent les augmentations»

Publié le Mercredi 30 Mars 2016 à 14:36
Belgacem Ayari de l'UGTTAprès avoir signé des accords de principe depuis le début de l’année, l’UGTT rappelle que les augmentations n’ont pas encore été perçues. Belgacem Ayari monte au créneau et avertit : «L’Etat doit prendre ses responsabilités. La paix sociale passe par là».

Le chiffre : 1,500,000 travailleurs attendent leurs augmentations depuis plus de trois mois. C’est ce qu’a constaté Belgacem Ayari, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, qui a rappelé : «Nous avons trouvé un accord avec l’UTICA depuis le mois de janvier. Jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait. Il y a de la nonchalance de la part du ministère des Affaires Sociales et aussi de l’UTICA. D’autres négociations devaient être entamées durant le mois de mars 2016 et se poursuivre jusqu’au mois de mai. Encore une fois, les promesses n’ont pas été tenues ».

Belgacem Ayari souligne ensuite que l’UTICA s’est désistée après avoir donné des accords de principe sur environ une dizaines de contrats. Il affirme : « Ceci est inadmissible à tous points de vue », et lance un message au président de la République : « Aucune augmentation n’a été perçue par plus d’un million et demi de travailleurs ».

Pour le secrétaire général de l’UGTT, les handicaps ou les malentendus entre le Gouvernement et l’UTICA ne concernent en rien les travailleurs : « Après la signature de Wided Bouchamaoui, tout devait se passer comme convenu, mais nous ne comprenons toujours pas pourquoi cela freine ».

Belgacem Ayari demande très clairement à l’administration et à l’UTICA de prendre leur responsabilité : « Nous traversons une période très difficile sur le plan économique et social. Nous ne demandons que l’application des accords signés. Les travailleurs risquent de sortir du contrôle. Un Etat de droit doit être au niveau de ses promesses. L’UGTT est une organisation responsable. S’il y a des grèves dans des secteurs sensibles, c’est finalement le citoyen qui va en payer les conséquences. Il ne faut pas jouer avec l’avenir de nos travailleurs et parler ensuite de développement et de sécurité sociale ».

Le secrétaire général de l’UGTT tente ensuite d'apaiser en appelant au calme et à la retenue : « Nous faisons de notre mieux pour encadrer les travailleur parce que nous aimons notre pays et nous aspirons à un avenir meilleur. Même pour les grèves tout à fait légales, nous avons dit non parce que la situation actuelle est très délicate. Maintenant, pour qu’on puisse avancer, il faut que d’autres institutions de l’Etat se montrent coopératives afin d’éviter les contestations sociales qui ne vont pas tarder à se produire ».

Si la situation ne se débloque pas, Belgacem Ayari souligne : « Il est clair qu’on ne peut pas demander aux travailleurs d’attendre encore plus. Nous allons prendre les décisions adéquates suite à des réunions du bureau exécutif de l’UGTT en collaboration avec les entreprises concernées. Il n’est pas question de tolérer plus de passivité. Il y a des craintes réelles notamment dans le secteur du transport, des pharmacies et mêmes des boulangeries. Nous avons vécu l’expérience il y a quelques mois avec la grève des transporteurs de carburant. La crise a touché tout le pays et nous ne voulons pas que ça se reproduise. Pour cela, nous appelons, encore une fois, au respect des accords signés ».

La crise économique ? Pour Sami Tahri, porte-parole de l'UGTT, les choses sont claires : « Il n’y a pas d’état d’urgences économiques. C’est un jeu de mots pour limiter les libertés des travailleurs et les empêcher de réclamer leurs droits. Il faut arrêter avec ça et mettre en place une stratégie économique viable. Il n’est pas question de faire du chantage aux travailleurs sous n’importe quel prétexte, au lieu de trouver des solutions concrètes pour sortir de la crise », a-t-il dit.
S.S

 

Commentaires 

 
#1 RE: Tunisie/UGTT: «1,5 million de travailleurs attendent les augmentations»
Ecrit par Montygolikely     31-03-2016 10:33
S'il renonçaient à leurs prétentions, permettant ainsi de créer des emplois, mais, pardon, je rêve...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.