Tunisie/IntilaQ : 12 millions de dinars investis et 240 emplois créés depuis 2014

Publié le Mercredi 22 Novembre 2017 à 16:04
Bassem Bouguerra, CEO d'IntilaQLe fonds IntilaQ a organisé, ce mercredi une conférence durant laquelle les responsables ont étalé le parcours commencé depuis 2014. Les ambitions sont grandissantes, avec un local ultra moderne qui sera érigé au Lac 2 en 2018. Mais les responsables regrettent toujours les tracas administratifs qui « épuisent » les nouvelles start-up.

Le CEO d’IntilaQ, Bassem Bouguerra est revenu sur la création de ce fonds d’investissement : « Il existe depuis 2014. Les services ? Financements et accompagnement des start-up. Notre principal investissement se fait sur les idées, sans demander un apport personnel. IntilaQ est ensuite un actionnaire de l’entreprise. Les parts sociales ? Ce sont les négociations, la nature du projet et son potentiel qui les fixe. La durée de l’actionnariat est de cinq ou sept années ».

La vocation d’IntilaQ n’est pas uniquement de financer les projets et afficher une présence dans l’organigramme de l’entreprise, mais offre aussi un accompagnement global sur tous les aspects : « Nous avons une équipe qualifiée pour le renforcement des compétences de l’entrepreneur qui lui permettent d’aller au-delà du marché local et parvenir à s’exporter à l’international. Une façon de lutter contre l’inquiétante immigration des compétences », ajoute Bassem Bouguerra.

IntilaQ travaille quotidiennement avec tout l’écosystème afin que les compagnies d’envergure mondiale, telles que Google ou Apple, voient qu’il y a une dynamique en Tunisie entrepreunariale en Tunisie. « Nos équipes parcourent les universités pour mettre les étudiants à jour par rapport aux exigences du marché de l’emploi. Actuellement 60 000 diplômes dans les nouvelles technologies sont au chômage, et nous essayons de trouver des solutions pour réduire ce chiffre alarmant », souligne le CEO d’IntilaQ.

Tous les projets financés par IntilaQ sont dans les TIC. Le montant global des investissements depuis 2014 s’élève à 12 millions de dinars : « 26 startups qui travaillent dans plusieurs domaines en ont bénéficié. 50% d’entre elles exportent à l’étranger. 240 emplois à forte valeur ajoutée ont été crées et 2474 personnes ont été formés pour trouve un travail immédiat », souligne Bassem Bouguerra. Le ticket moyen d’investissement ? : « Actuellement, il est d’environ un million de dinars. Il sera bientôt possible d’investir des montants encore plus conséquents. La nouveauté ? C’est IntilaQ Academy qui permettra de garantir aux jeunes diplômés d’avoir un travail dans le domaine des nouvelles technologies, afin que la Tunisie et l’écosystème économique en tirent profit ».

L’objectif premier annoncé par les responsables d’IntilaQ est de contribuer à mettre en place une économie numérique, de laquelle dépend l’avenir du pays : « L’Estonie a créée Skype, la Jordanie ? Maktoob, ensuite racheté par Yahoo. C’est l’avenir de l’investissement. Il faut croire en l’intelligence. Nous appelons tous les intervenants pour booster cette nouvelle économie basée sur l’innovation et la technologie » a rappelé Bassem Bouguerra.

Mais face à toutes ces ambitions, IntilaQ et les jeunes entrepreneurs, font face à une législation « dépassée » par le temps. Bouguerra rappelle qu’aucune start-up tunisienne ne figure dans le top 100 du classement des meilleures start-up dans le monde arabe, fait par le magazine Forbes. Il regrette : « Nous avions deux choix. Ne rien faire et attendre que les législations changent, ou mettre la main à la pâte et travailler en faisant face aux innombrables tracas administratifs. Nous avons décidé de foncer. Mais ces obstacles épuisent et vident beaucoup d’entrepreneurs de leurs énergies. Nous avons besoin que plusieurs de nos start-up réussissent ».
S.S