Tunisie/ Terrorisme : Trois exigences après l’attentat de Sousse

Publié le Lundi 29 Juin 2015 à 13:55
Les Tunisiens sont sous le choc, et n’arrivent pas à croire ce qui est arrivé vendredi 26 juin, avec l’attentat meurtrier de Sousse, ayant fait 38 morts, et des dizaines de blessés. Ce jour-là, la peur et l’angoisse ont gagné tous les foyers. La honte et l’amertume se sont emparées de toutes les familles, d’avoir vu leurs hôtes, des touristes européens de différentes nationalités,  lâchement assassinés sur une plage.

Le traumatisme est violent, encore plus que celui qu’on a vécu le mercredi 18 mars au Bardo. Preuve que le terrorisme est passé en Tunisie à une étape encore plus sanglante. Après s’être attaqué aux forces sécuritaires et militaires, il est descendu dans les villes pour perpétrer ses ignobles actes, et s’attaquer au tourisme, l’un des piliers de l’économie nationale. Ses objectifs sont clairs, torpiller le processus de démocratisation, attenter à la stabilité et la sécurité du pays, semer la panique et la discorde et ébranler la confiance des Tunisiens en leurs institutions et en leur appareil sécuritaire et militaire.

Le coup est très dur, et on a du mal à l’encaisser, mais on n’a d’autre choix que de résister, et de ne pas plier à ces sombres desseins qui veulent nous  précipiter dans les ténèbres de l’instabilité et du chaos.

Trois principales exigences nous incombent : La première est de réfléchir sérieusement aux solutions les plus efficaces à court, à moyen et à long terme dont le but ultime est d’extirper ce mal à la racine ; la deuxième est de reconnaître que le terrorisme est bien implanté dans nos contrées et qu’il constitue une menace sérieuse, pour notre mode sociétal ; et la troisième est d’afficher une véritable union sacrée face à cet ennemi commun.

Le gouvernement a annoncé dans la nuit de l’attentat des mesures fermes, qui sont appelées à produire des résultats immédiats. Des décisions qui restent discutables sur certains de leurs aspects, mais qui semblent être un mal nécessaire. Face à l’ampleur de la tragédie, et à son lourd bilan, les autorités devaient agir vite, pour désamorcer le choc et calmer, un tant soit peu, l’opinion nationale et internationale. Certes, le gouvernement est amené à marcher sur des œufs et à parvenir au juste-équilibre entre la préservation des libertés et des droits fondamentaux d’un côté, et la lutte efficiente et ferme contre le terrorisme de l’autre, mais la priorité reste sans conteste de contrer ce fléau, de déjouer ses plans, et de le mettre, autant, que faire se peut, hors d’état de nuire. Autant les autorités sont tenues de respecter l’esprit et la lettre de la constitution, autant les partis et associations sont contraints de s’y conformer, c’est ainsi que l’on parvienne à construire le vivre-ensemble, régi par les règles de la loi. La préservation des libertés est un must, mais liberté sous-tend responsabilité, et respect des lois et des règles par tous.

Les mesures annoncées dans la nuit du vendredi par Habib Essid ne sauraient, en revanche,  suffire, la lutte contre le terrorisme requiert une stratégie multidimensionnelle, revêtant les aspects économique, social, culturel, religieux, éducatif…ce qui constitue un travail de longue haleine.

Deuxième exigence qui nous incombe tous, autorités, forces vives, et peuple, est de ne plus être dans le déni et de reconnaître que le terrorisme est bien présent dans notre pays, et qu’il présente un grand danger pour le présent et l'avenir. Peu importe le nombre de ces groupes, leur pouvoir de nuisance est redoutable, étant donné qu’ils vivent avec nous, et qu’ils sont en mesure d’agir n’importe comment et n’importe où, avec, à chaque fois, un modus operandi tragiquement surprenant. On l’a vu dans l’attentat de Sousse, avec les dégâts, et le nombre de victimes provoqués par ce loup solitaire en une poignée de minutes. Un sursaut national, et une prise de conscience réelle de ce fléau est de ses dangers, doivent nous mener à changer notre regard sur les priorités, à consentir collectivement des sacrifices, et à faire en sorte que les efforts de notre appareil sécuritaire et militaire soient concentrés essentiellement sur la lutte contre le terrorisme.

Le troisième impératif est l’unité et la concorde nationale. Gare à retomber de nouveau dans les tiraillements et les querelles politiciennes, qui ne font que fragiliser notre tissu social, et prêter le flanc à ces groupes, qui trouvent dans une telle dislocation, un climat propice pour nous attaquer davantage. Vivement un front national et une parole unique contre le terrorisme. Si des idéologies, des appartenances et des sensibilités politiques nous séparent -tout ce qu’il y a de plus naturel en démocratie- la lutte contre cet ennemi commun doit nous unir. Les appels à l’unité ont été récurrents depuis la révolution, mais ils sont toujours tombés dans l’oreille d’un sourd, les antagonismes finissent, chaque fois, par prendre le dessus.

H.J.

 

Commentaires 

 
+1 #1 07 novembre BIS
Ecrit par Royaliste     30-06-2015 08:35
vous parlez de mesures fermes prise par le gouvernement: lesquels?

en gros après d'une centaine de victimes innocentes, le gouvernement a promis de commencer a réfléchir a appliquer la loi: c'est ridicule.
combien d'autres massacre lui faut il pour agir?

Mensonges et incompétence:
la mesure 'phare' est de fermer 80 mosquées hors de son contrôle:
il faut rappeler qu'avant romdhan, ce gouvernement a annoncé que TOUTES les mosquées etaient sous sont contrôle.... et aujourd'hui il s'est rendu compte qu'il y avait 80 qui lui échappaient!!!

fermer les mosquées douteuse sans arrêter ceux qui y prêche la haine n'améliorera pas la situation.

qui finance et qui soutien ces réseaux , qui leur a donné les maquis au chaambi...et comment les empêcher de nuire? a ces questions le gouvernement n'a rien dit...

la contrebande et le financement étranger sont la majeur source de soutien aux terroristes.... a quand des mesures concrètes?

encore la, nos combattants qu'on a envoyé pour massacrer des syriens innocents ne sont pas encore revenus au pays!
 
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