Tunisie/H. Jebali : "Les sources de financement d’Ennahdha sont claires"
Publié le Lundi 02 Mai 2011 à 21:30
Hamadi Jebali et Samir Dilou.Hamadi Jebali, Secrétaire général d’Ennahdha a tenu ce lundi après-midi un point de presse au siège du mouvement pour faire la lumière sur les attaques dont a fait l’objet son mouvement samedi, alors qu’il s’apprêtait à tenir un rassemblement populaire à Monastir. "Ce n’est pas la première fois que ça arrive, et nous ne sommes pas le seul parti à qui cela est arrivé", a-t-il dit en préambule, citant Nejib Chebbi à Gabès et Ahmed Friâa à Tataouine. "Ces opérations visent à empêcher des partis à rassembler leurs militants et sympathisants et à exposer leurs idées".  "Mais, elles ne nous empêcheront pas de continuer nos meetings, et  ne nous feront pas tomber dans le piège de la contre-violence".


 
"Il y avait des éléments dans la salle dont le nombre ne dépassait pas les 20, 30 ou 50 personnes, contrairement à ce qui a été avancé par certains médias ayant parlé de 1500 individus", a-t-il fait savoir en faisant remarquer : "Ces personnes avaient une intention préméditée  de perturber la rencontre, en terrorisant les participants avec des bâtons, des chaînes, des barres de fer, et en scandant des slogans injurieux et des invectives. Nos frères du mouvement ont tenté de garder leur sang-froid, et se sont abstenus de toute réaction violente, pour éviter un précédent grave de violence et de contre-violence". Et d'expliquer :  " J’ai renoncé à me déplacer, lorsque j’ai su qu’il y avait des dangers sécuritaires, j’ai appelé le ministre de l’Intérieur, Habib Essid, il a regretté ces événements et a dit qu’il va s’intéresser à cette affaire, estimant que la conjoncture est délicate et l’endroit sensible".

Et de renchérir : "Ce qui s’est passé est une provocation très grave. La sécurité était absente pour maîtriser un groupe qui cherchait à troubler une action politique. Ce que nous cherchons est une vie politique, économique où les avis se confrontent et non une arène de combat", a souligné le  Secrétaire général d’Ennahdha, se gardant de donner des noms qui se cachent derrière ces actes. Selon son analyse,  "cette opération  n’est pas spontanée ; elle n’est pas le fait de partis politiques qui sont concurrents d’Ennahdha, mais de milices qui sont des résidus du régime déchu".

Ennahdha dénonce les campagnes tendancieuses à son encontre
Samir Dilou, membre du bureau exécutif du mouvement, qui était à Monastir a déploré "la passivité des forces de sécurité qui n’ont pas bougé le petit doigt". "On nous a dit que ce sont des partis bourguibistes qui protestaient contre des propos tenus il y a des années par le Président d’Ennahdha, et qui ne leur auraient pas plu". Et de témoigner : "Ces personnes ont eu recours aux agressions violentes, aux gaz lacrymogènes, etc.  Les livres, les Cdrom et les journaux al-Fajer qui devraient être distribués ont été brûlés. Malgré toute cette violence, il n’y a eu aucune réaction de la part des membres d’Ennahdha, car on estime que la Tunisie n’a pas besoin de violence et de contre-violence.  Ennahdha est le mouvement qui a le plus pâti de la violence, avec ses militants qui ont été emprisonnés, persécutés, et certains sont décédés sous la torture. Le mouvement n’est pas au dessus de la critique, pourvu qu’elle soit honnête. Le mouvement croit à la force de l’idée et de l’argument et non à la force du biceps et du bâton", a-t-il laissé entendre. 

Selon le SG du mouvement, les facteurs qui ont aidé que les événements de Monastir aient lieu sont ces campagnes tendancieuses même de la part de membres du gouvernement de transition, dont Taïeb Baccouche et d’intellectuels… qui s’attaquent à Ennadha et disent qu’il ne sert pas les intérêts du pays. "Ce genre d’actions est de nature à brouiller l’ambiance a fortiori que l’on s’apprête à organiser des élections". Il a reproché aux médias leur parti pris à travers "des titres suscitant l’étonnement" du type "la société civile fait front contre Ennahdha", en écartant que des bourguibistes soient derrière ces actes. "Notre position envers Bourguiba n’est pas une affaire personnelle, mais une affaire politique".  Le SG d’Ennahda a dit que le mouvement va saisir la justice, et si les faits viennent d’être prouvés, nous tiendrons les autorités régionales pour responsables".

Hamadi Jebali a appelé les partis politiques et la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) à condamner "dans des communiqués clairs  et sans équivoque ce qui s’est passé à Monastir", indiquant que seul le POCT de Hamma Hammami a condamné cette agression, car "l’on s’accorde avec ce dernier autour des règles de l’action politique".
 
Interrogé sur les sources de financement d’Ennahdha, Hamadi Jebali a déclaré que "le mouvement fait face à de nombreuses accusations à ce sujet,  mais il ne va plus se taire et va saisir la justice". Il a expliqué "qu’Ennahdha est un mouvement populaire, il a ses membres, ses sympathisants, qui se privent pour donner à leur mouvement. Personne n’a pu trouver des sources de financement suspectes du mouvement, nos sources de financement sont claires, elles proviennent des enfants du mouvement, de leurs efforts, de leurs sacrifices et de leur foi en le mouvement et ses principes".

"Ennahdha ne partage pas les méthodes d'al-Qaïda"
Appelé à réagir sur la mort d’Oussama Ben Laden annoncée ce matin tôt par Barack Obama, Hamadi Jebali a répondu : "que Dieu lui accorde sa miséricorde, ça c’est un droit pour chaque musulman". Et d’ajouter : "La position du mouvement envers al-Qaïda est claire, le mouvement a dit, à plusieurs occasions,  qu’il n’adopte pas la méthode d’al-Qaïda, cette position nous a valu des accusations et certains de nos leaders en exil ont été pointés du doigt". "Ennahdha est un mouvement politique et pacifique", affirme son SG, ajoutant "qu’il n’est pas d’accord avec al-Qaida et ne partage pas sa méthode pour régler les problèmes et opérer le changement escompté". "La solution pour faire face à ces phénomènes de violence et de terrorisme et aux régimes despotiques est le changement pacifique et révolutionnaire, une méthode qui a prouvé son efficacité".

La disparition de Ben Laden ne signifie pas la fin d’al-Qaïda. Elle ne va pas régler les problèmes de la nation, ni résoudre les problèmes de violence et de terrorisme, et encore moins mettre fin à l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan, a estimé en substance Hamadi Jbeli, appelant les pays occidentaux "à arrêter leur soutien aux régimes despotiques et à aider les peuples à opérer des réformes de l’intérieur".

Au sujet de certains partis qui se sont constitués et qui seraient une émanation du RCD dissous, il a répondu "qu’Ennadha ne donne pas des certificats de naissance, ni de certificats de décès aux partis, si la loi les autorise à exercer, nous composerons avec eux dans un cadre pacifique et politique".

Hamadi Jebali a condamné les forces contre-révolutionnaires, estimant que "le fait de focaliser l’attention  sur des histoires comme l’expulsion des imams des mosquées, les prières de rue, les petites filles qui sont forcées de porter le foulard, le Calife, etc. visent à détourner l’attention des  questions de fond. Pour lui, une révolution doit encore s’opérer dans les esprits, les idées et les traditions démocratiques.
H.J.
 

Commentaires 

 
#35 Tel est menteur qui prétendait débusquer des menteurs.
Ecrit par Musulman.     16-05-2011 08:36
Ceux qui parlent de mensonges n'ont apporté aucun argument valide de leurs dires. A présumer que ce sont eux-mêmes les menteurs.
 
 
-1 #34 Pas vrai
Ecrit par MENSONGES     08-05-2011 19:05
L'article parle des nahdaouistes comme des anges, blancs comme neige !!!WAW, à la lecture de tant des mensonges il est clair que le journaliste fait de la propagande pour Ennahdha ! NON MONSIEUR, à Monastir les choses se sont déroulées d'une autre manière et vs le savez très bien !!! Non, Monsieur, Ennahdha n a pas condamné toute de suite les multiples dérapages (et la liste est longue: l'attaque de Nouri Bouzid, les violences contre les femmes non-voilés, le discours pour la polygamie, et j'en passe). Monsieur, v/article est subjectif et ne reflete pas la réalité et je doute fort de v/professionnalisme. Un peu de tenue par les temps qui courent !
 
 
+1 #33 Sécurité pour tous
Ecrit par Jugurtha 2011     07-05-2011 12:14
Ennahdha comme tout autre parti politique doit être la bienvenue dans n’importe localité de la Tunisie. L’administration locale est responsable de leur sécurité ainsi que le gouvernement provisoire
 
 
-1 #32 TRES CLAIRS
Ecrit par mokbizer     06-05-2011 09:34
ENNADHA C EST DE LA DICTATURE EN GESTATION ,BARBUS RESTEZ DANS VOS MAISONS ET MOSQUEES FOUTEZ NOUS LA PAIX NOUS NOUS DESIRONS LE BONHEUR MAIS PAS AVEC VOUS CAR VOUS NE SAVEZ PAS CE QUE C EST QUE LA LIBERTE VOUS N ETES QUE HAINE ET VIOLENCE .
 
 
-1 #31 TRES CLAIRS
Ecrit par mokbizer     06-05-2011 09:31
AUSSI CLAIRS QUE EL QUAIDA LA PLUS GROSSE POURRITURE DU MONDE LA HONTE DE L ISLAM
 
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