Tunisie/ Ecole : Le gouvernement gagne une bataille, mais pas la guerre |
Publié le Jeudi 11 Juin 2015 à 18:12 |
A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle. Le gouvernement a tranché ce jeudi et a décidé la réussite pour l’ensemble des élèves du primaire, en vue de sortir de l’impasse, face à la poursuite de la grève administrative des instituteurs. Les propositions du ministère de l'Education de recourir à la réquisition ou de faire appel à des enseignants retraités pour organiser les examens du troisième trimestre à l’école publique, et permettre la tenue des conseils des classes, ayant été désapprouvées par le syndicat, le gouvernement semble avoir été acculé à recourir à cette solution radicale et inédite, pour sauver l’année scolaire et éviter l’année blanche. Le gouvernement tient ainsi la dragée haute à l’UGTT, et montre que le dernier mot lui appartient. La mesure annoncée aujourd’hui traduirait la fermeté promise par le locataire de la Kasbah dans son discours-bilan des 100 jours, le vendredi 05 juin au parlement. Habib Essid a affirmé que l’Etat n’acceptait plus l’extorsion et les bras de fer, tout en promettant, explicitement ou implicitement, de rétablir l’autorité et le prestige de l’Etat profondément entamés au cours de ces dernières années. Le passage automatique de classe pour tous, une bonne nouvelle pour les petits écoliers, met un point final, ne serait-ce que temporairement, à la crise entre le ministère et le syndicat du primaire, ainsi qu’aux crispations au rang des parents qui s’inquiétaient à raison sur le sort de leurs enfants, et sur le risque que leurs efforts tout au long de cette année scolaire qui s’achève, ne tombent à l’eau. Au-delà de son caractère magique, la réussite pour l’ensemble des élèves, tous niveaux confondus, pose quelques problèmes. Le ministère de l’Education sera amené à donner plus de précisions sur les modalités pratiques de cette disposition notamment pour les élèves qui souhaitent (une aspiration partagée par les parents) passer l’examen de la sixième dans l’espoir d’une admission aux collèges pilotes. Le deuxième accroc a trait aux élèves, en dessous de la moyenne ou faibles, comme l’attestent leurs résultats du 1er et 2ème trimestre et qui risquent d’avoir des difficultés, en se retrouvant à un niveau supérieur et inadapté à leurs réelles capacités. Cette catégorie d’élèves aura besoin, à la prochaine année scolaire, de cours de soutien et de rattrapage pour leur mettre le pied à l’étrier, sinon on aurait fait qu'ajourner leur redoublement. L’autre crainte est que cette décision ne produise qu’un seul effet provisoire, que la crise ne soit renvoyée à plus tard et ne reprenne de plus belle à la prochaine rentrée scolaire, avec le risque de son boycott par un syndicat, certainement dépité d’avoir perdu une bataille, mais déterminée à gagner la guerre. Le gouvernement devra tenir compte de tous ces aspects et anticiper les conséquences de la décision de ce jeudi 11 juin. Laquelle n’est pas uniquement destinée au syndicat du primaire, mais à tous les syndicats, notamment ceux relevant de l’influente UGTT, qui multiplient les appels et les préavis de grève, à l’instar de la grève de la santé ces jeudi et vendredi, celle des ingénieurs, le sit-in des agents de la douane, et on en passe…tous crient haut et fort la légitimité de leurs revendications, et menacent de recourir à l’escalade si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Une situation intenable. L’Etat n’a plus les moyens d’assumer l’impact financier de cette frénésie revendicative, en temps de disette financière. Un changement d’approche et de politique dans la gestion du lourd dossier syndical est plus que nécessaire, histoire de mettre fin à l’hémorragie. C’est ce que tente de faire le gouvernement d’Habib Essid en opposant une fin de non-recevoir à de nouvelles revendications dans le cadre des conventions signées (par les gouvernements précédents au titre de 2014), qu’il affirme avoir toutes respecté et activé. Saura-t-il imposer jusqu’au bout sa position, face aux syndicats qui ne reculent plus devant rien. H.J.
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Commentaires
Ecrit par tounes elhora 12-06-2015 23:59
Par exemple comme lois pas de grève à l'approche des examens, si non c'est une faute graves avec un liceciement. Il y en a marre de ces grève qui ne fait que tué l'économie du pays. Exemple comme idées d'embaucher des jeunes enseignant pour la prochaine rentrée scolaire si ces grévistes contnuent et surtout ne pas payer les grévistes ainsi l'état pourra payer ces nouveau enseignants.
Ecrit par habib48 12-06-2015 13:11
Ecrit par Montygolikely 12-06-2015 11:49
Les syndiqués de l'éducation nationale sont surtout dépités du fait que les "cours particuliers", véritable ruine pour les parents d'élèves et véritable "manne" pour les enseignants véreux, seront strictement encadrés par le Ministère à partir de la rentrée prochaine.
Il faut une refonte de l'enseignement axée sur l'enseignement des nouvelles technologies pour former nos enfants et les préparer au monde de demain.
L'enseignement virtuel ou a distance doit être également renforcé.
Il y a beaucoup d'ingénieurs qui partent vers l'étranger ou qui sont au chômage, l'enseignement technologique offre, j'en suis certain, d'énormes débouchés...
Ecrit par Tounsi 11-06-2015 23:13
De cette manière ils seront obligés de mettre le niveau et de considérer leurs devoirs et leurs élèves.
Ecrit par citoyen 11-06-2015 21:50
1)Juin pas de salaire pour les grevites
2)Conditionner les salaires des vacances
3)Embaucher des stagiaires pour la prochaine rentrée afin de faire face a une eventuelle escalade!