Tunisie/Rapport sur la Torture, le spectre sévit encore

Publié le Mercredi 12 Octobre 2011 à 16:42
Les membres de L’Organisation contre la Torture en Tunisie ont donné ce matin une conférence de presse au cours de laquelle ils ont rendu public le rapport sur les violations des droits de l’Homme en Tunisie, entre la période allant de janvier à septembre, 2011.

«Nous pensions que ces pratiques allaient disparaître avec le départ de Ben Ali. Nous avons malheureusement constaté que la torture continue, surtout à Tunis et ses environs », dit Radhia Nasraoui, présidente de l’OCTT. « C’est pour quoi l’Organisation veut pousser un cri d’alarme », ajoute-t-elle. Ce rapport rédigé en coopération avec l’Euromed. Ridha Raddaoui, directeur de la mission en Tunisie, a dit «vouloir mettre le doigt sur l’échec de la révolution tunisienne ». Selon lui, le dossier de la torture est en relation étroite avec les autres dossiers sur le respect des droits de l’Homme, l’indépendance de la justice et la réforme du système de sécurité. «Pour lutter contre ce cancer qu’est la torture et la violence, il faut l’instauration d’une justice transitionnelle. Ceci est un dossier central », souligne-t-il.

Monther Charni, secrétaire général de l’organisation, rappelle que ce n’est pas le premier rapport sur la torture qui a été divulgué par l’OCTT. Il y en a eu d’autres qui ont succédé les évènements du bassin minier de Gafsa, un autre après l’affaire de Soliman, un autre au sujet de jeunes salafistes et au sujet de jeunes étudiants. « Mais il existe le chiffre noir, que tout le monde ignore, parce que les victimes ne portent pas plainte, ou ne contactent pas les organisations de défense pour les droits de l’Homme ».

Après le 14 janvier, il a eu pourtant la création de la Commission d’investigation sur les événements liés à la révolution. Mais la loi régissant sa création lui interdit de rendre public son rapport. Celui-ci sera remis aux mains du président de la République.

Le rapport du OCTT révèle que le comportement des agents de l’ordre « est toujours le même, à savoir des interventions musclées lors des manifestations qui ont eu lieu entre le mois de février et septembre 2011 ». 

Yosri Ben Monji Hbachi, Foued Alaïmi, Amine Mzergui, Talel Ben Mansour, et d’autres jeunes encore ont été victimes de sévices corporels, suite à leur arrestation dans des manifestations contre le gouvernement comme El Kasba 1 et El Kasba 2.
«Les premières personnes visées par la police, lors des manifestations, sont les activistes et les jeunes », dit Monther Charni. A Seliana, Jbeniana, et Kasserine, la police se serait introduite violemment dans certains domiciles à des heures très tardives de la nuit, pour emmener des jeunes, qu’ils disent être recherchés. 

«Sadki Lahlimi, un jeune activiste de Kasserine, a été à plusieurs fois victimes de torture. Nous l’avons invité à venir témoigner aujourd’hui, chose qu’il a acceptée. Il a malheureusement été arrêté par la police à Kairouan », affirme Radhia Nasraoui. Elle ajoute que les membres de l’Organisation ont déjà rencontré le ministre de l’Intérieur pour discuter des violences à l’encontre des personnes. « Mais rien n’a changé. Les plaintes déposées par certaines victimes n’ont pas avancé…ce qui nous pousse à croire que le gouvernement est impliqué dans ce qui se passe ».

Foued Badrouchi, un jeune de 17 ans, a relaté, lors de cette rencontre avec la presse, son expérience avec la police. Il aurait été arrêté par la police à Tunis il y a quelques mois, avec des dizaines d’autres jeunes âgés entre 13 et 14 ans et emmené à la caserne de Bouchoucha. « On nous a mis dans un grand terrain vague en plein soleil, debout contre le mur, et un agent nous frappait à tour de rôle très fort sur le dos, en proférant des injures. Ensuite, on nous a demandé de nous mettre à quatre pattes et de rentrer à l’intérieur d’un bâtiment. Où on nous a encore frappés. J’ai eu trois points de suture au front. Vers 4 heures du matin on nous a lâchés dans un quartier populaire de Tunis alors qu’il y avait un couvre feu ». raconte-t-il.

L’OCTT donne à la fin du rapport des recommandations destinées au gouvernement. Parmi elle la nécessité de ratifier le protocole international des droits civiques et politiques autour de l’annulation de la peine de mort. Le respect du droit aux manifestations et aux sit-in. La généralisation des ordres clairs interdisant aux policiers l’usage de la violence et de la torture. L’amélioration des conditions de détention dans les prisons et l’instauration d’une justice transitionnelle, la mise en place d’une loi protégeant les victimes et leurs droits, et la création d’un tribunal des Droits de l’Homme.

Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
-1 #9 l'hypocrésie vous étouffe 2
Ecrit par Royaliste     15-10-2011 21:33
on remarque que ni elle ni Bensedrine n'ont condamné l'attaque du domicile de patron de Nesma: la elles vont nous parler de moundassin et de ex-RCD

il faut ré-ouvrir le sous sol du ministère de l'intérieur
pour ceux qui ont attaqué le domicile du patron de Nesma et ceux qui les supportes. la violence doit être écrasé.
 
 
+3 #8 RE: Tunisie/Rapport sur la Torture, le spectre sévit encore
Ecrit par BABA LAHNINE     15-10-2011 07:16
BEN ALI FI SAAOUDIA WEL ISSABE HIA HIA
 
 
+4 #7 RE: Tunisie/Rapport sur la Torture, le spectre sévit encore
Ecrit par BABA LAHNINE     15-10-2011 07:14
بن علي في السعودية و العصابة هــي هـي
 
 
-2 #6 Non ...mais si..
Ecrit par Tunisian     14-10-2011 20:06
Accepter la torture: NON a moins que l’accuse est réellement malfaiteur et mérite de l’avoir.
On doit jouer bien pour le bien de la Tunisie.
VIVE la Tunisie.
 
 
-5 #5 l'hypocrésie vous étouffe
Ecrit par Royaliste     13-10-2011 16:41
on peut bien noter qu’ils refusent de condamner la violence a la faculté de Sousse
libertés pour les wahabites et agressions pour les fonctionnaires de la République : elle est Belle la Tunisie
 
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