Tunisie/Migration : Les familles sont à bout et exigent une réponse

Publié le Mercredi 17 Décembre 2014 à 12:37
Une vue de la conférence de presseA l’occasion de la Journée Internationale de migration, le Forum tunisien pour les Droits économiques et sociaux (FTDES) a organisé une conférence de presse en présence des parents de plusieurs tunisiens partis sans jamais revenir. Principaux thèmes : les migrants disparus et les réfugiés.

Abderrahmen Hdhili, Président de la FTDS, commence par dresser un bilan, pour le moins négatif, du dossier des migrants tunisiens : «Lors des de la dernière décennie du règne de Ben Ali, environ 20 000 jeunes tunisiens ont immigré clandestinement et des centaines ont péri, notamment en 2008 et 2010. Après la révolution, on a enregistré la plus grande vague de migration de l’histoire de la Tunisie. C’est parti de Zarzis pour ensuite se généraliser sur quasiment toutes les côtés. Environ 30 000 jeunes (24% d’entre eux sont des élèves ou étudiants) ont quitté le territoire en 2011. Ils sont 1500 à ne plus avoir donné signe de vie depuis. Les familles vivent une souffrance quotidienne et exigent une réponse des autorités. Ils veulent des réponses claires pour continuer leurs recherches ou « plier » leurs dossiers. Tous les gouvernements ont échoué pour trouver une issue à ce grave problème. La société civile ? Nous n’avons aucun pouvoir exécutif ». Pour Hdhili, il n’a aucun doute : «Les raisons de la migration ? Elles sont purement sociales. Les jeunes n’ont plus d’espoir et préfèrent prendre des risques démesurés alors qu’ils savent très bien qu’ils peuvent y passer».

Et les familles des migrants ? Plusieurs mamans présentes, munies des photos de leurs enfants, et les yeux en larmes, n’avaient qu’une seule demande : «Dites nous où sont nos enfants. Nous voulons savoir s’ils sont vivants ou morts. Nous exigeons une stratégie claire des autorités pour trouver une solution à ce problème. Nous sommes mentalement exténuées et nous n’arrivons plus ni à vivre dans le présent ni à regarder vers le futur».

D’autres ont confirmé avoir reçu des photos et même des vidéos dans lesquelles elles ont vu leurs enfants soit dans les rues ou en prison. La mère de Ramzi Bouhmida : « Mon fils se trouve en Italie. Une journaliste italienne est même partie le voir. Nous avons frappé à toutes les portes, en vain. Ni Marzouki, ni Sebssi n’ont daigné faire quelque chose. Tout le monde parle d’autres problèmes, mais le dossier des migrants est toujours volontairement mis de côté ». La mère d’Aymen Chargui : « Comme on parle de Balaid et Brahmi, il faut parler de nos enfants qui sont eux aussi des citoyens. Je ne m’intéresse pas à qui prendra le pouvoir. Tout ce que je veux c’est une réponse. Sinon, je me suicide… »

Et les réfugiés ? : « Ils sont très nombreux et commencent à s’introduire dans plusieurs secteurs du marché de l’emploi et notamment dans les services. Ils deviennent un moyen de pression négatif sur les travailleurs tunisiens, puisqu’ils ne bénéficient pas de droits ni de couverture sociale. De quoi compliquer davantage le problème du chômage », affirme Sofien Ben Hmida, qui souligne : « Les africains qui sont là depuis maintenant plusieurs années, en provenance de la Libye vivent dans des conditions pitoyables. En tant que société civile, nous avons beaucoup travaillé. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont rien fait et ont même profité de ce dossier pour des fins politiques. Dans le camp des réfugiés de Choucha, il y a un irrespect total et absolu des droits de l’homme. Les organisations internationales ne font plus rien, mais l’UGTT sera présente avec tous ses moyens pour trouver une solution à ces dossiers. Ces réfugiés ne sont pas des sous-hommes et doivent jouir de leurs droits en Tunisie ».

Un des réfugiés de Choucha, Abdoulay Bamba témoigne : « Le FTDES nous a aidé alors que l’UNHCR a déserté le camp. Où va-t-on partir. Plusieurs d’entre nous se sont jetés à la mer après avoir cédé au désespoir. Nous n’avons pas d’eau, ni d’électricité. Des conditions inhumaines ». Son ami, Oussmane ajoute : « L’accord entre la Tunisie et les Nations Unies consistait à ce que le gouvernement assure la sécurité du camp de Choucha en attendant de trouver une solution à des milliers de réfugiés. Nous ne voulons rien de la Tunisie à part le droit d’être transféré vers un autre pays, comme le dit la loi des réfugiés ».
Selim Slimi

 

Commentaires 

 
-1 #1 Ridicule
Ecrit par Royaliste     17-12-2014 16:47
exigent une réponse des autorités???

ils doivent exiger des réponses de leurs progénitures. leurs enfants sont parti VOLONTAIREMENT et souvent avec la bénédiction des parents.

L'Etat n'a rien a assumer et ne doit pas dilapider les fonds publique a la recherche de ces individus.

il est temps que les citoyens assument leurs choix. Le tunisien agit comme un adolescent gâté!

tu as envoyé, ou laissé ton fils partir : ASSUME!!!

@ aux réfugiés:
la Tunisie n'a pas d'argent pour payer les salaires de ses fonctionnaires....il n'y a pas de travail ici, solution: rentrez chez vous!
 
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