Justice transitionnelle : Les Tunisiens impatients, mais pas vindicatifs

Publié le Mercredi 05 Mars 2014 à 17:25
Une enquête menée par l’Association Tunisienne du droit de Développement a révélé que 35.28% de l’échantillon interrogé estime que le retard dans l’application de la justice transitionnelle, reviendrait en premier lieu à l’absence d’une volonté politique claire, 15.04% parlent de l’absence d'un climat favorable, et 14.94% imputent ce retard à l’exclusion dont serait victime la société civile, tandis que 7.69% l’imputent à l’absence de la société civile, et 10.54% l'imputent à l'absence de la volonté de la société.

Selon la même enquête, 88.59% des interrogés ont entendu parler de la justice transitionnelle. Les chômeurs représentent la catégorie qui a le plus entendu parler du principe de justice transitionnelle, à raison de 28.91% des interrogés.
Cette enquête menée en juillet 2013, dans trois gouvernorats (Nabeul, Gafsa et Jendouba) pour relever le degré de soutien des citoyens au processus de  dévoilement de la vérité dans le cadre de la Justice transitionnelle, a aussi révélé que les médias sont la première source d’information, concernant la justice transitionnelle.

L’échantillon, composé de 2400 personnes, réunit des femmes et des hommes, âgés de plus de 18 ans. La majorité de l’échantillon a exprimé son inquiétude quant à l’avenir du processus de justice transitionnelle. Toutefois, le degré de satisfaction, ou d’insatisfaction est différent d’un gouvernorat à un autre. Tandis que 45.83% des interrogés à Jendouba disent ignorer tout de l’avancement du processus, seulement 26.11% des interrogés de Nabeul, ont la même réponse, contre 28.06% à Gafsa.

Près de l’un quart des habitants de Jendouba considère que le processus de justice transitionnelle est à la traine. A Nabeul, 35.81% pensent la même chose contre 37.36% des habitants de Gafsa.

Les hommes plus que les femmes sont sceptiques au sujet de l’avancement du processus de justice transitionnelle, avec 76.06% d’hommes, contre 22.32% des femmes. Ceux, âgés entre 18 ans et 40 ans sont plus susceptibles de penser que le processus prend du retard, à raison de 58.12% parmi les interrogés de cette tranche d’âge.
Abdellatif Hannachi, membre du comité scientifique a expliqué ce matin, lors d’une conférence pour dévoiler les résultats de l’étude, que les réactions des interrogés ont été pour la plupart « positives et encourageantes », surtout parmi les habitants des villes. « D’ailleurs, les citadins sont plus au courant des questions politiques que les habitants de la campagne», selon lui.

A la question « Qu’attendez-vous de l’Instance de la vérité et de la Dignité ?», le choix s’est porté en premier sur la reconnaissance des exactions commises par le passé. En deuxième lieu, les interrogés s’attendent à la reconnaissance des préjudices subis par les victimes du passé, ensuite « mettre en place un cadre légal pour éviter l’impunité », ensuite « préciser les actes, considérés comme étant exactions », et puis « proposer des programmes pour la réforme des institutions ». En sixième lieu arrivent les poursuites judiciaires. « Nous avons constaté que les Tunisiens ne cherchaient pas à se venger comme cela a été le cas dans certains pays. Notre culture et religion, incitent au pardon. Les Tunisiens cherchent plutôt la vérité et à reconnaitre les torts causés aux victimes », a déclaré Hannachi.

A la question « Quels pourraient être les résultantes de ce retard ? », les interrogés estiment à raison de 23.47% que la non application de la justice transitionnelle serait responsable de tensions politiques, 19.13% ont répondu que cela retarderait l’écriture de la constitution,  21.55 % pensent que le retard aggraverait la crise économique et sociale, et 15.38% pensent qu’il retardera la tenue d’élections.

L’échantillon a été interrogé, sur les parties capables de faire réussir la justice transitionnelle. Les interrogés ont choisit en premier lieu, les instances judiciaires nationales et la justice, ensuite, les associations, la société civile et enfin, l’Instance nationale pour la liberté et la Dignité. D’après les interrogés, ces parties seraient responsable de l’application de ce type de justice qui succède aux grands changements politiques.

Par ailleurs, les interrogés semblent être «  perdus » face à la question «  Est-ce que vous soutenez le principe de justice transitionnelle ?»,  à la quelle 55.27% répondent par l’affirmative, et 34.82% disent ne pas savoir. Seulement 9.90% des interrogés seraient contre le principe.

Ils ont été invités à choisir parmi trois propositions pour apporter son soutien au processus de la justice transitionnelle. La majorité, à raison de 55.38%, pense que le soutien doit provenir en premier lieu des associations, de la société civile et des médias, 33.31% pensent qu’il faut appliquer la justice transitionnelle et lui apporter tous les moyens nécessaires et 11.31% estiment que c’est un effort qui doit être fourni par les individus.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
+1 #1 qui et qui?
Ecrit par Royaliste     05-03-2014 18:51
qui a commis les attentats de 87?
qui a brulé les tunisiens a BabSOuika?
qui a mis des bombes a Sousse et a Monastir?

qui a financé le séjour des islamistes en Europe pendant 23 ans?

qui finance les terroristes aujourdhui?

qui a envoyé des milliers de tunisiens se faire tuer en Syrie?

qui a laissé s'installer des camps de terroristes a chaambi?

qui a poussé le général Ammar a la retraite?

qui a égorgé les 09 militaires?

qui a donné l'ordre de tuer Belaid, Brahmi nagdh...?
 
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