Tunisie/Crise politique : Déblocage attendu, après une médiation US ? |
Publié le Samedi 28 Septembre 2013 à 10:11 |
Des signes annonciateurs laissent présager une amorce imminente du dialogue. Rached Ghannouchi l’a annoncé hier vendredi. L’entrée en scène des Etats-Unis, avec l’entretien Obama/Marzouki et les rencontres de Jacob Wales avec les différentes parties, aurait joué en faveur du déblocage de la situation. Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré vendredi en marge du premier congrès de la jeunesse du mouvement Ennahdha, que le dialogue va démarrer la semaine prochaine. Une rencontre a rassemblée vendredi Rached Ghannouchi, Hassine Abassi, et Mustapha Ben Jaâfar vendredi, au cours de laquelle le président d’Ennahdha aurait signé un document portant acceptation du mouvement de l’initiative du quartette, annoncent des sources médiatiques concordantes. Le quartette parrain du dialogue a tenu hier une réunion, dont rien n’a filtré mais a annoncé qu’il en fera savoir les résultats ce samedi 28 septembre. Hassine Abassi annoncerait, selon toute vraisemblance cet après midi, une date du démarrage du dialogue suite au rapprochement des points de vue entre Ennahdha d’un côté, et l’opposition et les quatre organisations parrainant le dialogue de l’autre. Cette annonce, si elle venait à avoir lieu permettra de débloquer une situation, qui a vu ces derniers jours escalade et radicalisation des deux camps et le démarrage de la mobilisation populaire, à l’appel de l’UGTT, soutenue par le quartette et l’opposition, dans différentes régions du pays. La pomme de discorde entre les deux camps porte essentiellement, jusque-là, sur le timing de la démission du gouvernement. Ennahdha qui a, à plusieurs reprises, réitéré son acceptation de l’initiative du quartette, exigeait le parachèvement des missions constitutives par l’ANC, l’adoption de la constitution et la fixation d’une date claire des élections, comme préalables à la démission du gouvernement de Ali Laâridh, et la formation d’un cabinet de compétences dirigé par une personnalité indépendante. La feuille de route du quartette, accorde elle trois semaines au gouvernement actuel pour qu’il présente "obligatoirement" sa démission, et quatre semaines pour l’ANC en vue de parachever ses travaux constitutifs. Elle exige que les parties prenantes annoncent leur approbation de la formation d’un gouvernement de compétences dès la première séance de dialogue. Cette impasse politique qui s’éternise suscite l’inquiétude notamment dans les milieux économiques et financiers, quant à ses répercussions sur l’économie nationale soumise à des pressions grandissantes, illustrées notamment par la hausse des déficits, le recul du dinar et l’accroissement du taux de l’endettement, dont une importante partie est affectée aux dépenses publiques, au lieu d’être utilisée dans la création de richesses à travers des projets d’investissements. Toutes les parties disent et redisent que la relance économique est tributaire d’un règlement politique consensuel, mettant en garde contre la persistance de ce climat d’incertitude et de manque de visibilité. L’annonce d’un démarrage du dialogue permettra d’apaiser un tant soit peu l’inquiétude. L’on se demande seulement si l’entrée en scène des Etats-Unis n’a pas été un catalyseur pour inciter les différentes parties à s’asseoir autour de la table des négociations et parvenir au consensus. Cette semaine a vu une rencontre entre le président tunisien Moncef Marzouki, et le président Barack Obama à New York, en marge de la 68ème session de l’Assemblée Générale des Etats-Unis. Le locataire de la Maison Blanche a exprimé le "soutien inconditionnel" des Etats-Unis à la transition démocratique en Tunisie. Dans la foulée, l’ambassadeur des Etats-Unis, Jacob Wales, s’est entretenu mercredi 25 septembre avec Hassine Abassi, SG de l’UGTT, et puis avec Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes et jeudi 26 septembre avec Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha. Rien n’a filtré de ces entretiens, excepté des généralités contenues dans le communiqué d’Ennahdha. De là à dire que l’appel courtois mais ferme du diplomate américain aux différentes parties pour qu’ils mettent de côté leurs désaccords et parviennent au consensus, aurait produit ses effets, il n’y a qu’un pas que l’on n’hésite pas à franchir. Quoiqu’il en soit, la Tunisie doit, de l’aveu de tous, sortir sans plus tarder de cette impasse pour sauver ce qui peut l’être encore… Gnet
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Commentaires
Ecrit par volvert 29-09-2013 21:41
Maintenant, que les USA ait un pouvoir de conviction ou d'influence qui conduit les protagonistes à la table de discussion, il convient de le saluer.
Je n'ai pas de sympathie particulière pour l'Amérique, mais si son intervention sert le dialogue et favorise des avancées pour le pays et la population, j'y suis favorable.
En revanche, ce que je rejetterai, c'est le possible appui aux islamistes. En effet, leur radicalité et leur option de tout dicter aux autres, les a isolés et pouvait servir la mobilisation contre leur gouvernement, en obtenant son départ sous la pression populaire...
Si cette intervention avait un pareil
objectif, on aurait bien lieu de nous considérer floués.
Attendons de voir ce que cela va donner, et remercions l'UGTT et ses partenaires pour le travail considérable de médiation.
Ecrit par Mourad 29-09-2013 13:10
Ecrit par Bouzidien 29-09-2013 12:49
15 à 20 ans, dis-tu? Et pourtant je te trouve optimiste. On est parti pour un siècle de colonisation new look. Celle du 21 siècle. Mais les peuples haineux ne peuvent avoir un autre destin. A chaque fois que la colonisation change de tête on se fait avoir comme des bleus.
Bref! un peuple qui, dès le jour où il se sent libre de parler (comme durant la dernière décennie de Ben Ali), détruit son pays de se propres mains. Ben Ali aurait mieux fait de les faire marcher au bâton comme pendant sa première décennie. Et ce qui se passe actuellement appuie mes dires: Il n'y a que comme çà qu'ils comprennent.
Ya Tassa, apparemment tu as mal choisi ton pseudo car à te lire, tu as un cerveau bien fait. C'est 90% des tunisiens (dont tu ne fais certainement pas partie) qui feraient mieux de s'appeler Tassa.
Je ne l'ai jamais dis quand il était parmi nous, mais aujourd'hui je le dis: VIVE BEN ALI.
Bref! la démarche inverse des (...) et lèches-bottes qui constituent 90% du peuple.
Ecrit par Bouzidien 29-09-2013 09:04
Ce sont eux qui ont viré Ben Ali. Ce sont eux qui ont manipulé les médias et t'ont manipulé à ton propre insu.
Le propre de la manipulation c'est que le manipulé ne s'en rend même pas compte. C'est la pire des violation car elle s'immisce dans l'âme. Les tunisiens ont été TOUS violés; bien plus que Gaddhafi pendant qu'il rendait l'âme. Certains s'en sont réjouis. Quel grand peuple de merde sommes-nous?
Ecrit par Mourad 28-09-2013 18:29