Transition économique : On en parle sans en percevoir les prémices

Publié le Vendredi 26 Février 2016 à 17:27
Le FMI va accompagner la Tunisie dans sa transition économique. On ne compte pas le nombre de programmes d’aide, de soutien, de crédit… dont la Tunisie a bénéficié depuis la révolution, de la part de différents barilleurs de fonds, à l’instar notamment du fonds monétaire international (FMI), de la banque mondiale (BM), de l’Union européenne…ainsi que de plusieurs pays à travers les coins cardinaux de la planète, au nom de la coopération bilatérale.

L’aide extérieure, sous ses différentes formes, est devenue désormais la principale source de financement de l’économie tunisienne, en cette période de disette où la croissance est en berne, se confinant à seulement 0,8 % en 2015.

Pendant les cinq dernières années, notre économie a perdu ses principaux ressorts avec le recul du tourisme, et la baisse substantielle des recettes en devises qu’il générait, l’évolution en dents de scie de l’activité agricole, confrontée cette saison à une sécheresse durable qui risque d’impacter grandement la prochaine récolte, le repli de l’activité industrielle, à cause du ralentissement de la demande et d’une conjoncture nationale et internationale plutôt encline à la récession. La morosité est générale, pratiquement, l'ensemble des secteurs d’activités se heurtent à des difficultés multiples et variables.

Les investisseurs aux abonnés absents !

Qu’est-ce qui est de nature à dégripper cette machine économique en rade ?

L’investissement permet de le faire, sans conteste, puisque c’est le seul moyen créateur de richesses, d’emplois, et de croissance. Sauf que les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers, sont encore aux abonnés absents, les initiatives dans ce domaine sont rarissimes. Les intentions exprimées dans le discours officiel d’impulser l’investissement, notamment dans les régions intérieures, restent en déphasage avec une réalité inerte et figée.

Les choses sont ce qu’elles sont, les institutions financières et économiques, et à un degré moindre les pays amis, suivis de loin par les frères, poursuivent leur plan de soutien à la Tunisie, avec des fonds alloués à différents secteurs, visant notamment à les réformer, à les soutenir et à leur permettre d’aller mieux. Cela reste insuffisant et l’économie tunisienne est encore demandeuse de liquidités, même si la dette publique dépasserait les 53 % du PIB en cette année 2016. 

D’où la mission du fonds monétaire international qui se tient actuellement en Tunisie, s'étalant du 18 février au 03 mars, en vue de préparer le programme de coopération entre cette institution de Bretton Woods et la Tunisie pendant la période du plan de développement 2016 – 2020.

Cette mission débouchera sur l’octroi par le FMI d’importants fonds à notre pays, du moins égaux, sinon supérieurs à ceux accordés la fois précédente soit 1,7 milliard de dollars, et qui permettront essentiellement de financer les réformes prévues pendant le prochain quinquennat.

Le plan de développement 2016 – 2020 prévoit 80 réformes. Pas moins. Elles restent totalement floues et ambiguës pour le Grand public. Le gouvernement en a révélé les grands axes, la semaine dernière, ils portent notamment sur le financement de l’économie, la réforme institutionnelle et législative, le redressement des équilibres financiers, les réformes structurelles des caisses sociales, et l’amélioration de protection sociale et de la santé. Le gouvernement table également pendant le prochain plan sur un taux d’investissement de 25 % et un taux de croissance de plus de 5 %. C’est cela la transition économique souhaitée que l’on a du reporter, martèlent les autorités, pour permettre à la transition politique d’avoir lieu.

Tout cela est bien beau. Reste des questions clefs : Quels sont les moyens à même de rendre possible une telle transition, selon quelle démarche, et quel échéancier, va-t-elle être réalisée ? On n'en sait rien, et tout le monde semble naviguer à vue, persistant à privilégier les slogans aux actions concrètes.

De quelle transition économique pourrait-on parler si des compagnies comme phosphates Gafsa, Pétrofac de Kerkennah et on en passe continuent à connaitre de longs arrêts de production, à cause des protestations sociales auxquelles personne ne semble en mesure de proposer des solutions radicales. Il s’agit là de problèmes de gouvernance, de vision et de planification…sans la résolution desquels, notre transition économique sera encore plus chaotique que la transition politique qui reste toujours vulnérable.
H.J.  

 

Commentaires 

 
+1 #2 @Royaliste
Ecrit par Léon     28-02-2016 11:47
C'est super vous savez tous comment faire pour sauver la Tunisie. C'est bizarre que malgré cela on n'y arrive pas.
Alors tenons-nous en aux fait! Vous qui savez comment sauver la Tunisie sans jamais y arriver, étiez pour la révolution.
Nous qui ne savons pas comment sauver la Tunisie qui était florissante et épanouie, étions contre la révolution.
La conclusion logique est donc la suivante: Arrêtez de proposer des solutions théoriques comme des perroquets, levez vos mains de ce pays que vous avez ruiné et laissez ceux qui étaient contre cette révolution destructive par les gâtés pourris que vous êtes, appelée revenir sauver un tant soit peu ce qui reste à sauver des meubles.
Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
+1 #1 tout est dit
Ecrit par Royaliste     26-02-2016 18:40
Il s’agit là de problèmes de gouvernance, de vision et de planification…sans la résolution desquels, notre transition économique sera encore plus chaotique que la transition politique qui reste toujours vulnérable
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.