Tunisie/Economie :"L'Afrique est l'avenir de l'exportation" (ministre)

Publié le Jeudi 28 Avril 2016 à 17:03
Vue de la journée nationale
L’avenir est à l’exportation, c’est le slogan porté par les autorités pour encourager les investisseurs tunisiens à se lancer, afin de booster l'économie et hisser le taux de croissance. C’est lors de la journée nationale sur l’exportation organisée ce mercredi au CEPEX, que ministres et patronat ont appelé à la nécessité d’exporter plus, vers plus de pays, et avec un produit diversifié.

« 75% de nos exportations partent vers l’Union Européenne, et 80% se font uniquement vers 4 pays. Ce qui représente une faiblesse structurelle » a déclaré  Mohsen Hassen, ministre du Commerce. Même si ces chiffres sont insuffisants, ils sont l’occasion, selon lui, de développer les exportations avec l’Union Européenne. 
 
« Nous sommes en retard par rapport à la Turquie ou au Maroc, parce que nous n’avons pas de stratégie claire, malgré tous les efforts déployés durant les années passées, tout en sachant que le secteur fournit 38% de la richesse du pays », a-t-il dit.
 
La Tunisie souffre, selon lui, du manque de diversité des marchés, de la  faiblesse des entreprises tunisiennes et du manque de stratégies. Afin de remédier à la situation, le gouvernement a mis en place un plan de développement qui sera bientôt remis à l’ARP, selon Hassen.

Pour le prochain quinquennat, il est prévu de développer les exportations de 5% à 8 % par an. A côté du secteur-locomotive qui est l’exportation des composants électroniques et électriques, l’Etat songe à renforcer le secteur du textile-habillement afin qu’il résiste aux aléas, ainsi qu’à renforcer les exportations vers le marché libyen et africain, a déclaré le ministre. 
 
Les cinq axes du plan quinquennal sont le développement de la politique d’exportation, le financement, la réduction des procédures logistiques, développer le commerce électronique qui est seulement de 1% dans l’économie tunisienne, et améliorer le cadre législatif.
 
Pour la politique d’exportation à court terme, la Tunisie souhaite se tourner vers le marché algérien et libyen. « Nous sommes en train de récupérer notre place sur le marché libyen, que l’on avait perdu à cause de graves erreurs », a dit le ministre. 
 
A cet effet, le ministère du Commerce organisera une journée d’information et de contact entre les entreprises de commerce international et les entreprises subsahariennes. « Nous allons aussi appliquer une proposition qui nous a été faite et qui consiste à la prise en charge par l’Etat de 50% des frais d’assurance des exportations et ce à travers la COTUNACE. Cette institution qui fournit un grand effort malgré le peu de moyens dont elle dispose », a indiqué Mohsen Hassen. Les autorités vont également vers l’annulation de la garantie bancaire pour les entreprises non résidentes. 
 
Le reste des dispositions urgentes portent sur la réduction de la durée d’amarrage au port de Rades de 15 jours à 3 jours en 2017. Un objectif sur le quel travaillent la Banque Mondiale et le ministère des Transports. Il est également prévu de poser un tableau de bord pour faciliter les procédures de transit, a indiqué le ministre. « Le ministère du Commerce est actuellement à un stade avancé de la préparation du guichet de commerce extérieur, pour répondre aux demandes des entreprises en un temps record, et qui sera chargé du contrôle technique à l’import et à l’export », a-t-il dit. 
 
Le ministre a également évoqué la mise en place d’un système d’information moderne pour le ministère du Commerce, ajoutant que plus de prérogatives seront accordées aux bureaux régionaux afin de faciliter le travail des entreprises. « Je pense, et sans hésitation, que notre avenir est sur le continent africain, c'est pourquoi nous avons demandé à ce qu’il y ait un cadre légal dans ce sens et nous œuvrons avec le gouvernement à développer les représentations tunisiennes sur le continent », a dit le ministre. 
 
Corrélation entre Investissements et exportations
Hichem Elloumi, chargé de l’économie au sein de l’UTICA et président de la branche Câbles du groupe Elloumi, a déclaré à cette occasion qu’il existait une corrélation entre les investisseurs étrangers et l’exportation en Tunisie. Un constat basé sur des chiffres : Les deux tiers des revenus de l’export proviennent des entreprises totalement exportatrices tandis que un tiers de ce revenu provient de celles partiellement exportatrices, a-t-il révélé, appelant à ce que ce soit des investisseurs tunisiens qui devraient se lancer.

«Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en compte, notamment le manque de paix sociale et le manque d’efficience logistique. Si nous arrivons à relever ces défis, nous ferons un bond en avant », a-t-il dit.
 
La Tunisie aurait besoin, selon lui, de stratégies sectorielles, à l’instar des pays concurrents comme le Maroc. « Il existe des secteurs à fort potentiel, et qu’on doit soutenir, comme l’industrie pharmaceutique, les services de santé, l’enseignement supérieur et l’artisanat. Durant la crise du tourisme, l’artisanat n’a de choix que d’exporter. 350 000 artisans sont concernés, et donc les stratégies sectorielles sont nécessaires », a dit Elloumi. 
 
Le chef du gouvernement, Habib Essid, ayant donné le coup d’envoi des travaux  de cette journée nationale sur l’export, a déclaré pour sa part que le secteur n’a cessé de susciter l’intérêt des autorités, et qu’il fait face à un nombre d’obstacles comme les difficultés que rencontre l’économie tunisienne, la faiblesse de la diversité des secteurs exportateurs ou encore le manque de structuration de l’exportation en Tunisie, ainsi que la hausse des coûts de production. 
 
Il a appelé tous les intervenants économiques et les forces vives du pays à  concrétiser toutes les opportunités d’échanges commerciaux, ajoutant que malgré la conjoncture économique difficile, la Tunisie a réussi à hisser le taux d’investissement en 2015 de 19 %, en comparaison avec 2014. 
Chiraz Kefi
 
 

Commentaires 

 
+2 #1 Remarques
Ecrit par Royaliste     28-04-2016 23:02
1- dans combien de pays africain la Tunisie a une ambassade avec une section economique?
2- combien de banques tunisiennes travaillent avec des banques africaines?
3- les tunisiens doivent aller en Algérie pour avoir des visas pour aller en Afrique australe
4- les fournisseurs tunisiens vous ignorent quand vous parler d Afrique contrairement aux turcs
5- la Tunisie est souvent absente des foires en Afrique
 
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