Tunisie/ATG : Assainir le climat sociopolitique pour la relance économique

Publié le Mardi 16 Juin 2015 à 15:00
Vue du débatUn débat a été organisé par l’Association Tunisienne de Gouvernance (ATG), en présence d’acteurs économiques, des syndicats et de la société civile, autour de la situation difficile que traverse la Tunisie. Mot d'ordre :"La réconciliation pour booster l'économie".

Avant de parler du futur, le président de l’ATG, Moez Joudi a d’emblée donné un constat de la situation économique de la Tunisie. Alarmiste, mais un brin optimiste, il a affirmé : «L’heure est grave. Il n’y a plus de place pour les désaccords et les conflits. Malgré tout, nous gardons espoir et nous avons les moyens de progresser ».

Pour Moez Joudi, il y a des pages qui doivent être tournées pour que le processus du développement économique puisse avancer.  « Il faut arrêter de persécuter les hommes d’affaires et trouver des solutions pour ne plus perdre encore plus de temps. Plusieurs d’entre eux peuvent énormément contribuer à la relance économique et c’est nettement plus productif et utile pour tout le monde. Stop à la chasse aux sorcières. Nous avons besoin de réconciliation pour assainir le climat politique et social du pays », souligne-t-il.

Le Secrétaire Général de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk, continue sur la même lancée : «Il n’y a plus de place à la vengeance. Il faut construire et laisser la justice se charger de tous les dossiers. Tous les peuples qui ont réussi, ont adopté cette stratégie ». Pour Marzouk, il faut se pencher sur la modernisation des lois et se concentrer sur les « grandes réformes ». Il fini par lancer un message à la campagne « winou elpetrole » et rappelle aux jeunes : « Il ne s’agit pas de distribuer les richesses mais de les créer ». Et la responsabilité des politiques est claire dans ce sens. Explication de Marzouk : « Le seul langage qui peut convaincre le peuple est celui des faits. Les discours ne servent plus à rien. Les politiques doivent être au niveau des attentes du peuple ».

Après avoir déclaré que ces périodes de turbulences étaient tout à fait normales après une révolution, Bouali Mbarki, Secrétaire Général adjoint de l’UGTT, rappelle que la phase de transition a « trop duré ». Sans trop focaliser sur le passé récent, il regarde vers l’avant et souligne : « Nous sommes tous en danger. Si l’Etat craque, nous allons tous le payer. Pour sauver l’économie, nous avons besoin d’une stratégie qui rassemble tout le monde. Nous appelons à un débat social qui n’exclut personne pour instaurer un climat serein». Mais il reste réaliste : « L’Etat ne peut pas subvenir aux besoins croissants du peuple, d’où la nécessité de pousser vers les investissements privés ».

Dans le cadre de cette relance économique, l’ATG a présenté trois méga-projets :
 
- Tunis Economic City (à Ennfidha) d’un coût de 50 milliards de dollars. Quelques 150 entreprises vont y participer.

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Un complexe touristique, culturel et commercial en plein cœur de Tunis (300 millions de dollars). Fonds d’investissement français.

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Le Nouveau Parc Industriel de Kairouan (NPIK) à Dhraâ Ettammar (Kairouan). Le coût est d’environ un milliard de dollars. Il s’étendra sur 200 hectares extensibles à 900 hectares. Il va créer 35.000 postes d’emploi lors de la première phase et comportera 214 unités industrielles.

"Tout cela est bien beau", souligne Mohammed Mssilini du Mouvement du peuple. Il faut certes aller de l'avant, mais pour lui "il n'est pas question de passer à la réconciliation avant de faire justice". Il précise toutefois : " Appliquer la loi n'a rien à voir avec la vengeance. Nous voulons que certains rendent des comptes et démontrent une volonté de changer et de ne plus comettre les mêmes erreurs. Nous avons besoin des grands capitaux, mais il faut aussi privilégier la loi qui doit être appliquée à tout le monde". Il ne mâche pas ses mots et affirme :" Il ne faut pas qu'on se voile la face. Nidaa Tounes et Ennahdha ont, à leur manière, profiter de cette phase de transition avec certains hommes d'affaires. Nous voulons que cela s'arrête. La réconciliation doit se faire en toute transparence et pas sous la table".

C'est plus ou moins le même discours tenu par l'avocat Kamel Ben Messaoued. Lui, il met l'accent sur les confiscations des biens mal-acquis de plusieurs hommes d'affaires et rappelle : "Nous sommes tous pour la confiscation. C'est le droit du peuple. Sauf qu'une fois cette mesure appliquée, il faut savoir ce que nous allons faire de ce qui a été confisqué et comment trouver une issue. Nous appelons la justice a revoir en urgence plusieurs dossiers. Il s'agit de centaines de millions de dinars qui peuvent contribuer à pousser vers la relance économique".
Selim Slimi
 

 

Commentaires 

 
#1 au dela de nfidha
Ecrit par yahyaoui boujemaa     16-06-2015 23:05
je croix pas que vous avez oublié qu il y a d autres regions;qui attendent les investissements que soit privé ou publique;;;c est insufisant comme programme et meme;jusqu a maintenant les regions de l interieure;;n ont vu aucun changement ou amelioration de leurs situations;;et les gouvernements qui se sont succedés ;depuis la revolution;n ont rien prevu pour ces regions;;que des promesses denueés de tout realisme;;
 
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