Tunisie/Economie, les intentions d'investissement en hausse de 46.2%

Publié le Mercredi 21 Décembre 2011 à 16:49
La fermeture de l’usine Japonaise Yazaki est un évènement qui n’est pas passé inaperçu. Les médias classiques et  alternatifs ont largement relayé l’information sur fond de réactions désabusées des lecteurs. C’est quasiment la première fois que la fermeture d’une usine suscite autant d’indignation et de réactions pessimistes. Les Tunisiens s’inquiètent et craignent le naufrage économique. 
 
Selon une source bien informée, le site de Oum Laarayes de l’usine Yazaki, qui vient de fermer ses portes, employait 400 personnes sur un total de 2200 employés qui travaillent pour le groupe ayant quatre unités en Tunisie. Pourtant ce n’est pas la première fois qu’une enseigne étrangère prend cette décision de se séparer de la Tunisie. Yazaki est la 135ème entreprise à avoir mis la clé sous la porte pour cause de «des grèves sauvages» qui lui auraient coûté « de lourdes indemnités » au profit de l’un de ses clients. 
 
Selon l’Agence de Promotion de l’investissement extérieur (FIPA), 9300 postes d’emplois ont été détruits suite au départ de 134 entreprises étrangères qui étaient implantées en Tunisie (jusqu’à fin octobre et sans compter le départ de Yazaki).  Les dix premiers mois de 2011, ont également enregistré une baisse des investissements étrangers de 27. 4% par rapport à la même période de l’année 2010. Cette baisse a touché de nombreux secteurs et pas des moindres.

La répartition sectorielle montre que les baisses constatées sont principalement subies par les secteurs du tourisme, des industries manufacturières et de l’énergie avec respectivement -86,8%, -31,8% et -19%. Le secteur des activités de services a enregistré par contre une augmentation conséquente de 26,5%. 

Par ailleurs, et selon les chiffres du ministère de l’Industrie, arrêtés à la fin du mois de novembre 2011, Les intentions d’investissement dans l’agroalimentaire ont progressé de 41.5% par rapport à la même période de l’année dernière (531.6 MD contre 751.3 MD). 
 
L’industrie des matériaux de construction, céramique et verre a progressé de 31.2% (321.1 MD contre 409.6 MD), tandis que l’industrie du textile et habillement a vu les déclarations d’investissement chuter de 36.2%. Le secteur le plus touché par l’aversion au risque, reste celui de l’industrie du cuir et chaussures avec une baisse des intentions d’investissement de 28.8 MD en 2010 à 13.4 MD en 2011 (-53.5%). 

Au total, les intentions de création se sont élevées à 2372 MD en 2011 (3536 projets), contre 1622.1 MD en 2010 (3497 projets), soit une hausse de 46.2%, alors que les intentions d’extension de projets déjà existants ont régressé de 14.7% pour les 11 premiers mois de l’année 2011, par rapport à la même période de l’année précédente. Si ces projets pré-cités se concrétisent, ils créeraient près de 74 330 emplois, contre 78 917 emplois durant la même période de 2010 (-5.8%).
 
Par ailleurs, les projets déclarés par des investisseurs étrangers sont d’une valeur de 248.6 MD pour les 11 derniers mois, en opposition aux 479.5 MD des investissements de la même période de l’année dernière. Soit une chute de 48.2%. 
 
Géographiquement, les régions de l’Est ont récolté une hausse des intentions d’investissements de 35.2%, alors que les régions de l’ouest une baisse de 6%. 
 
A Gabès, les intentions d’investissement sont de 792.9 MD dont 586 MD ont été déclarés dans la création d’un centre de Polymérisation, polyaddition et polycondensation.  A Sfax, les intentions s’élèvent à 295.6MD dont 100 MD pour une unité de fabrication  de pièces automobiles, cycles et moteurs. A Zaghouan, les intentions d’investissement sont de 239.9 MD dont 50 MD pour la création d’une unité d’ouate de cellulose. 

Et à Ben Arous, 231 millions de dinars d’intentions d’investissement, dont 18 MD pour une unité d’articles sanitaires et 19.7 MD pour une unité de composants électroniques.
 
Il est à rappeler que dans une conjoncture normale et stable, les intentions d’investissement sont réalisées à près de 50%.

Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#3 Re -
Ecrit par Amîn     22-12-2011 15:49
La révolution a ouvert la "boite de Pandore" de l'égoïsme et de l'individualisme en faisant momentanément sauter la notion d'autorité. Ce qui était au début, par rapport au départ de Ben Alî, une "révolution moubaraka", se transforme maintenant en « révolution maudite » qui fait plonger inexorablement la Tunisie dans un trou noir. Pire que cela, comme un malheur n’arrive jamais seul, le principal client de la Tunisie – l’Europe – plonge également dans une crise sans précédent depuis plusieurs siècles, bien pire que tout ce qu’elle a connu, même dans les années 30.
L’histoire nous a démontré que la démocratie est un système de gouvernance qui fonctionne bien quand il y a par ailleurs un climat de stabilité et de relative prospérité. Ce système est incapable de gérer les situations de crises extrêmes qui demandent :
- une très forte réactivité du pouvoir (incompatible avec l’aspect nécessairement très participatif des prises de décision dans une démocratie),
- une très forte autorité du pouvoir (incompatible avec le nombre impressionnant de contre-pouvoir dans une démocratie).
L’histoire nous montre aussi que ce sont dans ces moments de grande crise qu’émergent les leaders exceptionnels, ceux qui restent dans l’histoire (les De Gaulle, Mandela, Gandi, etc.) dont aucun n’est arrivé par le processus classique « parti politique/élection ». Je reste donc optimiste en espérant qu’un tel leader exceptionnel va bientôt émerger en Tunisie étant donné le contexte qui se dégrade chaque jour, même si le prix à payer est un retour temporaire d’un pouvoir très autoritaire, un peu loin de l’idéal démocratique. L’essentiel étant maintenant pour nous tous d’avoir un bon, très bon dirigeant ; bien sûr pas un voleur ni quelqu’un qui s’accroche au siège.
Il est d’ailleurs intéressant qu’aucun des grands leaders que j’ai cité plus haut ne se soit accroché au pouvoir. Cela prouve une chose : ce n’est pas le système qui évite d’avoir un dirigeant élu à vie mais seulement la qualité de ce dirigeant !
Ce qui me semble clair en tous les cas, c’est qu’aujourd’hui la Tunisie n’a ni un système de gouvernance adapté à sa situation, ni des gouvernants adaptés (je ne doute pas de leur volonté sincères mais ils sont loin, très loin d’avoir les capacités des leaders d’exception dont nous avons aujourd’hui besoin...).
Imaginez juste que nos dirigeants sont actuellement en train de voir comment relancer l'investissement étranger (européen en tête) et le tourisme (européens aussi en tête) alors que demain l'Europe sera probablement en faillite. Seuls des dirigeants incroyablement visionnaires seront capables d'anticiper les boulversements qui attendent le monde dans les prochaines années.
 
 
+5 #2 LES CRIMINELS
Ecrit par BABA LAHNINE     22-12-2011 14:50
METTEZ JRAD ET BRIKI EN PRISON ET TOUT IRA MIEUX.
 
 
+1 #1 intentions
Ecrit par oeil de lynx     21-12-2011 19:43
D'autres, jadis, travaillaient sans parler et avaient des résultats et pas des intentions. Souvenez-vous des bonnes intentions de Mzali alors que la Tunisie commençait à avoir carrément faim. Le peuple tunisien n'aime pas les travailleurs mais les parleurs. Ils ne veulent pas de technocrates parait-il. Bouffez alors du prof d'arabe et des hommes de lois stériles. C'est bien fait pour votre tronche.
Le Peuple doit assumer ses choix. Cela contribuera à sa maturité. La haine et le régionalisme des sois-disant (auto-censure) n'ont jamais rien donné de bon.
La faim, avec la fermeture définitive de l'Europe et celle de la Libye (qui ont d'autres chats à fouetter) aurons raison de la haine de certains. Les lâches comprendront lorsqu'ils seront lâchés par l'allié étranger (celui-ci n'a aucune bonne intention mais vous êtes biens naïfs).
Je ne comprends pas un truc. Pourquoi lorsque Ben Ali a quitté ne vous êtes vous pas mis au boulot, et laissé les technocrates qui vous auraient rendus les clefs d'un pays prospère et bien portant. Mais que voulez-vous; la Haine et le régionalisme çà tue son homme!
 
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