Tunisie/INS : "Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées"

Publié le Mardi 28 Juin 2011 à 14:00
"Les statistiques sous l’ancien régime ont été manipulées mais non falsifiées". "Des pressions ont été exercées sur l’Institut national de la Statistique, pour ne pas publier les chiffres qui ne servaient pas les politiques de l’ancien régime", indiquent deux statisticiens de l’INS lors du "Lundi économique", une émission de Radio kalima et de Gnet. Ecoutez :


Les responsables de l’ancien régime s’immisçaient-ils dans le travail de l’INS pour faire dire ce qu’ils voulaient aux chiffres ? C’est là ou réside l’amalgame, selon Adnène Lassouad, sous-directeur de l’observatoire de la conjoncture économique à l'INS. "Il n’y a pas eu immixtion  dans les méthodologies scientifiques, ni falsification des chiffres, mais il y a eu manipulation". En effet, les pressions s’exerçaient au niveau de la publication. Tous les indicateurs n’étaient pas bons pour être rendus publics, et une sélectivité était de rigueur. Le système des statistiques est critiqué, à plus d'un égards  et doit faire un effort pour recouvrer sa crédibilité perdue, souligne-t-il en substance.

Quid de ce taux de pauvreté qui a fait polémique après que le ministère des Affaires sociales ait publié un taux de 24,7 %, alors que le seuil de pauvreté a été fixé à 3,8 % par l’INS ?
Sur ce point, Yassine Jemal, sous-directeur des enquêtes sociales à l’INS, explique que la méthodologie du calcul du taux de pauvreté en Tunisie a été modifiée en 2005 sur recommandation de la Banque mondiale. "Cette méthodologie définit deux seuils de pauvreté : un seuil qui sert les politiques du gouvernement de l’époque et un autre qui les dessert, car il était un peu élevé". Avec cette méthodologie, "l’INS a pu déterminer entre 2000 et 2005 des indicateurs révélant des disparités sociales, une injustice sociale grandissante et un accaparement des richesses par une catégorie sociale aux dépens d’une autre".

S’agissant du taux de 24,7 % qui a fait beaucoup de bruits, Yassine Jemal explique que "le ministère des Affaires sociales ne dispose pas d’indicateurs sur la consommation et les dépenses des ménages. Il s’est appuyé sur des registres administratifs englobant les catégories bénéficiant des programmes sociaux, de carnets de soins gratuits, et de carnets de soins à tarifs réduits"…. Selon ce résonnement, "celui qui bénéficie d’une aide sociale est considéré comme pauvre, or nous savons comment ces aides, ces carnets de soins étaient accordés sous l’ancien régime", relève-t-il en ajoutant, "ce taux n’est pas un indicateur scientifique. Le taux de 3,8 %  (400 mille habitants) de l’INS de 2005 représente en revanche, le seuil de pauvreté extrême, et concerne les Tunisiens qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires. Le deuxième seuil, appelé le seuil haut de pauvreté, et qui n’a jamais été publié sous l’ancien régime a été fixé à 11,5 %, soit 1.200.000 Tunisiens.  Il concerne les habitants qui peuvent pourvoir à leurs besoins alimentaires, mais non à leurs autres besoins, comme la santé ou autres. Ce taux est de 29,4 % dans le Centre-ouest".

Autre question qui a fait débat récemment a trait à  l’annonce faite par le ministre de la Planification et de la Coopération internationale sur l’avancement de la date de la réalisation du recensement général de la population de 2014 à 2012. Impossible, rétorque l’INS. "Il est difficile de réaliser un recensement avec la qualité requise à cette date. La préparation d’un recensement et le pré-dénombrement  requièrent une période d’une année à une année et demi. Une commission technique d’experts s’est constituée au sein de l’INS ; elle va préparer un calendrier qui sera annoncé avant la fin du mois de juillet".

"L’annonce de l’avancement de la date du recensement sans la consultation préalable de l’INS nous rappelle les pratiques d’antan", regrette Adnène Lassouad, qui appelle à améliorer la qualité et l’accessibilité aux données. "Il s’agit de passer des statistiques gouvernementales à des statistiques publiques au service de tout le monde sur un pied d’égalité.  Les statistiques publiques sont nécessaires à la démocratie, le gouvernement les utilise pour ses programmes et l’opposition, la société civile et les syndicats les utilisent pour évaluer les politiques gouvernementales et présenter des contre-projets", précise-t-il.

Pour le sous-directeur de l’observatoire de la conjoncture économique, "l’INS a commencé à arracher son indépendance, et une motion a été faite dénonçant les entraves bureaucratiques, et appelant à la non-ingérence du ministère dans le travail technique de l’Institut ainsi qu'à l'amélioration des textes juridiques".

Mongi Mkadem, économiste et conseiller de l’émission, appelle à garantir "l’impartialité scientifique de l’INS même par rapport à la Banque mondiale". A fortiori que "l’on va adopter d’ores et déjà l’indexation des salaires sur les prix, ce qui représente un grand enjeu". "Une impartialité qui ne peut-être garantie que dans le cadre de l’indépendance et d’un cadre législatif avancé", rétorque Adnane Lassouad.
H.J.


 

Commentaires 

 
-10 #7 RE: Tunisie/INS : "Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées"
Ecrit par pauvre adnan     09-07-2011 21:05
ces deux ingenieurs sont loin de la réalité pour donner une appréciation sur le travail fait par le personnel de l'ins.allez chié
 
 
-10 #6 RE: Tunisie/INS :
Ecrit par clouet     09-07-2011 14:51
c'est très bizare que adnene lassoued ingénieur qui n'a pas d'expérience et de formation en statistique médiocre, il donne son opinion et son point de vue sur le travail d'un organisme comme l'ins qui comparé à des organisme europeen .j'espère qu'il arrive le jour où il connait sa valeur qui n'est pas loin de ZABA( nomination tunisienne de l'ancien président)meme sortie
 
 
-10 #5 RE: Tunisie/INS : "Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées"
Ecrit par SAMEH     08-07-2011 15:09
ADNEN MAHBOUL RECRETE PAR L'INS
 
 
-10 #4 RE: Tunisie/INS : "Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées"
Ecrit par sami     08-07-2011 15:02
adnen lasoued n'a pas aucun travail au niveau de la collecte de l'information qui lui permet de donner son opinion.meme sa formation est limité au nivea de connaissance en statistique.il cre des problemes au niveau de l'INS à cauuse de échec au niveau du travail.WAHED FAAACHEL
 
 
-5 #3 statistiques manipulées mais non falsifiées
Ecrit par Statistiques     29-06-2011 21:00
Voici un exemple de statistiques manipulées mais non falsifiées : :D

Quelle personnalité politique vous semble la plus hypocrite ?

- Abdelfatah Mourou 46 ( 12.47%)
- Ahmed Ibrahim 6 ( 1.63%)
- Ahmed Nejib Chebbi 88 ( 23.85%) :lol:
- Chokri Belaid 4 ( 1.08%)
- Farhat Rajhi 17 ( 4.61%)
- Hamma Hammami 4 ( 1.08%)
- Moncef Marzouki 50 ( 13.55%)
- Mustapha Ben Jaafar 51 ( 13.82%)
- Rached Ghannouchi 27 ( 7.32%)
- Autre personnalité 12 ( 3.25%)
- Je ne sais pas encore 21 ( 5.69%)
- Aucune 43 ( 11.65%)
 
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