Tunisie/Emploi, le forcing de l’Etat face à une conjoncture pénible

Publié le Dimanche 18 Septembre 2011 à 15:30
Quelques entreprises privées et étatiques, parmi les plus grandes du pays, ont exposé vendredi à Tunis, leur situation économique et sociale, et ont parlé de leur rôle dans la création d’emploi. Créer de l’emploi, malgré l’envergure de certaines institutions n’est pas une sinécure, surtout au lendemain d’une révolution mouvementée.

Le Groupe Délice qui emploi 2600 personnes, n’ayant connu aucun jour de grève après les évènements du 14 janvier, se heurte toutefois à des sit-in comme sur son site de Boussalem où, cette semaine, une centaine de personnes exigent d’être embauchées, en bloquant l’accès à l’usine «Mais nous ne pouvons pas engager tout le monde, nous allons plutôt vers la destruction d’emplois, parce qu’on bloque la route à l’acheminement de la matière première vers nos unités de production. Les premiers qui seront lésés ce sont les agriculteurs de la région », dit un haut responsable du groupe Délice. Par ailleurs, le groupe s’est engagé sur un projet de 30 millions de dinars à Sidi Bouzid, avec un recrutement en 2011 de 300 personnes.  
 
L’entreprise Leoni, spécialiste en câblage automobile et plus grand employeur privé en Tunisie, avec 6000 emplois à Msaken, 800 à Ezzahra et 6000 à Mateur, a quant à lui était victime d’un grand mouvement protestataire dans son usine de Mateur : « Nous avons effectué des augmentations de salaires forcées de l’ordre de 10% pour tout le monde. Et malgré cela le syndicat l’Union des Travailleurs Tunisiens a décrété des grèves sauvages, des attaques contre le site de Mateur et des violences contre son directeur. Nous avons  donné 750 000 euros de primes aux employés et avions accusé des pertes estimées à 5 millions d’euros, in fine, toutes les tentatives de calmer les colères ont été vaines. Nous avons été obligés de réduire le nombre des employés de 400 », dit le directeur de Leoni. Ce que les industriels de tous bords ce sont accordés à dire, c’est que le principal souci demeure l’insécurité et l’absence d’autorités locales capables de contenir les protestations anarchiques. 
 
Kais Dali, PDG de la société Phosphate Gafsa, a quant à lui déploré, « l’avenir flou de la compagnie, et de tous les secteurs d’activités qui l’entourent », puisque le même souci d’insécurité sévit à Redeyef et Oum Laarayess, régions concernées par l’activité minière, et de grands sit-in ont bloqué l’activité d’extraction minière et de transformation. «  Nous avons porté plainte, mais ce sont les autorités qui nous demandaient de retirer les plaintes », dit Kais Dali. En somme, une situation quasi-inextricable. Il a parlé des défis auxquels est confrontée l’entreprise étatique, à savoir revenir au même volume de production d’avant le 14 janvier, comprimer les coûts et la sécurisation physique des installations : « mais aussi qu’on arrête d’accuser les hauts cadres de tous les maux du monde. Il est compréhensible que trop de frustration et un trop de plein d’attente, se sont accumulés durant ces dernières années, mais il n’est pas normal d’accuser tout le monde de malversations…alors que les problèmes sont plus structurels», dit le PDG de la CPG.  
 
Lors de la rencontre organisée le vendredi 16 septembre 2011, autour de la situation économique des secteurs de l’industrie et de la technologie et leur rôle dans l’emploi et le développement régional, Abdelaziz Rassâa, ministre de l’Industrie, a parlé de cinq défis à relever pour le secteur de l’Industrie. Il s’agit du défi de l’investissement, moteur essentiel de l’emploi et du développement régional, le défit de l’export, celui du développement technologique, du développement régional et de la sécurité et stabilité. 
Il n’en demeure pas moins, que malgré les évènements qui ont secoué le pays depuis la révolution, la valeur des exportations industrielles des 8 premiers mois de l’année aient augmenté de 9.8% par rapport à la même période de l’année 2010. Ceci est dû en grande partie à la hausse des exportations des produits agro-alimentaires de 41%, essentiellement vers la Libye. 
 
Au même moment, les exportations des secteurs des matériaux de construction et chimiques ont régressé, respectivement de 22% et 26%.
 
Par ailleurs, les chiffres traduisent une situation inquiétante depuis le mois de juillet. Les exportations qui avaient repris du poil de la bête entre janvier et  juin, ont dégringolé par la suite, durant les deux derniers mois (+14% au mois de juin et +9,8% au mois d’août).
 
Selon le ministre de l’Industrie, les  intentions d’investissements supérieurs à 5 millions de dinars, ont augmenté de 23.6%.  Il est à rappeler que les investissements déclarés ont été au cours des années précédentes d’environ 45%.
Selon les dernières statistiques du ministère, arrêtées au 05 septembre 2011,  270 entreprises ont été endommagées durant les évènements qui ont succédé au 14 janvier. Dont 136 entreprises de manière directe (incendie, vol, pillage) avec des dommages d’une valeur de 173 millions de dinars. 
 
Tous ces remous ont imposé l’impulsion des programmes de mise à niveau. Ces derniers ont augmenté de 39% par rapport à l’année 2010. 
 
Le secteur de l’énergie, étant celui qui été le plus touché par les grèves et les sit-in, il a vu la production des combustibles régresser de 10%. Concernant les activités minières, le secteur du Phosphate n’a pas pu profiter de la hausse des prix à l’échelle mondiale qui a succédé à la révolution du 14 janvier.  La production et l’acheminement de ce produit ont été entravés par les mouvements sociaux. Bilan : baisse des exportations du phosphate et dérivés de 32%, soit une perte de 680 millions de dinars. Incontestablement la perte la plus cuisante, tous secteurs d’activité confondus.
 
Abdelaaziz Rassaa a annoncé un nombre de 6050 nouveaux emplois crées dans l’industrie, durant les 8 premiers mois de l’année 2011. Il est prévu que ce nombre atteigne les 9100 emplois à la fin de l’année.  Le secteur des TIC procurerait 1450 postes d’emploi dont 300 dans le secteur privé et 1150 par l’accord d’autorisations pour de nouvelles entreprises. 
 
Au même moment, les institutions étatiques s’emploient à engager 13 200 agents et cadres dans la fonction publique. La carte des emplois crées montre que plus de 50% des efforts de création d’emploi dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie des mines et des technologies concernent les régions de l’intérieur du pays.
 
Durant l’année 2011, il est prévu la création d’un total de 23 750 postes d’emploi. Alors que 11 000 emplois ont été perdus (momentanément) à cause de l’arrêt de plusieurs entreprises, 12 750 nouveaux emplois seront crées cette année. D’habitude, 20 000 emplois sont créés chaque année, quand la croissance économique avoisine les 5%. Cette année elle sera d’environ 0%.
 
Le  ministère de l’Industrie et de la Technologie a entamé par ailleurs, la réalisation de quatre complexes industriels et technologiques au Kef, à Sidi Bouzid, à Kasserine et à Medenine. Ces aires d’une superficie totale de 700 hectares, comprendront un centre technologique, des zones industrielles, des centres professionnels et de travail à distance. 
 
Une étude stratégique à l’horizon 2016 révèle qu’il est possible d’atteindre les 30 milliards de dinars d’exportations industrielles, à cette date-là. La moitié d’entre-elles serait à contenu technologique. Ainsi que la création de 150 000 postes d’emploi dans le secteur privé, dont 50% pour les diplômés du supérieur.
 
Cette rencontre fait partie d'une série d'évènements qui auront lieu du 12 au 30 septembre sur tout le territoire tunisien à l'occasion du mois de l'emploi initié par le ministère de l'Emploi et celui du Développement régional. 
Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#4 Lien de ma page facebook
Ecrit par Tarak KLAA     26-09-2011 11:17
 
 
#3 COMMUNIQUE
Ecrit par Tarak KLAA     26-09-2011 10:58
c o m m u n i q u e :
a tous les tunisiens du canada ou de tunisie, et à tous les ressortissants du canada en général.
j'ai l'intention d'affréter un avion charter spécial auprès d'une compagnie aérienne canadienne réputée , pour des vols montreal-tunis-montreal prévus pour des dates fixes.
je pense que l'aller aura lieu le 28 décembre 2011 et le retour le 11 janvier 2012.
pour tous ceux qui désireraient rentrer au pays ou y passer des vacances pendant cette période je propose de regrouper les réservations , de manière à obtenir un tarif défiant toute concurrence , avec l'espoir d'avoir environ 350 réservations , de quoi remplir un airbus a330-300.
j'ai jeté un petit coup d'oeil sur les tarifs à pareille époque , je pense que nous pourrons nous en tirer pour un tarif de 650 euros a/r par personne.
les pourparles étant en cours je ne peux pas citer la compagnie en question , mais c'est une compagnie réputée.
dès que j'aurai trouvé un accord je ne manquerai pas de vous tenir au courant , et de vous indiquer mes coordonnées pour pouvoir me faire parvenir vos inscriptions , et une fois l'ensemble des inscriptions collectées , je demanderai à cette compagnie de créer un lien spécial pour que les passagers puissent la régler directement par internet avec la possibilité d'imprimer leur convocation.
ce qui garantit la transparence et l'honnêteté absolues de ces transactions et sera une preuve de ma sincérité et de mon honnêteté.
par ailleurs je n'ai pas l'intention de demander la moindre commission à cette compagnie. mon seul but en tant que passionné du transport aérien et de la tunisie est de me rendre utile en facilitant le déplacement de passagers sur une ligne où ils sont actuellement obligés de faire des correspandances en europe , et aussi de combler une lacune , qui est l'absence totale de vols longs-courriers en général au départ de la tunisie.

je demande aux autorités tunisiennes de bien vouloir accorder le bénéfice de ces vols aux résidents tunisiens , de manière à remplir l'avion dans les deux sens.
pour ceux qui désireraient séjourner dans des hôtels de standing , je tâcherai de négocier là encore un tarif de groupe le plus avantageux possible , comprenant le transfert de l'aéroport à l'hôtel et vice-versa.
si une telle expérience est concluante nous pourrons la renouveler et dans ce cas il n'est pas impossible que je monte ma propre agence de voyages.
sachant que tunisair n'inaugurera pas cette ligne avant 2013 , je trouve déplacé d'attendre cette date , compte-tenu que notre pays a déjà plusieurs décennies de retard dans ce domaine et compte-tenu du flux non négligeable généré par une telle ligne , comme sur l'axe tunis-new york entre autres , mais à chaque fois avec des correspondances pénibles.
encore une fois , mon objectif n'est pas l'appât du gain , mais de contribuer au développement du tourisme et des affaires dans mon pays.
je rappelle que j'ai déjà un travail très bien rémunéré , je suis cadre dans une grande compagnie d'assurances.je compte sur Gnet qui me connaissent bien depuis des années maintenant pour diffuser ce message , et j'espère que vous serez nombreux à vous inscrire et à donner à l'aviation civile dans notre pays une dimension digne de son rang de grande destintion touristique.
merci à toutes et à tous.
a bientôt.

voivi mon lien facebook :
www.facebook.com/.../
 
 
-1 #2 envoyer des expats ou des coopérants
Ecrit par Royaliste     19-09-2011 17:23
certains pays souffrent de pénuries dans certains domaines.
expl: les infirmier(e)s sont trés demandés dans plusieurs pays.

pourquoi le gouv tunisien ne fait pas des ententes avec les gouv étrangers pour leur envoyer des expats ou des coopérants?
aprés l'indépendance, expl, le Canada nous a envoyé beaucoup d'infirmiéres (dont certaines sont restés)pour aider la Tunisie a se batir, aujourdhui ce meme Canada souffre d'une pénurie de main d'infirmiére a tel point qu'ils refusent des patients dans les hopitains et les lits restent vides a cause du manque d'infirmiéres.
en Californie par exemple un infirmier peut avoir 30$us/heure de travail et ils sont en pénurie.
 
 
-10 #1 revolution
Ecrit par echaab     18-09-2011 17:36
echaab yourid iskath el nidham
 
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