Tunisie/Partis politiques : la bataille doit se jouer dans les urnes

Publié le Lundi 08 Octobre 2012 à 17:10
Le climat politique mérite d'être apaisé en prévision d'élections démocratiques et transparentes. Même si la vision ne s’est pas encore clarifiée envers les prochaines échéances politiques, et nonobstant l’absence d’un calendrier électoral définitif et précis, la Tunisie vit une ambiance de précampagne virulente, sur fond de joutes oratoires incessantes qui iront crescendo dans la prochaine période.

Au point où en est la situation socio-économique, le climat politique mérite d’être apaisé, et le consensus prôné à l’envi au niveau des discours, se doit d’être traduit dans les faits, pour épargner au pays plus de tensions contreproductives. Or, l’esprit de compromis fait jusque-là défaut, pour céder la place à une obstination mutuelle, tant du côté du pouvoir que de l’opposition, notamment autour de l’échéance du 23 octobre. L’opposition estime que cette date anniversaire de l’élection de l’Assemblée nationale constituante sonne le glas de la légitimité électorale, chose à laquelle la troïka oppose une fin de non-recevoir. Pour elle, la légitimité n’arrive à son terme qu’avec la rédaction de la constitution et l’organisation d’élections démocratiques et transparentes.

Les partis de la troïka ont exprimé vendredi dernier dans un communiqué "leur refus de toutes les tentatives de putsch contre la légitimité électorale". Ils ont affirmé leur "engagement à proposer un calendrier définitif du processus constitutif, de manière à parvenir au consensus entre les différentes parties prenantes". Même si l’on compte sur la responsabilité et le patriotisme des forces d’opposition pour ne pas faire planer le spectre de l’anarchie sur la Tunisie en prévision du 23 octobre, il incombe à la coalition tripartite au pouvoir de couper court d’emblée à tout risque de déstabilisation.

Pour le moment, les annonces sont là, mais la concrétisation tarde à venir. Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a annoncé, lors de sa dernière intervention télévisée, que l’initiative de l’UGTT sera adoptée comme cadre de dialogue pour parvenir à un consensus sur les points litigieux, et arrêter un calendrier électoral dont est tributaire la fin de cette deuxième période transitoire, constitutive. Sauf que le temps presse, deux semaines seulement nous séparent du 23/10, et les signes d’un prochain pacte politique ne sont pas encore là. A fortiori en présence de cette rupture entre le mouvement de Rached Ghannouchi, et celui de Béji Caïd Essebsi.

Ennahdha voit dans Nidaa Tounes "une résurrection de l’ancien système, voire "une force contrerévolutionnaire", et refuse de le considérer comme un compétiteur politique digne de ce nom. Le mouvement de Béji Caïd Essebsi interprète les attaques à son endroit comme "une peur du parti islamiste de sa popularité grandissante". Un affrontement qui ne fait qu’envenimer un climat politique déjà délétère, et augmente l’incertitude quant à l’avenir.  

Nidaa Tounes est un parti reconnu et légal, et doit être considéré en tant que tel tant par le pouvoir que par ses rivaux politiques. Qu’Ennahdha décide de le boycotter est une démarche qui n’a rien à voir avec l’exercice démocratique, où les batailles politiques se gagnent à travers la force de l’argument et le verdict des urnes. Que Nidaa Tounes compte  dans ses rangs des personnes coupables de crimes ou délits, leurs dossiers doivent être du ressort de la justice, et non d’une quelconque décision politique. L’affrontement est d’autant plus stérile que Nidaa Tounes ne va pas faire cavalier seul lors des prochaines élections. Le mouvement est en pourparlers avec les deux principales formations de l’opposition, en l’occurrence alJoumhouri et alMassar, et un front commun est sur le point de naître en prévision du prochain scrutin.

Entretemps, le front populaire, coalition de dix partis de gauche, nationalistes..., dont le chef de file est le parti des travailleurs de Hamma Hammami, vient d’être annoncé officiellement dimanche 07 octobre, et se présente comme une alternative à la troïka au pouvoir.

Le fait que le paysage politique se reconstitue et se recompose ne peut que clarifier la vision pour les Tunisiens, et éviter l’effritement consécutif aux élections du 23 octobre 2011. Reste à rehausser le débat politique qui connait, hélas, de nombreux dérapages, et atteint souvent un niveau déplorable au point de répugner les Tunisiens et de susciter leur désaffection de la politique.

Les échanges entre partis politiques devraient se faire sur les programmes, et les solutions préconisées pour lutter contre le chômage et le déséquilibre régional, couvrir les déficits, doper la croissance, améliorer le pouvoir d’achat,  mettre fin aux injustices, bref concevoir une issue à la crise et redonner confiance en notre pays. Se perdre dans les méandres des tiraillements idéologiques sans fin, sur fond d’attaques et de dénigrements réciproques ne mènera nulle part. Parlons de sujets sérieux, et les Tunisiens sauront distinguer le bon grain de l’ivraie.
H.J.


 

Commentaires 

 
#4 la Tunisie est au-dessus de tous
Ecrit par un sage     09-10-2012 09:24
nida tounes est une vérité, personne ne peut l'ignorer, Ennahdha a commis beaucoup d’erreurs,le double langage de Ghannouchi lui a coûté très cher,contrairement à BCE qui était l'homme de la situation,lucide, clairvoyant et surtout courageux, dans ses discours il disait" c'est moi qui commande et c'est moi qui est le responsable" pourtant c'était la période la plus difficile de notre pays.
 
 
+1 #3 La bataille s'est joué le 23 oct 2011
Ecrit par alpha 1     09-10-2012 08:47
Du titre de votre article il me semble que vous faites peu des résultats des élections du 23 octobre 2011 . et que vous ssuhaitez des nouvelles , pour retrouver nidaa tounes en meuilleur posture.

Aussi , on peut lire dans l'article "Que Nidaa Tounes compte dans ses rangs des personnes coupables de crimes ou délits, leurs dossiers doivent être du ressort de la justice."
Il me semble que la justice n'a pas la confiance de grand nombre citoyens , les juges corrommpus sont encore en fonction et faisant partie de l'ancien syteme sont nombreux a tout les niveaux.

Parler de justice en ce moment est de fait un appel explicite pour l'impunité des corrompus et des RCDiste.

C'est une demande de reissertion de la veille garde

Sachez que la justtice revolutionnaire existe

Boycotter Nida tounes est un choix politique .Ni votre partenalisme ni tout autre argument n'obligent des partis a traiter avec.
 
 
-1 #2 LOOOOL
Ecrit par Royaliste     08-10-2012 20:32
article trés drole : parceque vous croyez encore que ghannouchi veut instaurer une démocratie et guider la Tunisie vers une vie politique constructive?

une question: depuis un an quels solution a apporté la troika aux problémes des citoyens?
 
 
+3 #1 Les Tunisiens sont des musulmans
Ecrit par Tunisian     08-10-2012 20:03
La Tunisie est un pays musulman depuis kala kala et c’est ne pas maintenant quelle entrain de choisir sa religion ou sa division. Les mosquées sont bâties depuis.
Quand on lit dans le texte : peur du parti islamiste de sa popularité grandissante ca veut dire quoi ?, que les autres parties tunisiennes ou les autres ne sont pas des musulmans. Et bain je te confirme Mr Ghannouchi que Niaa Tounes sont des vrais musulmans et ils comprennent l’islam mieux que toi. Ils le comprennent sur une base vraie, logique et solide qui fait vivre et qui ne fait pas mourir.
Mr revise un peu ce que tu es entrain de faire. On accepte pas la division.
Mercie
 
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