Tunisie/Emploi, combattre le chômage par une meilleure employabilité

Publié le Mercredi 22 Février 2012 à 17:27
Le British Council en collaboration avec l’Agence tunisienne de la Formation Professionnelle, l’UTICA, et le Foreign  and Commonwealth Office, organise le 22 et 23 février 2012, une conférence internationale sous le thème « Développer un engagement effectif des employeurs dans la formation professionnelle ». Un séminaire qui traite de l’employabilité.

D’ailleurs, qu’est-ce que l’employabilité ? Il s’agit de la capacité d’un individu à être affecté à un travail, une fonction, et de remplir les conditions nécessaires pour obtenir un poste.  Soit la solution  majeure à la question du chômage. Pour améliorer l’employabilité, les institutions éducatives, les universités, et les centres de formations se doivent être en adéquations avec le monde du travail. Et par conséquent que les formations académiques répondent aux besoins des entreprises.

«En 1995, les formateurs décidaient de ce qu’il fallait faire en matière de formations, il n’y avait aucune implication des entreprises dans cela…Aujourd’hui certains secteurs ont des outils pour définir quelles compétences leurs sont nécessaires », selon Abdelaziz Halleb, Vice président  de la Fédération de l’Electricité et de l’Electronique. Certains secteurs ont même introduit des certifications qui complètent les diplômes, alors que certaines entreprises ont introduit le principe de communication orientée vers les jeunes. «  On arrive même à préciser les besoins spécifiques régionaux en compétences … L’emploi des diplômés n’est pas un mythe, quand on arrive à mettre un programme de formation adéquat, on arrive à employer 100% des diplômés dans certaines spécialités », ajoute le vice-président de la FEE. En effet, ce qui bloque dans la course à l’embauche, c’est le manque de dynamisme de la coopération entre les universités, les centres de formation et les entreprises.

Abdelaziz Halleb explique que même si la volonté politique existe, et qu’il encourage le travail commun entre les deux secteurs, sur le terrain la réalité est autre. «Le  partenariat effectif est resté superficiel au niveau des centres de formation, parce que leur cadre organisationnel n’est pas fait de telle manière à coopérer avec les entreprises », d’après lui. Bien que les stages soient obligatoires pour les étudiants, il n’y a rien de prévu pour la concrétisation de cette disposition. « Il y a urgence pour qu’il y ait un changement du cadre juridique pour que les entreprises et les centres de formation travaillent ensemble », dit Abdelaziz Halleb/


Par ailleurs, Théresa Mc Dermott, de la Commission britannique de l’Emploi et des Compétences ( UKCES),  a parlé de la stratégie qu’a adopté le Royaume Uni pour engager des employeurs dans le développement d’un système de formation professionnelle de haute qualité, répondant aux besoins de l’industrie et de l’économie britannique.

Le rôle de cette institution est d’assurer une meilleure accessibilité aux opportunités d’emploi, particulièrement pour les jeunes, et par conséquent créer un marché des compétences approuvé par les employeurs. Selon l’experte britannique, les employeurs doivent avoir l’espace nécessaire pour s’approprier la question des compétences. C’est à l’employeur de définir la question des compétences. C’est à lui, de recevoirs des subventions, au même titre que les centres de formation, dans l’optique de produire des compétences et y accéder. L’UKCES entreprend des actions dans ce sens, parmi elles la création d’un fonds d’innovation et de croissance d’une valeur de 9 millions de livres sterling. Ces fonds mis au profit des associations et agences de formation, sont dirigés par des employeurs.

Un autre fonds d’investissement « Employeur –phase1 », d’une valeur de 5 millions de livres sterling est consacré à des solutions dirigées par des employeurs, dans le secteur de la construction, des soins et de l’ingénierie.

Au cours de cette première journée du séminaire, Ahmed Al Ashmawi, expert égyptien en qualité, a exposé le cas de l’Egypte et sa politique dans l’amélioration de l’embauche. L’Egypte qui a une population de 82 millions de personnes, cumule un taux de chômage estimé à 15%, avec 850 000 nouveaux candidats sur le marché du travail chaque année. « 82% des entreprises privées sont des PME informelles et 61% de la population active travaille dans le secteur informel. L’Egypte souffre d’un système éducatif faible, et de l’absence d’un cadre national de qualifications, d’accréditations et de normalisations », dit l’expert. Quelques initiatives individuelles, prises par de grandes entreprises consistent à ouvrir des écoles au sein des usines, et la création d’un partenariat entre entreprises et le secteur de la formation professionnelle. Pour ce dernier volet, il s’agit de créer une entité autonome reconnue légalement qui s’assure que les entreprises ont un rôle de premier plan dans l’élaboration de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.  Cette entité est fortement liée aux chambres sectorielles, aux syndicats des associations d’investisseurs et aux conseils de formation…

Les partenariats entre les entreprises et les institutions de formation se traduisent par l’évaluation des besoins dans l’industrie, afin de développer des solutions de formation axées sur la demande. Mais aussi développer et mettre à jour les normes nationales de qualification, l’audit des fournisseurs de formation, évaluer et former les maitres formateurs, les formateurs, les enseignants et la main d’œuvre en fonction des besoins identifiés, réformer les lycées techniques, etc.

La question de la formation professionnelle est primordiale pour attaquer le problème du chômage et du manque de qualification. La formation professionnelle et l’enseignement supérieur doivent tendre la main au secteur privé. Le secteur privé a pour sa part un rôle important, celui de coopérer avec les institutions étatiques dans le but de trouver des solutions pérennes et efficaces pour dynamiser le marché de l’emploi, et sortir le pays de la crise.
Chiraz Kefi


 

Commentaires 

 
-1 #2 pas de solution
Ecrit par we7ed     23-02-2012 16:46
il n y a pas de solutions a long terme tant que le peuple n'accepte pas de souffrir une periode pour construire un noyau dur d'elites suffisament experts afin de demarrer l'industrialisation du pays. tant qu'il n'ya pas d'industrialisation on achetera toujours extrememnt cher la valuer ajoutee...
 
 
-1 #1 La production.
Ecrit par Tunisian     22-02-2012 20:09
C’est un sujet très important et il reste une base essentielle pour résoudre le problème du chômage.
Le problème aujourd’hui, d’ailleurs dans le monde entier c’est la qualification et le savoir faire.
La majorité des sociétés, veulent la production du premier jour. Ils ne veulent pas dépenser ou attendre pour la formation.
C’est bien de faire les grandes études et de passer une bonne période dans la vie à la théorie (si on dispose du souffle). Mais la pratique et l’expérience à sa grande part pour la production.
Aujourd’hui nos élèves ont besoin de gens expérimentés qui leurs aident et leurs assurent la liaison entre la théorie et la pratique.
La bonne manière ou façon à prendre. C’est de trouver un moyen d’intégrer les élèves à des stages dans les entreprises qui répondent à leur besoin. Ca peut être aussi des centres de formations professionnelles qui organisent et font appel à des gens expérimentés.
Le professeur a l’école, lui il garantie la theorie qui est indispensable pour la pratique. Mais la pratique, la profession, la qualification et l’expérience sont nécessaires pour la production qui est attendu par le chef de l’entreprise.
En fin de compte, c’est à nous de faire la liaison entre l’élève et l’entreprise. Pour qu’on n’aura pas des chômeurs.
 
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