Tunisie/ Sondages sortie des urnes : Il faut se préparer à la présidentielle

Publié le Mardi 28 Octobre 2014 à 17:10
Les premières estimations sont élaborées à partir de bureau de vote test. La diffusion des résultats des sondages sortie des urnes par les chaînes Ettounsya et al-Wataniya pendant la soirée électorale de dimanche 26 octobre a semé la confusion dans les esprits. Au-delà du fait que cette approche est méconnue chez nous, son avènement dans le paysage médiatique n’a pas été entouré des règles requises, d’où la polémique.

Sondages à la sortie des urnes : Cette pratique est une tradition bien ancrée dans les démocraties anciennes. Dans le cas de la France, à chaque consultation électorale, les chaînes de télévision et de radio donnent à 20 heures tapantes, les premières estimations du scrutin.

Avant le jour des élections, les Instituts de sondage et les médias s’engagent  par écrit auprès de la commission des sondages, à ce qu’aucune  tendance du scrutin ne filtre avant 20 heures et avant la fermeture du dernier bureau de vote, sous peine de poursuites judicaires. En cas de transgression, la commission des sondages et la commission de contrôle de la campagne électorale sont en effet, habilitées à saisir le parquet, conformément à la loi française.

Les sondages sortie des urnes, sont effectués à partir de bureaux tests représentatifs, et sur des bulletins de vote dépouillés. Leurs résultats sont généralement très proches, sinon concordants avec les résultats réels du scrutin, avec une marge de manœuvre plutôt réduite.   

En Tunisie, ce procédé a été utilisé pour la première fois pendant la soirée électorale du 26 octobre 2014, et cela a suscité une vive polémique. Face à un vide juridique régissant l’opération, en l’absence d’un accord préalable entre l’ISIE, les médias et les instituts de sondage en question, et le fait qu’un parti politique annonce sa percée dans les urnes avant la fermeture des bureaux de vote, sont à l’origine du ramdam,  d’autant plus que la divulgation de ces estimations est intervenue à des heures différentes, à 21 heures sur Ettounsya, et à peu près  22h 15 mn sur al-Wataniya, alors qu’elles devraient avoir lieu en concomitance.  

Un point positif en revanche, les estimations annoncées sont en train d’être confirmées par les résultats partiels présentés par l’ISIE, ainsi que par ceux en provenance des bureaux de vote, chose qui prouve que le travail réalisé par les Instituts de sondage, en l’occurrence Sigma Conseil et 3 C études, est sérieux et fiable.

En prévision de la présidentielle dont le premier tour se tiendra dans moins d’un mois, le dimanche 23 novembre, et maintenant que les législatives  ont servi de test, les parties prenantes : ISIE, médias et Instituts de sondages doivent s’entendre au préalable sur les modalités et les conditions de cette opération, et l’heure précise de la diffusion  des premières estimations sur les différentes chaînes, ainsi, on aura évité tout cafouillage, tout en préservant la crédibilité de ce procédé démocratique, très répandu et bien rodé sous d’autres cieux.

Gnet