Tunisie/Vie politique : Les femmes défavorisées souffrent de l’exclusion

Publié le Vendredi 18 Janvier 2013 à 16:44
Vue de la tribune de la conférence organisée par CAWTAR et l’UNESCO.Le Centre de la Femme Arabe pour la formation et la recherche(CAWTAR) et l’UNESCO ont piloté une enquête qualitative, durant l’année 2012, au sujet de la participation des jeunes femmes à la vie publique, à Tozeur Gafsa et Kasserine.

Maryam Ben Salem, politologue et chercheure du centre Cawtar, a été chargée de l’enquête, dont elle a révélé les résultats ce matin lors d’une conférence à Tunis. Son travail s’est basé sur 94 entretiens approfondis et menés entre juillet et octobre 2012 : 33 interviews conduites à Tozeur, 15 à Gafsa et 48 à Kasserine. Les femmes étaient âgées entre 18 et 35 ans et présentent une situation vulnérable, économique, sociale ou autre.

La première disparité observée concerne l’abstention. Kasserine présente le taux d’abstention le plus élevé, parmi les femmes défavorisées, pour les élections de l’ANC par rapport à Gafsa et Tozeur (Sur 49 femmes interrogées, 11 se sont abstenues à Kasserine, cette proportion est de 3/33 à Tozeur et 3/15 à Gafsa). Les motifs qui reviennent le plus souvent pour cette forte absention à Kasserine sont le sentiment d’incompétence ou de désintérêt pour la politique, renforcée par une offre politique abondante et l’absence de confiance dans les partis politiques perçus comme opportunistes.

«Les rapports aux autorités locales constituent une autre cause de la désaffection du politique de la part des catégories vulnérables, qui dépendent des services de l’Etat en matière de développement (demande d’emploi, demande d’allocations diverses, aides…) », rapporte la chargée de l’enquête.

Elle relate le cas d’une jeune femme, Hasna, âgée de 23 ans, niveau bac et chômeuse, de Bouhlel. Celle-ci avait confié aux enquêteurs : « je vais voir le délégué, je lui parle de ma situation, ça rentre par une oreille et ça sort par une autre, il ne voit même pas que j’existe…Si tu as des connaissances tu trouves du travail, si tu n’en a pas tu restes tel que tu es… », dite-elle. 

En effet, les difficultés rencontrées pour accéder aux informations et aux services confortent l’idée que rien n’a changé et accentuent le sentiment de marginalisation des citoyens.  Selon Maryam Ben Salem, des focus groupe ont été organisés par les meneurs de l’enquête, réunissant les autorités locales et des associations, dans les gouvernorats concernés par ce travail. Les difficultés rapportées par les interviewées ont été confirmées par les participants : On déplore des bureaux des administrations locales bondés et non accessibles, absence de stratégie de diffusion de l’information, inexistence ou inefficacité de bureaux d’information pour les citoyens, absence de coordination entre le bureau central et les bureaux locaux, absence ou manque de coordination entre les autorités locales et les associations locales et l’absence de confiance des citoyens en les autorités locales.

L’étude démontre également que la précarité des conditions d’existence et la faible scolarisation sont autant de facteurs qui génèrent l’auto-exclusion de la vie politique. La désaffection est due aussi à la faiblesse des outils de socialisation, octroyant à l’individu le sentiment d’incompétence qui ne lui autoriserait pas d’aborder les sujets politiques ; les remarques qui reviennent le plus souvent lors des interviews sont «les politiques ne s’intéressent pas à nous », « la politique n’a rien changé dans ma vie pour que je m’y intéresse », ou encore « Je n’ai aucun attrait pour la politique, le niveau de vie des gens n’a pas changé qu’il se passe quelque chose ou qu’il ne se passe rien ».

La chargée de l’enquête propose des pistes d’action pour remédier à cette désaffection de la vie publique des jeunes femmes défavorisées : «Les décideurs politiques sont les premiers concernés par ces pistes d’action étant donné qu’ils sont redevables vis-à-vis des citoyens…ils se doivent de mettre à disposition les ressources nécessaires pour la réalisation d’actions concrètes et efficientes au niveau local et national», a-t-elle dit. Dans la même lancée, Maryem Ben Salem estime qu’il est essentiel de remédier à l’absence de cadres d’expérimentations au monde politique pour les jeunes femmes en condition de vulnérabilité. «Concernant les médias, le recours à la langue de bois renforce le sentiment d’exclusion du citoyen du débat public : Les programmes existants parlent davantage du citoyen, sur le citoyen, mais rarement avec le citoyen…il faut qu’ils pensent davantage aux programmes au langage accessible pour les femmes non scolarisées. Les médias doivent promouvoir la participation des citoyennes en condition de vulnérabilité dans les débats publics télévisés, pour que des femmes de la même condition s’y identifient et soient encouragées à faire de la politique », a-t-elle dit. Concernant les associations et autres ONG, la politologue explique que leur participation dans la formation en culture politique demeure insuffisante : « Dans la mesure où il n’y a pas de prise en compte réelle des besoins spécifiques de cette catégorie sociale…Il faut mettre en place des caravanes itinérantes de sensibilisation et de vulgarisation et encourager les structures qui impliquent les femmes non scolarisées, », a proposé l’experte.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
+2 #6 RE: Tunisie/Vie politique : Les femmes défavorisées souffrent de l’exclusion
Ecrit par Aimen Luxembourg     21-01-2013 21:53
D’une manière générale, la politique et la religion ont bon dos pour expliquer les dérives machistes de grosse idiote, comme il y en a partout en Tunisie depuis le règne de la famille Ben Ali et Trabelsi.

C’est certain qu’une ligne dans la Constitution ne change pas grand chose lorsqu’on s’attaque 53 ans d’habitudes patriarcales, en Tunisie.
Et comme dans ce dernier pays, il faut une volonté farouche du gouvernement pour faire avancer les choses. Notons que derrière la réputation très égalitaire des pays du Benelux, il y a des décennies de lois pour se débarrasser de vieux réflexes phallocratiques, comme il en existait encore en Laponie il y a peu.

Eh oui, la religion seule n’a pas grand-chose à voir avec l’abus de pouvoir du fort sur le faible. C’est tellement facile de hurler au sexisme islamique tout en laissant bobonne faire la vaisselle...

En écoutant les Laïques même dans les problème de Couple l'Islam c'est le fautif alors que eu même se sont des gens impie :D
 
 
+2 #5 RE: Tunisie/Vie politique : Les femmes défavorisées souffrent de l’exclusion
Ecrit par Aimen Luxembourg     21-01-2013 21:49
On entend dire que le projet d’article 28 proposé par Ennahdha remplace le terme d’« égalité » par celui de « complémentarité ». Or l’ancienne Constitution n’avait pas d’article équivalent.

Le préambule mentionnait :

« Le régime républicain constitue la meilleure garantie pour l’instauration de l’égalité des citoyens en droits et en devoirs. »

Le projet de préambule pour la future Constitution parle lui

« de l’équité et de l’égalité des droits et devoirs entre tous les citoyens et les citoyennes ».

Mais je voudrais brisé un tabou en Tunisie , a ce que je saches mais chere soeur tunisienne , les hommes en Tunisie poste BenAli n'avait pas le droit de réprimandé sa femme même lorsque celle ci était fautif!

Il suffisait juste que la femme tunisienne parte porter plainte contre sont Chère Mari ne serait ce que pour insolence, il purgé une peine de prison car Leila Trabelsi a donner les pleins pouvoir a la femme tunisienne sur l'homme Tunisien qui fermer sa bouche quand sa femme lui manquait de respect! Ce n'est pas moi qui l'invente c'est les statistiques.!

Une histoire ma fait mal , il y a 20 ans un père de famille a perdu sa dignité en subissant les menaces de sa femme qui s'il ne fermer pas sa bouche, il irait porter plainte contre lui en actant un faux témoignage comme quoi il la agressé violemment!
L'homme en question a subit durant 20 ans l’obésité de sa femme ainsi que sont insolence, quand BenAli a fuit la tunisie, il a attrapé sa femme il la battu a mort jusqu’à que mort s'en suivent puis ce pauvre homme c'est suicidé la corde au coup sachant ce qu'il allait lui arriver "la prison", il a laisser un courrier expliquant les souffrances durant 20 ans subit par sa femme "insulte, menace , viole oui viole , crachat"......


A votre place femme tunisienne au lieu de tortiller vos arrière train a la recherche de l'homme qui a les poches pleine d'argent commencer par apprendre a respecter vos conjoints.
 
 
-2 #4 Ségrégation.
Ecrit par Musulman.     21-01-2013 11:37
Eh oui, les femmes sont maltraitées en Tunisie. Il n'y a que trop peu d'espaces d'ablution pour femmes dans nos mosquées tunisiennes. En outre, les portes, réservées aux femmes, des mosquées sont souvent fermées.
 
 
+1 #3 Ce qui ne changera pas
Ecrit par KHAMMOUS     20-01-2013 23:42
Il est 17 h00Je suis dans un café côté Cap Bon dans un village de 2000 habitants. Le café qui était plein de jeunes à la force de l'âge qui jouaient aux cartes se vide d'un seul coup .Les gars se dirigeaient vers les femmes( leur fiancées , leur mères , ou leurs soeurs ) qui sortaient de leur bouleau dans les fermes avec un coufin dans la main.Il s'arrêtent qq minutes .La transaction est terminée Les gars rebroussent chemin avec les sous qu'ils ont soutirés de ce pauv femmes Rebelotte le lendemain
 
 
-3 #2 peut etre pas
Ecrit par Royaliste     20-01-2013 11:43
c'est peu etre un signe d'intelligence politique.
les citadins sont assomé par un matraquage médiatique que l'ANC, les elections, la politique va changer (positivement) leur vies et c'est évidemment faux.
les personnes isolés peuvent voir plus clair et prennent des décisions éclairés loin du bourrage de crane médiatique

la classe politique est composé de parasites, aujourdhui en Tunisie avec 80 ministres et secretaires nous nourissons le plus gros parasite de l'histoire
 
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