Tunisie/ Sommet arabe : BCE plaide pour la revivification de la valeur de solidarité arabe

Publié le Mercredi 29 Mars 2017 à 16:27
Le président tunisien au 28ème sommet de la Ligue arabe, le mercredi 29 Mars en Jordanie. "La région arabe vit une situation sans précédent, marquée par l’instabilité et les troubles,  du fait de la poursuite des conflits et des foyers de tension, et la montée des menaces qui n’ont eu de cesse d’entraver les processus de développement dans nos pays".

Dans son discours au 28ème sommet de la ligue arabe, tenu ce mercredi 29 Mars à la Mer Morte en Jordanie, le président de la république a jugé illogique et inadmissible que la région soit tributaire de cette situation déplorable et ses graves répercussions, prônant davantage "d’harmonie et de consensus" au niveau des positions et visions, afin de prendre les choses en main, et d'y raffermir les attributs de sécurité et de stabilité.

La responsabilité commune de la région réside dans le fait de redonner espoir au citoyen arabe, là où il se trouve, en transcendant les blessures et différends, en revivifiant la valeur de solidarité arabe, et le dispositif d’action arabe commune, et en consolidant les relations de coopération, de complémentarité et de partenariat, ce qui répond aux aspirations légitimes de nos peuples, et redonne sa place à la ligue arabe, et la confiance de l’opinion arabe en son rôle et son influence positive, a-t-il noté. 

Avec son histoire glorieuse, ses immenses contributions à la civilisation humaine, ses importantes richesses humaines et matérielles, et les nobles valeurs humaines qu’elle partage, cette nation est capable de sortir de l’état d’atonie, de se réformer et d’amorcer sa renaissance, chose qui ne saurait se réaliser, sans que la région ne soit affranchie de ses crises et que des solutions soient trouvées aux affaires posées, a souligné le locataire de Carthage.   

Palestine : BCE soutient la solution pour deux Etats
La cause palestinienne reste, selon ses dires, "une cause juste, en tête de nos priorités, du fait de sa forte symbolique, de sa grande place dans nos consciences, et de l’impact de son non-règlement sur la situation dans la région et dans le monde."

Le président tunisien a appelé à renforcer la coordination interarabe, et à intensifier les actions en vue de réussir les efforts et les initiatives visant à relancer le processus de paix, sur la base des résolutions de la légalité internationale et de la solution pour deux Etats. Il a appelé à dépasser l’étape de gestion du conflit qui n’a fait que trop durer, vers des solutions justes et concrètes, conformément à un agenda bien déterminé.

Au sujet de Libye, Béji Caïd Essebsi à souligné que la situation qui y prévaut "est source d’inquiétude et de forte préoccupation". La Tunisie a œuvré dès le début à aider les protagonistes libyens à dépasser leurs différends, à les encourager au dialogue et au consensus, et à faire valoir l’intérêt suprême de leur pays, en préservation de l’unité et de la souveraineté de la Libye, a-t-il dit.

Il a évoqué l’initiative tripartite, posée en concertation avec l’Algérie et l’Egypte, en vue de réunir les parties libyennes autour de la table de dialogue, et de les amener à s’accorder autour d’un règlement politique globale garantissant l’unité et la souveraineté de la Libye, loin de toute orientation vers des solutions militaires, et consolidant le rôle des Nations-Unies, comme parrain principal pour toute solution politique escomptée.

La Tunisie ne ménagera aucun effort pour aider les frères libyens à parvenir à un règlement politique global, qui aura des répercussions positives non seulement sur la Libye, mais aussi sur les pays limitrophes et la situation régionale dans son ensemble, s’est-il engagé, se disant convaincu que les Libyens finiront par s’en remettre au dialogue, bannir la discorde et faire triompher l’intérêt suprême de leur pays.

Guerre en Syrie : Les Arabes sont absents

La crise qui secoue depuis six ans la Syrie, les pertes humaines, la destruction sans précédent, et la grande tragédie humaine pour le peuple syrien qu’elle a provoquées, a prouvé que l’option militaire ne pourrait être la solution, et qu’il n’est de choix que de s’en remettre au dialogue, et au consensus en vue d’un règlement politique, seule issue pour cette situation catastrophique ayant produit de graves conséquences pour l’unité de ce pays, l’avenir de ses enfants, et la sécurité et stabilité de la région, a-t-il souligné.      

Béji Caïd Essebsi a regretté l’absence de tout rôle arabe agissant dans les tentatives de règlement politique en Syrie, réaffirmant "la nécessité de conjuguer les efforts régionaux et internationaux, en vue de garantir l’engagement de toutes les parties en faveur de l’accord de cessez-le-feu conclu en décembre 2016, tout en poursuivant le dialogue politique sous le parrainage des Nations-Unies, que l’on souhaite déboucher sur des résultats pragmatiques et concrets, mettant un terme à cette crise".

Le chef de l’Etat a par ailleurs réitéré son appel aux protagonistes yéménites d’opter pour une "solution politique, à travers le dialogue, la négociation et le respect de la légalité, ce qui réinstaure la sécurité et la stabilité au Yémen, en préserve l’unité, et met fin à la souffrance du peuple yéménite". 

Affronter les fausses interprétations de l’Islam
Le chef de l’Etat impute la montée de l’extrémisme et du terrorisme et l’expansion des organisations terroristes à travers les pays de la région, aux situations tragiques qui y prévalent.

"Le terrorisme qui vise tout le monde sans exception, et tend à torpiller la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde, constitue le plus grand danger pour la sécurité nationale arabe et les secteurs vitaux de nos pays".

On ne peut faire face aux organisations terroristes et en avorter les plans, sans unifier nos efforts, intensifier la coopération et la coordination entre nos pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et les crimes qui lui sont liés, le contrôle et la sécurisation des frontières, l’échange des informations et la redynamisation du dispositif juridique et les conventions arabes y afférentes, a-t-il estimé.

BCE a plaidé pour l’intensification des efforts pour faire face à toutes les formes d’extrémisme et de jusqu’auboutisme, et d’immuniser nos sociétés, notamment les jeunes, de l’impact des courants prônant le takfir, et des fausses interprétations de la religion musulmane, tout en focalisant sur le règlement des problèmes socio-économiques et de développement et d’asseoir les attributs d'une vie décente pour nos peuples.

Le président s’est attardé sur la lutte antiterroriste en Tunisie, signalant que les opérations terroristes l’ayant visé n’ont fait que renforcer notre obstination à combattre et à éradiquer ce fléau, en comptant sur la conscience et la solidarité de notre peuple, et sur la promptitude de nos forces sécuritaires et militaires, et leurs efforts et sacrifices. 

Le chef de l’Etat à rendu hommage aux réussites du gouvernement irakien en matière de libération de larges régions d’Irak des terroristes, souhaitant au peuple d'Irak de retrouver sa sécurité et stabilité et de se consacrer à l’opération de développement et de reconstruction.

Caïd Essebsi a appelé à une intégration économique arabe, étant donné qu’il n’y a pas lieu, désormais dans le monde, qu’aux groupements économiques et régionaux forts. "Nous avons besoin de développer davantage nos relations de coopération et de partenariat, notamment dans les domaines de l’investissement, des projets conjoints, de l’infrastructure, et de l’amélioration du volume des échanges commerciaux, ce qui contribue à renforcer notre sécurité nationale dans toutes ses dimensions, et à favoriser la complémentarité et l’intégration régionales", a-t-il conclu.

Gnet