Tunisie/R.Ghanouchi : «Nous ne sommes pas les porte-paroles de l’Islam » |
| Publié le Lundi 06 Juin 2011 à 16:58 |
Le 06 juin 1981, a été crée le Mouvement Ennahdha. 30 ans plus tard, il est pour la première fois, un parti reconnu, "qui se réunit légalement et dont tous les membres sont en liberté", a declaré Rached Dhannouchi, président du mouvement, lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion.  Alors que le sud de la Tunisie vit des moments difficiles, une première en matière d'affrontements mortels entre les habitants d'une seule ville, Rached Ghannouchi prévient contre les forces contrerévolutionnaires qui seraient derrière ce chaos et dont le but et de faire avorter la transition démocratique. «Personne ne sait qui est à l’origine de ces batailles, mais on peut deviner qu’elles profitent à certains. Les premiers à qui elles peuvent profiter ce sont bien ces même personnes contre lesquelles s’est révolté le peuple », dit Rached Ghannouchi. Il a appelé ce matin que les habitants de Metlaoui aient recours à la raison et mettent fin à cette violence meurtirère. Cette rencontre qui a eu lieu ce matin à Tunis a réuni les plus grandes figures du mouvement, plusieurs dizaines de ses adhérents mais aussi les chefs d’autres partis, comme celui de l’ANPP, Al Majd, Le parti Libéral Maghrébin et le Mouvement du Peuple Unioniste Progressiste. Le président d’Ennahdha n’infirme pas l’éventuelle coalition future entre son parti, et d’autres partis « qui reconnaissent le caractère arabo-musulman de la Tunisie », a-t-il dit. Il a même appelé tous les partis politiques à unir leurs forces pour réussir l’échéance électorale. « Le mouvement sera toujours pour le pluralisme. La Tunisie ne peut pas être gouvernée par un seul parti, comme cela été le cas par le passé. La démocratie est l’une des composantes de l’Islam », a ajouté Rached Ghannouchi. Interrogé sur son avis sur l’éventuel report des élections de l’assemblée constituante, le président d’Ennahdha a réitéré son refus à la politique de tutelle qui rappelle l’ancien régime. Il explique : « Les deux instances n’ont pas été élues par le peuple, elles n’ont aucune légitimité. Elles existent grâce à un consensus national, il ne faut pas qu’elles prennent des décisions au nom du peuple. Il faut qu’elles tiennent leurs promesses et qu’elles s’attachent à la date du 24 juillet ». Il a également nié avoir coupé les ponts avec la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, mais que le retrait d’Ennahdha n’était qu’une forme de protestation contre la décision du report. Il justifie aussi son refus au pacte républicain, par le fait qu’il précède à la constitution, qu’il décide du contenu préalable de celle-ci et qu’il ne soit en rien légitime. Interrogé sur le nombre d’Adhérents du mouvement et sur le volume de ses ressources financières, Rached Ghannouchi répond que le parti est encore en train de recenser ses membres et qu’après 20 ans de persécution, plusieurs personnes ont rejoint le mouvement, comme d’autres l’ont quitté. « Dans quelques semaines nous donnerons le nombre de nos adhérents…qui sera probablement de quelques centaines de milliers. Nous avons des références islamiques certes, mais nous ne sommes pas les porte-paroles de l’Islam, nous acceptons d’ailleurs toute critique ou conseils qui nous sont adressés ». Le président d’Ennahdha dit que seuls les adhérents d’Ennahdha et ses membres financent le parti. « D’habitude, les membres donnent 5% de leurs revenus à Ennahdha, vu le nombre important d’adhérents nous ne pensons pas avoir de soucis financiers ». L’un des invités phare de la conférence fût l’avocat et co-fondateur du Mouvement, Abdelfattah Mourou, qui a eu droit à un accueil triomphal de la part des Nahdhaouis. Dans une question adressée à Rached Ghannouchi, quant à l’éventuel retour de Mourou au sein d’Ennahdha, il répond : « Quand nous a-t-il quitté ? Je serais très honoré si Abdelfattah Mourou représentait Ennahdha au sein de l’Assemblée constituante, faut-il toujours qu’il accepte ». Qu’en est-il du principe de la parité homme-femme, dans les textes de la constitution ? Ghanouchi précise : «Du temps de Ben Ali et de Bourguiba, les islamistes étaient diabolisés, c’était une manière de légitimer la dictature. Nous sommes contre la violence, elle est contre les fondements de l’Islam. Nous ne pouvons pas obliger les gens à prier ou à porter le voile. Le mouvement a de tout temps donné des déclarations pour la parité homme-femme. Les acquis de la femme sont indéniables et nous ne ferons que renforcer ceux-ci », avant d’ajouter : «Voyez, j’ai quatre filles, la première a un doctorat, les deux autres préparent le leur, et la 4ème est avocate. Si j’avais des intentions de réprimer la femme, j’aurais commencé par ma famille». Concernant le programme économique du parti, Ghanouchi dit que des commissions ont été désignées pour établir un programme pour chaque région du pays, et qu’il sera dévoilé dans les semaines à venir. Le parti organise ce jeudi 9 juin, un meeting populaire, pour célébrer les 30 ans du parti, une fête sera également organisée et dont la date sera divulguée plus tard, en raison des évènements qui secouent actuellement le sud de la Tunisie.
Chiraz Kefi |
Commentaires
Ecrit par Musulman. 10-06-2011 06:52
Votre proposition est une autre façon d'exprimer l'incroyance clamée par marx en 1848 qui considère faussement que les religions sont l'opium des peuples. Il n'y a pas de dogmes en Islam et la foi est une science aussi exacte que mes mathématiques.
Ecrit par haykel 09-06-2011 14:31
car l'islam et l'integrisme pour votre haute bien veillance se completent
Ecrit par Zira 09-06-2011 14:29
Ecrit par Dédé 07-06-2011 11:01
J'appelle tous les Nahdhaouis soucieux de nos vraies valeurs arabo-musulmanes et du fondement de notre morale qui se marient mal avec la magouille et avec toute forme d'arrivisme et d'extrêmisme de reconsidérer leur appartenance ou leur appui à Ennahdha.
ثم إن الله عز و جل سيبدلهم بما هو خير و أجدى من النهضة
ما كان لله دام واتصل و ما كان لغير الله انقطع وانفصل
لا يغرنكم التكاثر فبالأمس كانوا كثيرا يهللون و يسبحون بحمد زعبع و قبله باسم بورقيبة و كانوا له غير ناصحين
من اعتز بغير الله ذل
Et du moment que Ghannouchi & co disent aujourd'hui qu'ils ne prétendent pas être le porte parole de l'Islam, je me demande sur quel programme ils s'appuient et quelle légitimité ils veulent fonder sachant que des personnalités probes, modérées et sans passif prônant nos valeurs et notre morale découlant de notre sacrée religion existent aussi sur l'échiquier politique et ne nous ont jamais surpris d'aucun revirement facheux ni douteux.
Ennahdha est un feu de paille qui ne durera pas lontemps.
ما كان لغير الله انقطع وانفصل
الغنوشي و أتباعه هم لحب السلطة و الجاه أقرب من حبهم الله
Ecrit par el manchou 07-06-2011 10:22