Attentat de Sousse : Retour sur une semaine d’émotions et de réactions

Publié le Vendredi 03 Juillet 2015 à 14:30
Une semaine après sa survenue le 26 juin dernier, l’attentat meurtrier de Sousse continue à défrayer la chronique. Les médias étrangers, notamment européens,  en parlent en long et en large. Inutile de dire les dégâts que ça provoque pour l’image de la Tunisie, en pleine haute saison touristique.

La ministre du Tourisme avec les représentants des trois religions monothéistes.

Depuis le jour de l’attaque, les condamnations fusent de partout, et des tentatives sont menées ça et là dans l’espoir d’en effacer, sinon d’en minimiser l’impact. Côté gouvernement, des mesures sont tombées la nuit même, sous le signe du durcissement et de la fermeté en matière de lutte contre le terrorisme.

La fermeture des mosquées propageant un discours tenant du takfir (accusation d’apostasie), le déploiement d’une police touristique sur les plages et à proximité des hôtels, l’avertissement adressé aux partis et les associations réfractaires aux principes de la constitution, et l’appel des réservistes, en constituent les dispositions phares.

Dans la foulée, la ministre du Tourisme, Selma Elloumi, tient, lundi soir, une conférence de presse pour annoncer un plan de sauvetage d’un secteur sinistré, et apaiser l’inquiétude des professionnels, dont certains prédisaient, d’ores et déjà, la faillite, et le sort incertain de ses plusieurs milliers d’employés.

Suppression du timbre fiscal appliqué aux étrangers au départ de la Tunisie,  Baisse de 30 % des tarifs de transport maritime et aérien pour les membres de notre colonie à l’étranger, rééchelonnement de la dette, baisse de la TVA de 12 à 8 % constituent les principaux points, révélés par la ministre. Outre la suppression des visas pour des pays en développement, histoire de booster les flux touristiques vers nos contrées.

Iftar international sur la place de la Kasbah, jeudi 02 juillet.   Des centaines de touristes y ont pris part.

Côté professionnels, la fédération tunisienne des restaurants touristiques a organisé hier, jeudi, sur la place de la Kasbah, un iftar ramadanesque international auquel 1000 personnes ont participé, dont des centaines de touristes, et avec la présence des représentants des trois religions monothéistes en Tunisie, des membres du gouvernement, des personnalités politiques et de la société civile. Objectifs : défier le terrorisme et ses desseins macabres, et réitérer que l’on est en terre d’ouverture, de tolérance et de paix.

Autre initiative, "Avion pour la liberté", sera organisée ce week-end par la société civile et un groupe de soutien de Tunisie, de France et d’ailleurs, dont le point d’orgue sera le rassemblement demain, samedi 04 juillet, sur le lieu de l’attentat, la plage de l’hôtel Impérial Marhaba.

Des opérations certes louables, d’autant plus qu’elles ont été engagées dans le feu de l’action, pendant la semaine de la tragédie, mais le coup est extrêmement dur, et le choc tellement grand, pour que de telles actions puissent les amortir.

L’image de convivialité et d’ambiance bon enfant véhiculée par de telles opérations, ne saurait faire oublier les images tragiques de ces dépouilles rapatriées en cercueils sous les projecteurs des caméras.

Il ne faut pas se leurrer, le tourisme ne va pas se remettre d’aussitôt de cette tragédie, tout autant que l’économie déjà vacillante. On peut multiplier à l’infini les campagnes Com et les opérations charme, on ne saura  venir à bout des maux endémiques qui rongent le tourisme. Un secteur stratégique, principal pourvoyeur des devises, mais dont le caractère aléatoire n’a jamais été si démontré, que par ces deux attentats tragiques perpétrés à trois mois d'intervalle : Le Bardo et Sousse.  

Les dispositions de court terme n’auront qu’un effet limité, ce qu’il faut, c’est une réflexion profonde sur la restructuration de l’économie nationale, devant aller de pair avec la guerre contre le terrorisme dans ses volets multidimensionnels.  Le pari du gouvernement est aujourd’hui de dégager des solutions efficientes et pérennes, de ce contexte de défis et de difficultés, dans la perspective d’un véritable redressement d’un pays épuisé.
La Rédaction


 

Commentaires 

 
#1 la fin de la Tunisie moderne
Ecrit par Royaliste     04-07-2015 10:40
votre naïveté est amusante, vous ne traitez ici que le coté économique/touristique de la tragédie. vous êtes comme un patient qui a un cancer et il croit avoir une grippe.

1-le plan politique:
le mythe de l'islamise modéré s'est enfin effondré, la nahdha a installé tranquillement son bras armé et l'utilise a volonté pour reprendre le pouvoir et imposer leur programme commun.

faiblesse du gouvernement:
après le massacre, le gouvernement a promis qu'il va réfléchir aux meilleurs moyens pour imposer la loi !
intrinsèquement il avoue son incapacité a imposer la loi et a assurer la sécurité des citoyens: a quoi sert-il alors?

réponse décalé du Ministère du Tourisme:
on reprend les mêmes slogans d'après le massacre du Bardo, "il faut visiter la Tunisie"...vraiment?!
c'est irresponsable d'inviter des gens dont on ne peut pas assurer la sécurité.

2- le plan sécuritaire:
la Tunisie n'a pas de stratégie sécuritaire.
l'appareil sécuritaire et dysfonctionnel, pour ne pas dire infiltré et complice des terroristes, sinon comment expliquer que 30 minutes après le massacre, le ministre n'était pas au courant de la tragédie. il a fallu un appel de la direction de l'hôtel pour informer le MI

si un étudiant ayant fait quelques mois de pratique de maniement d'arme peut commettre un tel carnage, alors que peuvent faire les 3 000 terroristes que la troika a envoyé s'entrainer en Irak et en Syrie?
ces 3000 ont confronté des armés réguliers et des milices tels que le Hezballah... ils sont bien entrainé et ils vont revenir en Tunisie....ils feront quoi a votre avis?

évidemment ce gouvernement ne pourra pas arrêter l'hécatombe puisqu'il a choisie par nahdha ...

PS:seuls les naifs ont cru que nahdha a voulu démocratiser la Tunisie
 
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