Tunisie/Diplomatie : Le gendre de Ghannouchi est-il l’homme qu’il faut ?

Publié le Jeudi 15 Décembre 2011 à 16:10
Rafik Ben AbdessalemRafik Ben Abdessalem, gendre de Rached Ghannouchi, sera  le futur chef de diplomatie tunisienne. Même s’il a les compétences pour, le ministre annoncé a un handicap : c’est sa parenté par alliance avec le numéro un d’Ennahdha qui pose des soupçons de népotisme.

S’il y a une image à laquelle les Tunisiens vouent une profonde révulsion, c’est celle du népotisme et du règne des familles qui a caractérisé l’époque du Président déchu. Plus jamais ça, a-t-on crié en chœur tout au long de ce soulèvement populaire, dont on célèbrera samedi 17 décembre le premier anniversaire de son déclenchement. La deuxième République que l’on affectionne tant, est celle de la justice, de l’égalité, et du droit. C’est celle de la compétence et du mérite, où l’ascenseur social bénéficie à tous sans exception, indépendamment du nom qu’on porte, des relations familiales, et encore moins des rapports avec le sérail.

La nomination annoncée de Rafik Ben Abdessalem au portefeuille des Affaires étrangères suscite des réserves, voire des critiques. Même si l’homme se prévaut des compétences requises, qui le prédisposent à occuper ce poste ministériel de premier ordre, sa parenté avec le Cheikh laisse supposer qu’il y a eu favoritisme. Sa désignation risque d’être perçue comme la persistance de la même mentalité dans cette Tunisie qui veut rompre radicalement avec les pratiques du passé. A fortiori que notre pays regorge de compétences nationales à même de servir la diplomatie tunisienne et de lui redonner ses lettres de noblesse.

Le fait que Monsieur Rafik Ben Abdessalem ait occupé jusque-là le poste de directeur du centre d’études d’al-jazeera peut, de surcroît, donner du sens à ce qui se dit sur les relations supposées entre ce riche émirat du Golfe et le mouvement Ennahdha, ainsi que sur les visées hégémoniques du Qatar sur les pays du printemps arabe.

La question est néanmoins la suivante : le choix du futur ministre fait-il l’unanimité au sein d’Ennahdha, ou a-t-il été entériné par la force des choses ; au regard de la place dont jouit Rached Ghannouchi ; le cheikh tant vénéré auprès des dirigeants et militants nahdhaouis. C'est qu'on voit mal un dirigeant du mouvement poser son veto à une telle nomination, ne serait-ce qu’en reconnaissance au geste du cheikh qui a d’emblée renoncé à toute responsabilité, bien qu’il jouisse d’une forte cote de popularité.  

Espérons, tout de même, qu’il ne s’agira pas d’une erreur de casting, et que le nouveau ministre,  politologue et expert des relations internationales de son état, n’aura pas un autre  handicap que celui d’être le gendre du nouvel homme fort de Tunisie. Espérons qu’il réussira à sortir la diplomatie tunisienne de son inertie et de sa dépendance, qu’il lui donnera le prestige qui lui sied, et qu’il saura exploiter à bon escient ce capital de sympathie et d’admiration que la révolution tunisienne suscite à travers les quatre coins du monde.

La diplomatie tunisienne même si elle reste tributaire des équilibres géostratégiques et des rapports de force, doit pouvoir s’imposer, et s’inscrire dans une dynamique nouvelle et agissante. Notre diplomatie doit savoir analyser et prévoir les changements profonds qui secouent le monde, et amorcer son positionnement à l’aune de la nouvelle donne qui se dessine.

Le réalisme qui impose à un petit pays comme le nôtre d’annoncer son intention de préserver pêle-mêle ses relations avec le Maghreb, la région arabe, l’Europe, les Etats-Unis, l’Asie, etc., ne doit pas exclure un certain pragmatisme qui consiste à réorienter notre diplomatie vers des alliances stratégiques, et de nouvelles relations privilégiées susceptibles de consolider notre place dans le concert des nations, et de conforter davantage cette belle image d’une Tunisie intelligence et courageuse qui, malgré sa petite taille, est capable de sortir du lot.    
H.J


 

Commentaires 

 
#42 sur rafik ben abdessalem
Ecrit par annabi16     23-12-2011 23:39
puisqu'il est gendre de ghanouchi nemuro 1 du parti au pouvoir, il ne devrait pas etre nommé ministre , on a accusé benali de nepotisme pour avoir nommé ses proches , le conseil institutionnel tunisien devra refuser cette nomination
 
 
-4 #41 la caravane marche et les chiens aboient
Ecrit par bouksal     21-12-2011 22:23
ESSALAM

LAISSEZ LES leurs malheurs, ILS SONT EN TRAIN DE SE DÉFOULER PSYCHOLOGIQUEMENT.
Les mélisses de l'ancien déchu, trouent toujours un moyen pour saboter.
La caravane marche et les chiens aboient.
Quant à Qatar, honorable pays, petite par sa taille, grande par sa générosité, l'histoire le jugera.
la caravane marche et les chiens aboient.
 
 
-4 #40 la caravane marche et les chiens aboient
Ecrit par bouksal     21-12-2011 22:12
ESSALAM
C'est triste de voir quelques nostalgiques de l'ancien déchu, certes de sa mélisse ; viennent salir l’intégrité de Mr Abdessalem
Je ne vois pas où est l'hégémonie de Qatar dans tout ce qu'a fait pour le printemps arabe. Je salue Qatar ; Il est à nous et nous sommes à eux(peuple arabe).
Pour saboter la bonne marche de la démocratie et les compétences des hommes,ils sont toujours sont toujours là pour détruire ; Je les comprends ; ils sont d'ailleurs,démasqués et n'iront pas loin : le cancer est définitivement éradiquer.
En définitive, laissons ces traumatisés se défouler psychologiquement; ils n'ont que leurs yeux pour pleurer leur sort.
La caravane marche et les chiens aboient.
 
 
-1 #39 stop a la france
Ecrit par Tarek     21-12-2011 20:49
hamdoulah 1 vrai homme a la minister ou moin hada rajel il suit pas la france (...)
 
 
+4 #38 ministre du Qatar?
Ecrit par riadh     21-12-2011 15:55
Si ce type est nomé ministre,
je ne reconnaitrais pas son authorité sur moi. Je suis tunisien de l'étranger, mais je suis tunisien, pas Qatari. J'ai un devoir de désobéissance à ce monsieur car j aime mon pays, et je refuse la colonisation du Qatar qui nous envahi de plus en plus.
Quel honte. Ces personnes se comportent comme des traitres à la nation.
 
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