Tunisie/Slim Riahi : qui est ce fortuné qui s’investit en politique ?

Publié le Lundi 29 Août 2011 à 14:55
Slim RiahiLa presse au grand complet attendait Slim Riahi,  lors de la première conférence de presse de l’UPL, tenue aujourd’hui au siège du parti, aux berges du Lac, mais le président de l’Union patriotique libre ne s’est pas présenté "pour des engagements professionnels et  liés au parti en dehors de Tunis", explique Mohsen Hassan, membre du bureau exécutif de l’UPL.

Il y a à peine quelques semaines, personne ne connaissait Slim Riahi. Et voilà que son parti, l’UPL, investit en force le champ public et médiatique par une vaste campagne de marketing, dont l’ampleur laisse perplexe quant au personnage et aux fonds ayant servi à la financer. "Nous avons le droit de nous faire connaître auprès de l’opinion publique, dans ce foisonnement de partis, c’est du marketing politique", répond Mohsen Hassan à ceux qui reprochent à l’UPL de démarrer sa campagne avant l’heure. "Lorsque la campagne électorale démarrera, nous n’y soumettrons  et nous respecterons les lois en vigueur", ajoute-t-il. L’UPL a des moyens qui proviennent de son président, reconnait-il, "renvoyant les accusations à ceux qui les profèrent", et affichant les dispositions du parti à toutes les formes de contrôle. Et le coût de cette campagne :  "il sera rendu public lorsqu’elle aura touché à son terme", dit-il, faisant savoir qu'elle a été réalisée par une agence tunisienne, dont il a refusé de donner le nom.

Mohsen Hassan, membre du bureau exécutif de l'UPL.L'UPL, 3ème en terme de notoriété après Ennahdha et le PDP
Le grand absent de cette rencontre avec les médias, dont le nom revenait avec récurrence, est donc Slim Riahi. Il n’est autre qu’un Tunisien de 39 ans, originaire d’Enfidha, fils d’un juge et d'un militant politique, ayant "fui la Tunisie et la répression du régime de Bourguiba dans les années 80 pour s’exiler en Libye". Slim Riahi a quitté la Tunisie à l’âge de dix ans en direction de la Libye où il a poursuivi ses études et y a  plus tard fait fortune dans le domaine pétrolier. Le président de l’UPL, fondateur du groupe industriel, Capital Gate, réalise 70 % de son chiffre d’affaires en Europe et dans le Golf et 30 % en Libye, souligne une note distribuée aux médias.

Quelque mois après le 14 Janvier, le jeune expatrié retourne au bercail et décide de s’investir en politique, en fondant l’UPL, ayant obtenu son visa légal le 19 juin dernier, et qui en l’espace de deux mois devient le troisième en termes de notoriété après Ennahdha et le PDP, à en croire Mohsen Hassan, citant une étude réalisée par une agence mondiale de communication.  C’est de quoi susciter des interrogations sur le personnage, ses origines, sa fortune, ses plans, a fortiori que des rumeurs persistantes circulent sur ses liens présumés avec la famille Kadhafi.

Les bruits enflent d’autant plus à son sujet, qu’outre sa percée rapide sur la scène politique, l’homme fait des affaires, achète 5% de carthage Cements et s’apprête à acheter 20 % de Dar Assabah. Est-ce un Berlusconi tunisien en devenir ? S’interroge un journaliste. Des questions auxquelles Mohsen Hassan n’a pas voulu répondre : "ce sont ces affaires, c’est à lui de décider d’investir dans les secteurs qu’il juge efficients". Où est le mal si Slim Riahi investit en Tunisie, se demande-t-il, en faisant savoir, que ce dernier a transféré son argent en Tunisie sous le contrôle de l’appareil bancaire et financier tunisien, et a envie d’investir en Tunisie d’une manière transparente.  

Quid  de ses relations présumées étroites avec la famille Kadhafi ? "Ses rapports avec le régime libyen ne dépassaient pas le cadre de son rôle d’investisseur, qui était partenaire des sociétés pétrolières étrangères en Libye", répond-il laconique.

Mohsen Hassan a présenté en préambule l’UPL comme étant "un parti centriste, réfusant les idéologies et prônant la rupture totale avec le passé pour construire la Tunisie nouvelle". L’UPL suit une démarche réaliste et rationnelle, en vue d’aboutir à un modèle de développement purement tunisien, valable pour la Tunisie, mais pouvant aussi être exporté, indique-t-il.

L’Union patriotique libre prône la préservation de l’identité arabo-musulmane de la Tunisie, tout  en étant attachée à la modernité. Elle tient au respect des libertés individuelles et collectives, et veut construire un Etat de droit et des institutions garantissant à tous les Tunisiens  leurs droits politiques et socio-économiques.

"Le programme politique, économique et social de l’UPL est prêt et sera dévoilé bientôt lors d’une conférence de presse", ainsi que les listes électorales, annonce-t-il, estimant que l’UPL se présentera dans toutes les circonscriptions électorales, avec de nouvelles figures".

Le modèle de développement prôné par l’UPL est celui qui garantit le bien-être aux Tunisiens, et se décline sous le nom plan d’investissement "Karama", (NDLR : dignité) souligne-t-il. Il repose sur l’économie de marché, fondée sur la justice sociale, en garantissant le droit à l'emploi et à un développement régional équitable. L’Etat jouera son rôle de grand investisseur, et mènera des projets dans les domaines de l’infrastructure, l’éducation et l’enseignement, le logement social, etc. L’UPL prévoit la création de fonds souverains gérés en commun par les secteurs public et privé, et la promotion de banques et d’institutions financières citoyennes. Entretemps, le parti  décrète l’état d’urgence économique.

Sur le plan politique, l’UPL prône un régime républicain avec séparation entre les pouvoirs ; un régime présidentiel amendé, limité à deux mandats pour le président. Il prévoit la séparation entre les élections présidentielles et législatives, la création d’un tribunal constitutionnel, et  appelle à une charte d’éthique régissant les rapports entre les partis.

S’agissant de la position de l’UPL envers Ennahdha, Mohsen Hassan indique que l’Union respecte le militantisme et les symboles d’Ennahdha qui ont beaucoup souffert sous Bourguiba et sous Ben Ali. "Nous respectons Rached Ghannouchi et tous les symboles d’Ennahdha, Slim Riahi n’a pas voulu dire que Rached Ghannouchi était dictateur" (en allusion aux propos tenus la veille sur Nesma par le numéro un du parti), "mais le style utilisé par Rached Ghannouchi nous rappelle la dictature de Ben Ali, comme le fait qu’il dise qu’Ennahdha a un million d’adhérents, ou qu’il annonce la victoire de son parti aux élections avant même la tenue du scrutin. Ces propos ne respectent ni les partis politiques, ni le peuple tunisien et encore moins la démocratie récente en Tunisie".

A en croire Mohsen Hassan, l’UPL croule sous les demandes d’adhésion qui se comptent par milliers. Le nombre d’adhérents augmente par centaines chaque jour, et le parti dispose actuellement de 120 bureaux dans toutes les régions du pays. "L’UPL est partie des zones rurales et des régions intérieures qui souffrent de marginalisation", c’est là où il semble recruter le plus d’adhérents. Mohsen Hassan refuse, néanmoins, de dire que son parti est en train de monnayer les adhésions, tout en reconnaissant les aides sociales distribuées dans les régions intérieures. "Il faut faire la distinction entre ces actions humanitaires et le fait d’acheter les consciences".

S’agissant des futures éventuelles alliances de l’UPL, ce membre du bureau exécutif rétorque que son parti refuse les orientations radicales de gauche ou de droite, mais demeure ouvert à toute personne, ou tout parti croyant à ses principes.
H.J.


 

Commentaires 

 
#35 LE PRESIDENT
Ecrit par SFAXI Kader     24-02-2013 10:33
JE VOTE POUR LUI
 
 
#34 ton chiffre ?
Ecrit par elyes cherif     01-09-2012 19:10
comme t'a pue faire toute cette fortune ?
 
 
+1 #33 besoin de transparence
Ecrit par karim     13-09-2011 21:59
au de la du bonhomme, complètement mystérieux et inconnu , il faudra suivre de très près tout l'appareil politique du parti, voire qui sont les personnes, et je pense que ce sera le plus révélateur sur les origines de l'argent et qui se cache derrière ce mystère, l'UPL
 
 
+3 #32 Qui es tu ???
Ecrit par Virage     07-09-2011 16:54
Quittant la tunisie en bas age avec sa famille , d'abord c'est un fuillard , secondo , il a vecu au R.U , il est anglais donc , on va avoir donc un autre Roi comme la Jordanie ( Gouverné par un Anglais pure sang au moins).Que peut on attendre d'un type comme ça ???.Je propose que dans notre prochaine constitution de mettre ceci:
Nul ne peut se présenter à aucune des éléctions ( Présidentielle , législative ou municipale )s'il n'a pas vecu toute sa vie dans le pays , exépté les personnes qui étais en missions Gouvernementale & ne depassant pas les 05 années.
 
 
#31 aucune idee
Ecrit par mosa     06-09-2011 22:17
aucune idée
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.