Tunisie/3ème salon de la franchise, le concept tente de percer

Publié le Jeudi 08 Décembre 2011 à 16:49
Le 3ème salon de la franchise TunisMedFranchise, se tient du 07 au 09 décembre courant, dans les locaux de l’Union des tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.

Une poignée d’enseignes tunisiennes y ont élu domicile, promouvant leur marque à la recherche d’éventuels franchisés. On y retrouve entre autres, les patisseries Masmoudi, la chaine d'agroalimentaire Mliha, la société Ellouhoum et la marque de prêt-à-porter Sasio.

Cette pratique relativement récente en Tunisie, prend petit à petit son envol, après qu’elle n’ait été que très peu connue. En effet, pour préserver le marché tunisien, la franchise était une pratique très peu répandue en Tunisie, d’autant que le législateur tunisien ne lui a jamais définit un cadre légal.

Jusqu’en 2009, où dans le cadre de la libéralisation du marché, la franchise a été reconnue en tant que telle. La franchise est alors définie par les textes de loi, comme étant « un contrat par lequel le propriétaire d’une marque ou d’une enseigne commerciale accorde le droit de son exploitation à une personne physique ou morale dénommée franchisé, et ce, dans le but de procéder à la distribution de produits ou à la prestation de services moyennant une redevance. Le droit d’exploitation de la  franchise comprend le transfert des  connaissances acquises, le savoir-faire et l’exploitation des droits de la propriété intellectuelle » (article 14 de la loi n°2009-69 du 12/08/2009 relative au commerce de distribution). On en retrouve en Tunisie sous le nom de Zara, Mango, Aldo, Carrefour, Géant, Avis, et bien d'autres encore.

Pour représenter une enseigne étrangère, il faut répondre à certaines exigences, arrêtées par le propriétaire de la marque. Ce dernier, transférant son savoir-faire et sa notoriété, exige rémunération au début de la transaction. Le franchisé doit de ce fait débourser une redevance, au début du contrat, d’un montant souvent négociable. Ensuite, après l’entrée en exploitation, le franchisé paie au franchiseur des « royalties », qui ne sont autre qu’un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé. 

«Le futur franchisé doit être conscient qu’il y a des règles à respecter, prescrites auparavant par le franchiseur, et qu’il ne sera pas autorisé à changer », explique Bechir Mihoubi, expert international en franchise, avant d’ajouter : « Aux USA 80% des restaurants ouverts par des entrepreneurs indépendants ferment dans l’année. Alors que les franchisés survivent mieux, parce qu’ils suivent une formule ». Ce qui le plus compliqué dans l’affaire se sont les financements. Plus la firme est connue, plus les redevances sont importantes et les royalties aussi. Un souci auquel se heurtent les Tunisiens désireux de se lancer dans l’aventure. La plupart des banques soutiennent les PME orientées vers la croissance, et ne financent que partiellement le projet. L’apport personnel reste souvent très élevé pour l’investisseur.

«C’est pour quoi il faut bien étudier le concept et faire le tri dans tous ceux qui existent. Ce n’est pas parce que c’est une franchise que cela marche », précise l’expert.

Pour sa part la BFPME, banque spécialisée dans le financement des PME, propose des prêts à hauteur de 60 à 65 % du volume total de l’investissement. D’autres possibilités telles que les SICAR, s’offrent alors pour combler le manque en apport personnel. Un juriste explique lors de la conférence donnée en marge du salon, que pour se lancer dans le domaine de franchise, il ne faut pas lésiner sur les moyens lors de l’étude du marché. «C’est comme faire construire une maison à 400 mille dinars et ne pas prévoir un architecte d’intérieur à 1000 dinars. Parfois, cela peut être préjudiciable ».

Un représentant de l’enseigne Materna, chaine de magasins spécialisés dans la puériculture  a parlé de l’expérience de la marque. « Nous avons toujours fait confiance aux experts juridiques. Il ne peut pas y avoir de droits d’entrée fixes, et ils ne peuvent pas être les même dans toutes les zones. Il faut que les enseignes jouent le jeu avec un minimum de flexibilité », dit-il.

Selon lui, la Tunisie regorge d’investisseurs à condition que les banques se montrent plus souples. Il annonce que son entreprise a décidé d’exonérer tout éventuel franchisé rencontré lors du salon, des frais d’entrée.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
+1 #1 RE: Tunisie/3ème salon de la franchise, le concept tente de percer
Ecrit par hammadi     09-12-2011 14:07
en tout cas, l'islamisme light a déjà sa franchise avec ennahdha
 
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