Tourisme : "La situation du secteur est catastrophique" (Ben Azzouz) |
Publié le Vendredi 08 Janvier 2016 à 13:49 |
Les premiers chiffres de l’enquête menée par l’Observatoire du secteur touristique relevant du Groupement professionnel du Tourisme au sein de la CONECT, a révélé qu’au 15 décembre 2015, 270 hôtels sur les 570 hôtels implantés en Tunisie, sont fermés. "La Situation du secteur est catastrophique", a commenté, ce matin, Houssem Ben Azzouz, Président du groupement, lors d’une conférence de presse. Il présente l’Observatoire comme étant "une initiative qui vise à lever le voile sur la réalité du secteur, en se basant sur une étude du terrain, afin de fournir au public et aux professionnels des données fiables et précises sur la situation". Une situation, telle qu’à Tabarka, sur une totalité de 28 unités hôtelières, 12 ont fermé. Sur 129 hôtels, Au Cap Bon, 75 hôtels ont fermé leurs portes soit 58.14% du nombre total des hôtels. A Mahdia, 71.43% sont fermés, et à Djerba 58.72% des hôtels ont aussi fermé leurs portes.
Toutefois, ce décompte ne prend pas en compte les maisons d’hôtes, gites et autres hôtels de charme, qui représentent 253 hébergements.
Certains hôtels rouvrent leurs portes à l’occasion des vacances scolaires et autres fêtes, et referment ensuite. Par ailleurs, la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage avance que 300 des agences de voyages ont fermé depuis 2010.
Les recettes du secteur touristique ont régressé à fin novembre 2015, de 33.8%, par rapport à la même période de 2014, selon les derniers chiffres du ministère du Tourisme. Mais aussi le nombre de nuitées a baissé de 44.7% par rapport à 2014 et de 54.6% par rapport à 2010. En effet, le nombre de touristes est passé de 7.333 millions en 2010 à 6.716 millions en 2014, et à 4.955 millions à fin novembre 2015. Le tourisme interne a en revanche progressé, en s’accaparant 30% des nuitées globales jusqu’au 20 novembre 2015.
«La saison 2016 sera difficile», a déclaré le président du Groupement professionnel du Tourisme, avant de rappeler que le secteur, emploie près de 100 000 personnes de manière directe, et 300 000 personnes de manière indirecte, « c’est sans compter les emplois induits, comme l’agriculture qui fournit le secteur en produits alimentaires et qui se trouve touchée par la crise », a-t-il dit.
Il évoquera un autre problème pour le secteur touristique tunisien, à savoir la mainmise des Tours Opérateurs étrangers sur le marché tunisien. Selon Ben Azzouz, 90% du marché tunisien est régi par ces TO, au point où «au moindre problème le système s’effondre». Suite aux attentats ayant secoué le pays en 2015, les marchés européens ont tourné le dos à la Tunisie. « La Grande Bretagne a interdit à ses ressortissants de se rendre en Tunisie, et vu le poids de ce pays, plusieurs autres pays ont suivi, comme les pays scandinaves. Il n’y a pas de secret, il faut un retour de la sécurité…actuellement nous ne voyons pas de prémices d’amélioration, c’est cela le grand problème", a souligné Houssem Ben Azzouz. Il cite, par ailleurs, trois problèmes structurels dont souffre le marché tunisien. Le premier concerne l’offre touristique qui est à 99% hôtelière, «alors qu’il est important de diversifier l’offre. Mais aussi il faut améliorer la qualité du service et la formation », a dit le responsable. Il faudrait aussi, selon lui, penser à gérer les réservations vers la Tunisie à travers internet, au lieu de recourir à des TO étrangers, et plancher sur la bonne gouvernance.
Mounir Sahli, hôtelier et auteur de l’ouvrage «Révolutionner le tourisme tunisien » est intervenu, ce matin, pour relever le problème de l’offre qui supplante la demande et qui fait baisser, inévitablement les prix, et par conséquence la qualité du service.
«Il faut savoir que les recettes du tourisme n’ont pas augmenté d’un iota depuis 2000. On avait réalisé 1800 millions d’euros de chiffre d’affaires, cette année là, et 10 années plus tard, nous avons fait le même chiffre, mais avec plus d’investissements dans le secteurs », a-t-il indiqué, en précisant que les unités hôtelières construites en 10 ans, n’ont rapporté aucune recette additionnelle en devises. «Les autorités disent que les recettes ont augmenté, mais en réalité c’est le dinar qui, à force de perdre de la valeur, nous laissait croire que les rentrées augmentaient », a-t-il affirmé. Il a aussi critiqué la politique des campagnes publicitaires qui « ne servent à rien dans l’état actuel des choses, le budget dédié à la publicité, si on le donnait aux municipalités pour nettoyer les rues, cela rapporterait plus de touristes », a-t-il ironisé. Les hôteliers ont enfin appelé à profiter des évènements géopolitiques pour attirer de nouvelles nationalités, mais aussi à s’inspirer de modèles comme la Turquie et le Maroc en pensant notamment à développer le tourisme de résidence.
Chiraz kefi |
Commentaires
Ecrit par ego 10-01-2016 01:40
ne faut il pas changer maintenant ?
du sang neuf et dynamique et du secteur !!!!
la dame qui utilise un valet pour porter son sac je doute fort qu elle a le courage d’admettre son échec ou qu'elle veuille reconnaître le tord quelle fait au pays
Ecrit par Montygolikely 09-01-2016 09:21
Ça aiderai à maintenir l'emploi et en créer d'autres dans le domaine des soins et de l'accompagnement des personnes âgées...
Ecrit par Royaliste 08-01-2016 16:42