Tunisie/Législatives : Démarrage, ce samedi, de la campagne électorale

Publié le Vendredi 03 Octobre 2014 à 17:15
La campagne électorale pour les élections législatives du 26 octobre  2014, démarrera demain 04 octobre, pour les listes électorales intra-muros. Pour celles de l’étranger, elle a commencé hier, 02 octobre.

L'élection d'un parlement, rompra avec la période transitoire que vit la Tunisie depuis le 14 janvier 2011, pour lui donner le droit à un quinquennat au pouvoir, en bonne  et due forme. Un pouvoir légitime après près de 4 ans de remous et de gouvernements qui se succèdent et qui ne sont pas nécessairement différents.

Les Tunisiens sont impatients de laisser derrière eux, ces années ou le provisoire l’a disputé au légitime, et le légitime au consensuel.  Ces années ponctuées par d’innombrables mouvements sociaux,  de rebondissements politiques, de craintes, de frictions sociales et d’attaques terroristes sanglantes, ont éreinté l’économie du pays et lassé le peuple. Ces années, ont toutefois été  nécessaires pour l’élaboration d’une nouvelle constitution porteuse d’espoir.

La classe politique est tout aussi impatiente d’entamer la course au parlement. Les partis étaient déjà sur les starting bloc, depuis plusieurs semaines, avec des apparitions sur les plateaux de télévisions ou des déclarations faites aux radios. Certains partis avaient profité des derniers jours, pour présenter leur programme électoral. Qui était aussi, l’occasion de faire parler d’eux, avant l’heure.

Les listes qui participeront à la course sont au nombre de 1326. Cette profusion, donne déjà le tournis aux électeurs qui ne savent à quel saint se vouer.
En effet, trois ans après les premières élections du 23 octobre 2011, certains se disent pessimistes quant à l’avenir, car déçus par le passé. D’autres ne veulent pas perdre espoir, et voient en cette nouvelle date, une chance de se rattraper ou de corriger la trajectoire de la transition démocratique.
 
Tandis que la précédente expérience  était emprunte d’un fort sentiment de patriotisme tout droit sorti des entrailles de la révolution et d’une forte volonté de changer, l’expérience de 2014 risque de manquer d’entrain, d’emphase et d’engagement. N’entendons-nous pas dans les salons, les plaintes d’électeurs déçus, voire désabusés ? Quand certains sont déçus par la dispersion des partis politiques de même bord, qui menace d’un amoncellement de voix, d’autres par la réapparition du passé. 

Si l’ancienne expérience a vu monter au pouvoir, des personnalités ayant longtemps milité pour la libre parole, ainsi que des opposants de l’ancien régime, l’actuelle expérience sera différente. Désormais, les mêmes figures de 2011, seront au coude à coude avec des figures de l’ancien régime, dont des ex-ministres de Ben Ali.
Bien que la situation semble surprenante, ou parfois inquiétante, cette diversité permettra d’en connaitre davantage sur l’état d’âme de l’électeur, sa perception du passé et des enseignements duquel il a tiré, et sur le regard qu’il pose sur l’avenir. 

Cette campagne électorale, permettra  aux candidats aux législatives, de se vendre à travers tous les moyens de communication nationales, durant trois semaines, dans le but de convaincre le lectorat. Ils seront dans 33 circonscriptions, soit 27 en Tunisie et 6 à l’étranger, et devront répondre à une éthique dictée par la loi, qui interdit entre autre, de recourir à des médias ou à des financements étrangers.

A partir du 04 octobre 2014, à minuit, les partis et les candidats indépendants débuteront l’affichage de leurs listes, dans les endroits qui leurs seront réservés par les municipalités.  Le 23 octobre est jour de silence électoral pour les législatives à l’étranger, tandis que le 25 octobre est jour du silence électoral sur le territoire national.

Chiraz Kefi