Tractations Ennahdha - Nida : Le package au centre des discussions

Publié le Mercredi 03 Décembre 2014 à 17:36
Le nouveau parlement lors de la plénière d'ouverture de mardi 2/12 (Photo Assabah)La séance inaugurale de l’Assemblée des représentants du peuple est maintenue ouverte jusqu’à jeudi, entre-temps les tractations politiques devaient battre leur plein ce mercredi pour parvenir à un modus vivendi sur le président du parlement et ses deux vice-présidents, mais ce n'est pas tout...

Manifestement bousculés par le temps, les députés ont quelque peu improvisé leur rentrée parlementaire. Rien n’était décidé, clair et définitif ; les différents groupes avaient autant de scénarii en tête que d'hypothèses pouvant se présenter. Avec deux principaux cas de figure : le consensus, ou la compétition.

Nida Tounes a fixé hier les règles du jeu, étant le parti majoritaire. C’est à sa demande que l’élection du directoire du parlement était repoussée. Finalité affichée : la quête du consensus.

Cette prorogation a fait pousser des cris d’orfraie aux élus de plusieurs groupes parlementaires, dénonçant une violation de l’article 59 de la constitution, et pointant des accords partisans qui ne servent en rien l’intérêt du pays.

Prendre des aises avec les textes devient une habitude chez nos politiques. On peut faire dire aux lois, y compris celle fondamentale, ce que l’on veut ; les experts sont souvent appelés à la rescousse pour étayer cette position, ou l’autre. Tant qu’il n’y pas de Cour Constitutionnelle, le champ est libre devant le génie politique pour interpréter le texte, selon le contexte.

Cette flexibilité juridique était derrière la guéguerre survenue mardi au sein de l’hémicycle, et à l’issue de laquelle Nida Tounes a eu gain de cause, avec la bénédiction d’Ennahdha, de l’Union patriotique libre et d’Afek Tounes.

La journée de ce mercredi devait être consacrée au parachèvement des concertations intra-partis et des tractations interpartis.  L’objet des pourparlers n’est pas uniquement le président et les deux vice-présidents du parlement, mais aussi le gouvernement et la présidence de la République. Le package évoqué par Nida Tounes au lendemain des législatives, serait ainsi au cœur des discussions.

Deux hypothèses sont possibles. La première est celle d’une entente entre les deux principales forces parlementaires, sur la présidence du parlement. L’accord pourrait intervenir selon deux scénarios : le premier est qu’Ennahdha soutienne le candidat de Nida en l’occurrence Mohamed Ennaceur au perchoir,  en présentant l’un des siens au poste de premier vice-président. En contre partie, Nida lui offre une participation effective au futur gouvernement.

Le second est que  Nida appuie Abdelfattah Mourou comme candidat consensuel, en consentant d’occuper le poste de premier vice-président, à condition qu'Ennahdha contribue d’une manière ou d’une autre à l’accession de Béji Caïd Essebsi à Carthage. Une promesse qui sera difficile à faire, surtout à tenir par le mouvement islamiste. Outre le fait que cette décision appartienne à son instance suprême, Majless al-choura, qui ne s’est pas encore réunie, le leadership d’Ennahdha ne peut imposer un mot d’ordre à sa base, et garantir qu’il soit scrupuleusement respecté. A plus forte raison, que le mouvement islamiste semble s’acheminer vers le maintien de la neutralité au 2ème tour, et n’a pas l’air de s'apprêter à donner une quelconque consigne de vote.

La seconde hypothèse est que les deux principaux groupes parlementaires ne parviennent pas à accorder leurs violons, et que l’élection de demain se fasse suivant le principe de compétition. Ce sera le cas échéant : Mohamed Ennaceur Vs Samir Dilou. Ce dernier a confirmé ce mercredi sur Mosaïque être le candidat de la compétition.

Les PMFP (petites et moyennes forces parlementaires) s’impatientent, elles, de voir l’issue du huis clos des titans pour savoir à quoi s’en tenir. Les enjeux sont nombreux et variables. C’est le poste du deuxième vice-président de l’ARP pour le Front populaire et l’Union patriotique libre, la participation au gouvernement notamment pour l’UPL et Afek, et la présidentielle pour le courant démocratique et le CPR, qui n’ont d’yeux que pour les chances qu’a leur candidat, Moncef Marzouki, de l’emporter.
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #1 RE: Tunisie/ Tractations Ennahdha - Nida : Le package au centre des discussions
Ecrit par Royaliste     04-12-2014 09:30
1- interprétation des textes: c'est normal, ces textes ont êtes écrits par des chauffeurs de taxi pas par des spécialistes des textes constitutionnels!
quand on cherche la qualité on consulte des spécialistes, pas le 1er venue.

2- nahdha neutre?:
et les déclarations de Jbéli n'engage que sa personne...hehehehe... Cher(e)H.J bienvenue dans le monde politique! année après année vous allez commencer a comprendre la politique.

3- a mon humble avis, les arrangements sont acceptables et uen forte coalition est dans l'intérêt de la Tunisie: un seul bémol : il ne faut pas dialoguer avec ceux qui soutiennent le terrorisme et ceux qui ont du sang sur les mains
 
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