Tunisie/Présidentielle : Faible affluence et colère des observateurs locaux

Publié le Dimanche 21 Décembre 2014 à 13:04
Une photo qui illustre parfaitement l'affulence dans tous les bureaux de vote ce matinEncore une fois, les Tunisiens n’étaient pas nombreux à aller voter lors des premières heures du scrutin. Jusqu’à midi, l’affluence était très faible. Dans quelques bureaux, les observateurs locaux ont été priés de quitter les lieux. 

Comme lors des élections législatives et du premier tour des présidentielles, les électeurs tunisiens n’étaient pas nombreux en cette matinée pour voter. Ceux qui étaient présents manifestaient tantôt de l’étonnement, tantôt de la compréhension.

Les explications ? Pour beaucoup, le citoyen, désormais habitué à voter ne ressent plus l’enthousiasme des premières élections et préfère prendre tout son temps. Pour Fatma Briki, professeur universitaire, la raison est différente : «Il y a eu trop de matraquage médiatique. L’électeur tunisien est fatigué. Trois grands rendez-vous en si peu de temps ont épuisé les esprits».

Septagénaire, retraité de la Poste, Lassaâd Bouchiba ne trouve aucune justification : "Nous avons fait notre temps. Depuis ce matin, je vois des jeunes dans les cafétérias alors que c'est leur avenir qui est en jeu. Je crois que pour eux, c'était la première chose à faire aujourd'hui. Tout comme les pères de familles qui privilégient leurs courses. Mais comme on dit, chacun ses priorités".

Vers 11h du matin, ATIDE a fait un communiqué dans lequel, elle dénonce les agissements des chefs des centres et certains membres des forces de l’ordre à l’encontre des observateurs locaux qui ont été priés de déserter les cours de plusieurs centres de vote alors que les étrangers avaient carte blanche. Un des membres d’I Watch, croisé au bureau de vote de Ksar Said 2 : «Nous avons pourtant mis en garde contre ces comportements de l’ISIE après le premier tour. C’est inadmissible et honteux. Nous ne voulons que faire notre travail sans aucune transgression de la loi. Ce qui se passe est prémédité et quelqu’un quelque part ne veut pas que tout se passe dans la transparence. De plus, les manières utilisées étaient souvent assez violentes.

Avec ces mesures, c’est la porte grande ouverte aux contestations des résultats».
 
Selim Slimi