Tunisie/ Sahbi Atig : La démocratie ne s’accommode pas avec la violence

Publié le Lundi 15 Juillet 2013 à 13:04
Sahbi Atig commet un impair. En démocratie, on ne piétine pas des personnes dans la rue quelque jusqu’au-boutiste et extrême soit leur position. On ne s’en prend pas à l’intégrité physique des personnes, car, il s’agit là d’une valeur sacrée et inviolable garantie par les lois et la constitution. On ne prévoit pas le recours à la violence pour mater ses ennemis jurés, mais on les persuade par le dialogue. On n’interroge pas les biceps de ses concitoyens, mais on s’adresse à leur intellect, et à leur raison. En démocratie, c’est la force de l’argument qui prévaut et chasse inexorablement l’argument de la force.

Combien faut-il de temps à nos responsables politiques pour comprendre et assimiler les principes abécédaires et intrinsèques de la démocratie ? Quand est-ce qu’ils vont cesser de chauffer les nerfs à blanc, en lançant des messages répréhensibles, tantôt subliminaux, tantôt clairs, à chaque fois qu’ils ont l’occasion d’haranguer la foule. Où est-ce qu’ils ont vu ou entendu un jour des politiques dans les démocraties, promettre à leurs adversaires des châtiments pareils ?

Grisé par la ferveur populaire, Sahbi Atig a fulminé de désigner à la vindicte populaire et de piétiner tous ceux qui transgressent la légitimité et la volonté du peuple. C’était samedi en marge d’une manifestation de soutien au Président Mohamed Morsi, destitué le 03 juillet dernier par l’armée.

Les menaces de Sahbi Atig interviennent sur fond des appels lancés à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC),  à la formation d’un gouvernement de salut national et des actions annoncées par le mouvement tamorrod tunisien, qui cherche à reproduire le scénario égyptien en Tunisie.

Quelles que soient les circonstances dans lesquelles cette phrase est prononcée, elle reste de trop, inadmissible et totalement en porte-à-faux avec les principes et les attributs de la vie démocratique que l’on veut instaurer en Tunisie.

Sahbi Atig prêche la loi du Talion, croyant pouvoir intimider ses adversaires, les plus hostiles à Ennahdha. Il pensait donner la réponse adaptée à des menaces lancées dans certains milieux d’extrême gauche contre Ennahdha et ses dirigeants. Il croyait pouvoir les dissuader de passer outre la légitimité et la volonté populaire. Mais, c’est l’effet contraire qu’il obtient, avec un tollé suscité dans des milieux politiques et de la société civile, réprouvant  "un appel à la violence, et au meurtre".

Le président du bloc Ennahda à l’ANC commet un impair, envenimant davantage un climat délétère. Il aurait dû s’abstenir et tourner sept fois sa langue avant de parler.

S’il avait promis l’application de la loi contre les tenants du désordre et du chaos, aucun reproche ne lui aurait été fait. S’il avait montré une meilleure réceptivité aux critiques et à la colère légitime des jeunes, et leur avait promis une meilleure écoute et plus d' interaction de la classe dirigeante à leurs revendications et attentes, il aurait contribué à apaiser, autant que faire se peut l’atmosphère et faire baisser la tension. Hélas, il a préféré la démonstration de force qui n’est point recommandée à l’étape actuelle. Il a beau faire a posteriori mise au point et précision dans les médias et invoquer que ses propos ont été sortis de leur contexte, rien à faire sa phrase a choqué, et lui vaut désapprobation et poursuites judiciaires.

Les événements survenus en Egypte ayant débouché sur l'éviction d’un président démocratiquement élu, hormis le sentiment de dépit et de révolte qu’ils peuvent susciter à raison, doivent inciter nos dirigeants, notamment ceux d’Ennahdha à l’humilité et à une plus grande propension à la concorde nationale. Comme cela été souligné à l’envi dans le débat public lors de ces derniers jours, le contexte tunisien est totalement différent du contexte égyptien, et la reproduction du scénario égyptien reste peu probable dans notre pays. Ceci n’empêche que l’on doit tirer les enseignements, et éviter les erreurs commises en Egypte.

La position dominante à ce jour en Tunisie prône un parachèvement de la période transitoire selon une approche consensuelle, et la tenue d'élections transparentes et démocratiques, dans les délais les plus courts. La légitimité issue des urnes, même si elle reste importante, doit être consolidée par une légitimité consensuelle, étant entendu que la première s’est érodée du fait du retard ayant marqué l’avancement du processus transitoire et de la rédaction de la constitution devant initialement arriver à leur terme dans une période d’une année.

Le discours des politiques, a fortiori des vainqueurs des élections,  de 2011 ne peut plus être celui de juillet 2013. Il convient aujourd’hui de tempérer les ardeurs face aux résultats, jugés maigres par le large public, de la transition et de tendre la main aux adversaires politiques, et non de les aliéner.
H.J.  


 

Commentaires 

 
+1 #6 عنف
Ecrit par haykel     17-07-2013 08:02
الكلام الذي اتاه الصحبي عتيق اثار في حزن كبير فكلامه لا يسوق الا للعنف و الشرط الذي ابداه في كلامه يدل على شيئن خطيرين
يقول سي السحبي اذا خرجتم للشوارع فسنبيح دمكم اي و هذا تهديد و تخويف و خصوصا التخويف في كلتا الحالتين هناك مواجهة الا اذا الذين هم ينادون بالتمرد يخافةن عندها سي الصحبي و حزبه يتممون مشروعهم الى الاخر بحجة ان الشعب خواف و هذا الان صار غير ممكن لا اعتقد ان الشعب خواف و عندها سيكون الصراع و هذا ناتج عن غباء بعض السياسيين الذين لم يفقهوا بعد اسباب النجاح او كما يقول المثل التونسي
سي الصحبي يقيس في البحر بسمارة
 
 
#5 RE: Tunisie/ Sahbi Atig : La démocratie ne s’accommode pas avec la violence
Ecrit par Montygolikely     17-07-2013 00:11
il ne représente que sa sauvagerie et sa propore ignorance...
 
 
+1 #4 RE: Tunisie/ Sahbi Atig : La démocratie ne s’accommode pas avec la violence
Ecrit par Tunisien     16-07-2013 09:20
Mr. ATIG s'est qq'1 violent. En parlant tu peux voir en lui cette rage de violence.

La plus part sont comme lui.
Normalement il n'a pas à se trouver à l'avenue Habibi bourguiba ce jour ci.
Minable.

Pauvre Tunisie
 
 
+1 #3 Obstruction.
Ecrit par toto     15-07-2013 16:35
Ne sont pas "hommes" ceux qui se cachent derrière l'immunité pour faire obstruction aux procédures légales.
 
 
+2 #2 RE: Tunisie/ Sahbi Atig : La démocratie ne s’accommode pas avec la violence
Ecrit par Royaliste     15-07-2013 15:56
(...)

il faut regarder les choses en face, les khwanjiyas sont violent, ils ne peuvent pas dialoguer puisque tout avis different est un kofr et tout kéfir doit mourir.

ils croient détenir la seule vérité. ils ne peuvent dialoguer. ils renient tout ce qui est différent a leur idéologie fasciste.

vous avez raison la troika ne peut parler de légitimité puisqu'ils ont failli a leur promesses d'ecrire la constitution en un an. ce sont des imposteurs trop attachés a leurs avantages et priviléges.

seul les naifs ont cru que nahdha voulait démocratiser la Tunisie. d'ailleur le gourou a bien dit, je ne gagne pas les elections je brule le pays!
 
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