Tunisie/ Vœux 2015 : La gloire est éphémère, sachons l’exploiter !

Publié le Mercredi 31 Décembre 2014 à 17:27
Ce 31 décembre 2014 est marqué par la passation du pouvoir en Tunisie Le froid glacial qui sévit en cette veille de nouvel an sur nos contrées, n’a d’égal que cette chaleur dégagée par la Tunisie à travers ces images enthousiasmantes d’une démocratie naissante, ayant intériorisé rapidement des réflexes, que l’on enviait naguère aux démocraties occidentales et au-delà.  

Cette passation des pouvoirs entre un président sortant, Moncef Marzouki, et un président élu, Béji Caïd Essebsi, selon les usages de courtoisie et de bienséance, est rarissime dans le monde arabe. En l’affichant allègrement en ce 31 décembre 2014, la Tunisie confirme, aux yeux des siens et du reste du monde, son statut d’exception démocratique, pacifique et civilisé dans une région livrée aux affres du chaos et des conflits armés.

La Tunisie fait ses adieux à 2014 dans un climat plutôt serein, d’un pays qui est parvenu à mener son processus transitoire à son terme, et à organiser des élections libres et transparentes, après avoir franchi une voie semée d’embûches, où sa confiance en ses capacités de rebondir ont été, à maintes reprises, mises à rude épreuve.

Une lueur d’espoir qui met du baume au cœur, à la veille de la nouvelle année 2015, où les Tunisiens expriment en chœur le vœu de voir leur pays quiet, stable, et prospère ; leur démocratie se consolider et s’ancrer dans les mœurs politiques, et sociales ; les droits et les libertés respectés ; la justice sociale et l’équilibre régional passer du slogan à la concrétisation ; la pauvreté et la précarité réduites à leur propre expression…

L’espérance nous habite tous, en ce jour de changement de calendrier, mais ne peut, à elle seule, faire des miracles. A fortiori que des temps difficiles nous attendent et des défis multiformes nous guettent. A moins qu’elle ne produise ses effets positifs, en incitant les Tunisiens, dans leurs différentes catégories, qu’ils soient des politiques, des personnalités publiques, ou des citoyens lambda, à méditer sur l’expérience de ces années passées de l’après-révolution, à tirer les enseignements nécessaires afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs.   

L’avènement d’une nouvelle année est souvent une occasion pour prendre de nouvelles résolutions, mu que l’on est par une aspiration au changement. Et bien changeons vers le mieux, soyons de bons citoyens prônant la tolérance, la solidarité, la fraternité, et le respect de l’autre. Soyons des citoyens agissants et bâtisseurs, qui font de l’éthique une valeur sous-jacente à toute action menée, et du travail une valeur d’épanouissement individuel et de progrès collectif. Bannissons l’exclusion, et la marginalisation, qui sont, en grande partie, à l’origine des grands maux qui ont miné la Tunisie pendant des décennies. Privilégions l’unité et la concorde nationale pour sauver le pays des dangers endogènes et exogènes qui pèsent sur son présent et son avenir.  

La nouvelle classe politique qui tient aujourd’hui les rênes de l’Etat a cueilli les fruits des sacrifices des martyrs qui ont payé de leur vie pour que la Tunisie reste debout, et de la sagesse d’un peuple pacifique et magnanime. L’immensité et la gravité de la tâche qui lui incombe, lui dictent humilité, désintéressement et abnégation au service du peuple.

Les années qui passent nous rappellent, si besoin est, le caractère éphémère de la vie. Les fêtes et les défaites, les heurs et les malheurs, les joies et les peines ne sont que des épisodes passagers et temporaires, qui tantôt nous attristent et nous font pleurer, tantôt nous réjouissent et nous exultent.  Il n’y a point de gloire que pour celui, qui aura tenté, sa vie durant, à rapprocher les gens et non à les diviser, à répandre le bien et à combattre le mal, chacun selon sa position, ses moyens et ses capacités. Il ne s’agit pas là d’un idéalisme creux, mais c’est à la base de la construction et de l’essor des nations.
H.J.