Tunisie/ Présidentielle : Faible affluence mais bonne organisation

Publié le Dimanche 23 Novembre 2014 à 11:01
Alors qu'on s'attendait à une forte affluence dès les premières heures de la matinée, elle était globalement faible dans différents endroits de la capitale. A 11h du matin, le taux de participation à Bab Saâdoun était de 12%, contre seulement 10% à El Mourouj. Quelques écarts ont été constatés mais rien de grave, selon les observateurs.

Dans ce rendez-vous historique, pendant lequel les Tunisiens vont élire, pour la première fois de l'histoire un président au suffrage universel direct, il n'y avait pas vraiment l'enthousiasme des grands évènements. Ambiance décontractée un peu partout et affluence assez timide par rapport aux éléctions législative. Côté sécurité, rien ne filtre. Interdiction formelle de stationner devant les bureaux de vote et tout rassemblement de trois ou quatre personnes est interdit.

A El Mourouj 3,  à l'école Khaireddine Pacha, le taux de participation vers 10h30 était très faible. Encore moins de celui des éléctions législatives, selon le chef du centre, Ali Bouslimi : "Tout se passe bien. Le nombre de citoyens est certes faible, mais le vote s'effectue de façon continue. Je pense que les Tunisiens se sont habitués à l'opération et qu'ils viendront en plus grand nombre après 13h. Des écarts ? Nous n'avons rien à signaler dans ce sens et nous remercions les forces de l'ordre et les soldats de l'Armée qui font un excellent travail".


L'affluence était faible ce matin dans plusieurs bureaux de vote

A quelques quelques kilomètres, à l'école de la Rue de Pologne, le taux de participation n'a pas dépassé les 12%. Le chef du centre, qui n'a pas révélé son identité trouve que c'est "tout à fait normal" et souligne : "Tout le monde respecte les consignes, il n'y a aucun incident". Quittant le bureau de vote, Fathi Ahmadi, cadre administratif était fier d'avoir accompli un "acte citoyen et responsable. Il a affirmé : "Espérons seulement que nos voix serviront à quelque chose. Notre pays prouve encore une fois que tout est possible et que nous sommes capables de montrer le chemin aux autres peuples arabo-musulmans. J'ai voté mais je respecterais le futur préisdent quel qu'il soit".

Un des bureaux de vote ce matin, dans la capitale

A Al Agba, c'est un peu différent. Observatrice de l'organisation ATIDE, Maroua Yahiaoui nous a confié : "Il y a eu quelques intimidations qui ont été rapidement remarquées et les militaires sont intervenus. Le taux de participation ? Une des responsables a refusé de nous donner les chiffres, alors que la loi stiupule qu'elle doit le faire après 10h".

Direction Cité Ettahrir. Il y a sensiblement plus de monde, mais ça reste encore une fois timide. Deux observateurs indépendants en sont venus quasiment aux mains et ont rapidement été séparés par les agents de l'ordre. ATIDE et Mourakiboun ont pris note et nous ont confié : "Ces deux personnes sont là depuis les premières heures du matin et représentent deux principaux candidats à la Présidence. Chacun d'entre eux accusait l'autre de vouloir influencer les électeurs".
Selim Slimi