Tunisie/Libye : appel à la suppression des passeports |
Publié le Lundi 30 Janvier 2012 à 10:03 |
Le forum "Nour" pour une nouvelle république, a organisé samedi dernier en collaboration avec l’Association Nationale Lybienne, un séminaire sous le thème "Tunisie-Lybie, quel nouveau partenariat ?". Un sujet chaud, qui suscite beaucoup d’interrogations et d’attentes. La Lybie, voisin de l’est de la Tunisie, a été pendant au moins trois dernières décennies un pays stratégiquement très proche de celui-ci. Bien que gouvernés par des régimes despotiques, les peuples des deux pays se sont rapprochés et ont entretenu des relations basées sur l’entraide et l’échange. Avant le déclenchement, en 2011, de l’attaque de l'OTAN pour déloger Kadhafi, des milliers de Tunisiens travaillaient en Libye, et plusieurs autres milliers entretenaient des relations commerciales avec les voisins Lybiens, alors que ces derniers venaient en masse faire du tourisme en Tunisie. En 2010, le volume des échanges entre les deux pays était autour de 1500 millions de dinars. Ce chiffre a régressé de près de la moitié en 2011, suite à la crise en Lybie et en Tunisie. Penser à ressusciter ces relations et les renforcer est devenu un souci majeur, surtout que la situation sécuritaire en Libye ne s’est toujours pas stabilisée et que les relations peinent à reprendre leur cours, ce qui inquiète fortement les deux parties. "C’est un sujet plus social qu’économique, la volonté politique doit être orientée vers le retour de la loi et de son application. En Libye,,nous avons choisi la voie de la liberté et espérons pouvoir concrétiser la démocratie. Ce qui devrait être fait pour améliorer les relations entre les deux pays est d’annuler les passeports, et rendre la circulation libre sous présentation d’une carte d’identité", dit Ahmed Jehani, conseiller auprès de Mustapha Abdeljalil au CNT libyen. Mouldi Lahmar, universitaire, a proposé qu’il y ait un code d’investissement unifié entre les deux pays. Et qu’il y ait une coopération dans tous les domaines d’activité surtout les transports, les énergies et le tourisme. Une panoplie de propositions a été exprimée lors de cette rencontre, dans le but d’instaurer un nouveau modèle de coopération avec la Lybie. Un intervenant parmi l’assistance a parlé de la convertibilité entre les deux monnaies. «Il faut penser à comment financer des projets en Tunisie à l’aide des liquidités lybiennes. Pour cela il faut rendre convertibles les deux monnaies. La Lybie pourrait constituer aussi une plateforme pour accéder à l’Afrique subsaharienne», dit-il. Un homme d’affaires tunisien ajoute : "durant ces dernières années l’investissement entre les deux pays a été en-deça des capacités. Aujourd’hui on veut parler au minimum et faire le maximum". "Un nouveau modèle est necessaire, parce que l’Etat sera différent", dit Wahid Borchane, conseiller auprès du CNT lybien, chargé du secteur privé. Et Marouane Abassi, expert au sein de la Banque mondiale a ajouté que la relation de complémentarité qui existe entre la Tunisie et la Lybie est plus forte que n’importe quels autres deux autres pays du Maghreb. Il précise : "Il faut que la société civile travaille pour renforcer ces liens. Il faut qu’il y ait de la transparence dans les affaires. C’est ce qu’il manquait aux anciennes relations. Les institutions étatiques doivent coopérer dans le domaine du gaz, de l’appareil sécuritaire… et tous les secteurs de base". Jelidi Orf, représentant du groupe Poulina en Libye, a parlé de l’expérience de son entreprise sur le marché lybien. "Les obstacles que nous avons rencontrés se sont surtout l’absence des banques tunisiennes en Libye, et vice-versa", dit-il Abdelkarim Ben Zema, du CNT lybien, a surtout parlé de l’environnement politique dans lequel devrait être instaurée une coopération approfondie : "En ce moment, la démocratie est la solution. La réponse à la question sur la nature des relations entre les deux pays se fera à travers des parlements élus. Le CNT est actuellement en train de gérer les affaires courantes, le 06 février prochain auront lieu des élections pour une Assemblée constituante et toutes les décisions, y compris celle de la suppression des passeports seront alors prises par le gouvernement élu. Il y aura aussi le rôle prépondérant du secteur privé. C’est à lui de nous sortir de la crise". Noureddine Hadji d’Ernest and Young dit qu’il faut miser sur le savoir et l’esprit avec lequel seront entreprises des relations bilatérales, "mais quelles sont les entraves à cette ambition ? C’est surement la période transitoire du moment. Il faut qu’il y ait une vraie démocratie dans les deux pays", éclaire-t-il. Bessam Belaïb de la Banque ABC, a rappelé que la Banque centrale tunisienne a beaucoup encouragé les Lybiens à venir en Tunisie. Elle leur a d’ailleurs permis d’ouvrir des comptes en dinars tunisien. "C’est un message de l’Etat tunisien pour dire que les révolutions arabes ont resserré les liens entre les peuples", selon lui. Ahmed Jehani a mis l’accent sur le problème de l’emploi : "Où va-t-on employer ces jeunes qui ont fait la révolution ? Est-ce dans le commerce fait aux frontières tuniso-lybiennes ou dans la pêche au large de Djerba ? Il leur faut plutôt une économie basée sur les investissements à forte valeur ajoutée, pour qu’ils puissent fonder une famille et aient un revenu décent", dit le responsable libyen. Des intervenants libyens ont également exprimé leur souhait de voir une Tunisie plus ouverte sur le monde et se détachant du modèle français. La langue française étant pour eux un obstacle pour les transactions, ils préfèreraient voir les choses changer. Mais le gros souci du moment demeure la question sécuritaire. L’orientation politique et sociétale de la Lybie est encore floue. Les prochaines élections mettront un peu plus de lumière sur l’avenir des relations tuniso-lybienne. "On doit travailler dans le cadre d’une économie non pétrolifère. C'est-à-dire loin de toutes vues sur le pétrole libyen. D’ailleurs tout ce que nous demande le CNT c’est "la transparence dans nos intentions", commente Marouane Abassi, économiste à la Banque mondiale. Chiraz Kefi
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Commentaires
Ecrit par Algérienne 02-02-2012 18:20
Ecrit par virage 01-02-2012 14:36
Ecrit par Tunisian 30-01-2012 23:32
Nous avons vécu les mêmes difficultés. Et nous sommes à la recherche et à l’étude du bon processus qui nous met a la hauteur d’un bon développement sur tout le plan. Notre but, c’est d’étouffer la pauvreté et le chômage. Notre but aussi c’est d’avoir une bonne constitution qui nous garantit une vie stable et admise sur tout le plan. On ne veut pas voir des familles qui souffrent. On ne veut pas voir des jeunes qui seront noyées à la mer en allant à l’étranger. Le processus qu’on cherche est connu : c’est le travail en toute confiance et en toute sécurité.
Les moyens, c’est à étudier et à mettre en œuvre. Pas des problèmes. Il suffit d’exclure les mauvaises pensées ; de part et d’autre. On ne regarde pas de quel pays nous sommes on regarde et on met on considération que notre intérêt commun.
Bien sure dans la vie il y a toujours les bons et les mauvais, les mauvais seront des bons aussi, si on leurs donne de l’importance et on leurs donne les moyens telle que l’outil primordial et le bien considéré dans la vie: C’EST L’EDUCATION, L’APPRENTISSAGE, LA FORMATION ET LE SAVOIR FAIRE ET EN CONTRE PARTIE LEURS DROIT.
Bien sure il y a toujours le pour et le contre, mais devant notre intérêt global et devant l’avenir de nos enfants, il faut choisir le bon chemin et sans influence. Aujourd’hui, le bon chemin c’est d’être uni pour la bonne collaboration avec nos frères libyens.
Je reviens sur le travail, il y a toujours du travail il faut le créer et non pas le chercher. (Je donne l’exemple et très simple: Si on dit il nous faut une route on fait une route on ne cherche pas une route.)
Et surtout c’est ne pas bon si on fait du travail sans aucun sens et sans intérêt. La on perd l’énergie et on perd l’argent et on augmente le chaumage. (Je donne l’exemple : entre un café et un café on n’autorise pas à construire un autre café)
Maintenant, il est temps de se réveiller et mettre notre intérêt global en considération. Aller bâtir tout ce qui nous facilite les affaires.
Tunisie-Lybie un seul peuple. (Yed Wahda).
Ecrit par Ahmad 30-01-2012 20:30
Ecrit par tounsi 30-01-2012 11:05
1- améliorer l'infrastructure coté transport (autoroute, vol régulier, transport maritime, etc...)
2- alléger les formalités douanières pour le passage des équipements de travail, les marchandises, etc...
3- instaurer une réglementation juridique pour garantir les biens des hommes d'affaires et des sociétés privées via des banques, etc...
4- création d'un organisme commun qui gère la migration de la main d’œuvre en toute sécurité en garantissant leur revenus et qui peut surveiller les différents contrats signés entre privés-privés et/ou privés-organismes publics;
5- quant à l'élimination des passeports ce n'est pas vraiment très urgent