Tunisie, reprise des cours mercredi à l’école primaire

Publié le Lundi 24 Janvier 2011 à 13:31
Dernière mise à jour, le Mardi 25 Janvier 2011 22:10
La grève a été largement suivie. Le Syndicat général de l'Enseignement de base relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) annonce dans un communiqué, publié mardi, que les cours reprendront à partir du mercredi 26 janvier 2011 après la grève sectorielle du 24 et du 25 janvier, sachant que les instituteurs adhèreront à toutes les formes de militantisme décidées par les commissions administratives régionales.

Le Syndicat a loué dans une copie du communiqué transmise à la TAP," le grand succès" de la grève soulignant que les enseignants s'engagent à rattraper le retard et à terminer les programmes en travaillant au cours des vacances de la moitié du deuxième trimestre du mois de février 2011.

L’appel à la grève lancé le week-end dernier par le syndicat général de l’enseignement de base, et le syndicat général de l’enseignement secondaire a été largement entendu, selon les Secrétaires généraux de ces deux syndicats.

Contacté lundi par Gnet, Hfaïdh Hafaïdh, secrétaire général du syndicat de l’enseignement de base, indique que "la grève connait un grand succès, le taux de participation avoisine dans différentes régions du pays 90%". Une manifestation est organisée ce lundi à Tunis, avec la participation des instituteurs, enseignants et autres structures syndicales. Les manifestants vont se  diriger vers le ministère de l’Education, puis vers Palais du gouvernement à la Kasbah, selon Hfaïdh Hafaïdh.

Qu’en est-il de la principale revendication du syndicat ? "Notre seule revendication est de faire chuter le gouvernement", assène-t-il sans préciser que si la poursuite de la grève a été décidée pour les prochains jours. "Aujourd’hui, nous sommes en grève, demain, on pourrait être en grève. Nous allons continuer de nous battre et de militer, par différentes formes, jusqu’à faire tomber ce gouvernement. Car, les revendications des enseignants, un enseignement démocratique et un enseignement public ne peuvent se réaliser avec "les survivances" du régime Ben Ali", a-t-il laissé entendre.

De son côté, son collègue Sami Tahri, SG du syndicat de l’enseignement secondaire a confié à Gnet, qu’"à l’heure qu’il est, on ne peut attester du taux précis de la participation à la grève. Mais, d’après les informations qui nous sont parvenues des régions, les élèves du baccalauréat ont répondu massivement à la grève. Ils ont même demandé à leurs professeurs de protester et de sortir dans la rue".

Le syndicat de l’enseignement secondaire tient à l’heure qu’il est une réunion pour décider des dispositions qui seront prises demain et après demain avec la reprise progressive prévue des cours dans les collèges et les lycées, nous confie-t-il.

Interrogé sur les revendications du syndicat, Sami Tahri affirme : "ce n’est pas une grève revendicative, mais c’est un mouvement de protestation contre  la manière improvisée et précipitée dont a été décidée la reprise des cours, alors que les conditions pour cela ne se sont pas réunies". Et de déplorer : "le gouvernement ne nous a pas consultés en fixant ce calendrier de la réouverture de l’école, le ministère de l’Education en a décidé tout seul pour se donner une légitimité". Mais jusqu’à quand les écoles resteront fermées, et les élèves à la maison ? "Ce n’est pas nous qui avons fermé l’école, c’est le gouvernement Ghannouchi qui l’a fait, il doit assumer ses responsabilités".

Face à ce mouvement de protestation, le ministre de l’Education, qui a annoncé avoir décidé de la reprise des cours pour répondre à la demande de 65 % des élèves, ne s’est pas encore prononcé.

Contacté par Gnet, une source informée du ministère de l’Education souligne : "Taib Baccouche, ministre de l’Education, est actuellement au palais du gouvernement à la Kasabah". Etant porte-parole du gouvernement, il prendrait part, selon toute vraisemblance au conseil ministériel restreint consacré au développement régional.

La même source ajoute que "la grève est un droit constitutionnel que nous respectons", sans donner des informations sur le taux de participation. Et d’expliquer : "Nous avons décidé de la réouverture des écoles, car ce sont les élèves qui sont  les premiers perdants de cet arrêt prolongé des cours et de la fermeture des établissements scolaires. Quant à la proposition faite par les milieux syndicaux, selon laquelle ils seraient prêts à dispenser des cours en été, on la trouve irréaliste ;  elle risque même d’influencer négativement les élèves, a fortiori que nos établissements ne sont pas adaptés pour pouvoir les accueillir en été".

A la question de savoir, pourquoi le ministère n’a pas consulté les syndicats avant de décider du retour à l’école, notre source explique que "les instituteurs et les enseignants relèvent de la tutelle du ministère", indiquant que "celui-ci a consulté toutes les parties avant de prendre cette décision".

"Le ministre de l’Education fait partie d’un gouvernement provisoire, qui est là juste pour préparer la transition et la tenue d’élections libres et démocratiques. Il y a à peine trois jours qu’il a rejoint son bureau au ministère, il n’a même pas eu le temps de se réunir avec les directeurs généraux, souligne notre source. Et de poursuivre :  "Taïb Baccouche s’est engagé à fixer un calendrier en vue de rencontrer tous les syndicats, et a promis de mettre fin à toutes les formes d’injustice. Qu’ils nous donnent une occasion pour qu’on puisse mettre de l’ordre dans la maison éducative, afin que le dialogue se déroule selon un haut niveau de démocratie", conclut la même source.
Gnet

 

Commentaires 

 
#51 MOI MOI
Ecrit par MOI     26-01-2011 09:44
Le syndicat a montré son manque de patriotisme et son détachement de la volonté populaire. Il a plié sou le poids de la contestation populaire. pour sauver sa crédibilité, il a fait semblant d'arrêter la grève de l'enseignement.
Les jours qui viennent vont le discréditer de plus en plus. Bienfait pour ces traitres qui le composent !
 
 
#50 Grêve sans préavis ...
Ecrit par patriote     25-01-2011 13:31
La loi tunisienne impose un préavis de grève déposé à la direction, ce qui n'a été fait dans aucune écoles que je connaisse.
Je suis pour qu'on engage des jeunes diplômés (y'en pas mal), à remplacer les enseignant qui refuse de faire leur travail (par fénientise ??). Ces derniers ne seront pas payé pour les jours de grèves. Les remplaçant seront payés en mi-temps + salaires des grèviste.
Les enseignants pourront survivre avec les cours privés (qui rapportent à priori pas mal).
HONTE à Vous bande d'irresponsable anarchique et ignorants !!
 
 
#49 proposition
Ecrit par so.light     25-01-2011 13:05
Que les enseignants passent au scrutin libre et transparent au niveau de chaque école et s'il y'a des enseignants qui veulent continuer de priver nos enfants du savoir alors il serait légitime que les parents et les élèves siègent à l'intérieur des écoles concernées et s'organisent pour trouver une solution (exemple charger les maitrisards de la localité en chomage pour enseigner) la concrétisation peut se faire par les parents et les comités des quartiers en un à deux jours.
 
 
#48 RE: Tunisie/Enseignement : "participation massive à la grève"
Ecrit par ali noureddine     25-01-2011 09:46
Ne pas confondre la direction de l'UGTT et la base syndicale. La base s'est toujours battu contre un BE pourri qui est plus un conseil d'administration de société qu'un syndicat. Ne nous trompons pas d'adversaire
 
 
#47 RE: Tunisie/Enseignement : "participation massive à la grève"
Ecrit par abdel     25-01-2011 07:21
sécurité d'abord!!!
que les bandits de l'ancien et du nouveau gouvernement soiet arretés!!! en premier leur ministre!!
 
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