Tunisie/ Rapport CC : Manser écarte les soupçons pesant sur Marzouki

Publié le Vendredi 28 Août 2015 à 13:42
Manser défend l'ancien candidat à la présidentielle. Adnen Manser a réfuté, hier jeudi 27 août lors d’une conférence de presse, les accusations dirigées contre l’ancien président de la république Moncef Marzouki, selon lesquelles, il serait le candidat ayant reçu des financements via une association, ou des virements de l’étranger. Ces accusations vont à l’encontre de ce qui a été mentionné par le rapport de la Cour des comptes, a affirmée Manser, d’où les poursuites engagées pour "falsification, faux et usage de faux," a-t-il indiqué.

L’ancien directeur de campagne de Moncef Marzouki est revenu longuement sur les conclusions du rapport de la Cour des comptes, selon lesquelles l’un des candidats a la présidentielle a obtenu à travers une association qu’il préside la somme d’un milliard en tant que financement étranger de ladite association. Celle-ci a effectué pendant la campagne des dépenses qui n’ont rien à voir avec la nature des ses activités, ajoute-t-il en référence au rapport de la CC.

Manser a réfuté les accusations dirigées contre l’ancien finaliste du second tour de la présidentielle, dans la mesure où celui-ci n’a pas dépensé un milliard lors de sa campagne, comme le précise la CC, signalant que le rapport de cette dernière cite trois candidats à la tête d’associations, Marzouki n’en fait pas partie.

Il a ajouté que les soupçons, s’agissant de MM, ont été dirigés contre deux associations. La première est l’association Amis de Marzouki qui "ne possède pas, selon ses dires, de compte ni auprès de la poste, ni des banques et n’a fait aucune transaction financière". La deuxième est l’association Tounes alkhayria (Tunisie Charité) qui "a gelé ses activités avant même les élections, n’a mené aucune activité ni transaction financière tout au long de cette période", a-t-il argumenté.

"Nous appuyons la recommandation de la Cour des comptes, plaidant pour des amendements du code électoral, lacunaire à ses yeux, afin d’éviter de telles situations", a-t-il affirmé.  

"La Cour des comptes recommande que le code électoral interdise au candidat de présider une association, ce n’est pas suffisant,  il peut ne pas être président d’une association et utiliser des financements associatifs", a-t-il estimé. Il a déploré que la CC et l’ISIE n’aient pu contrôler les dépenses faites lors des campagnes électorales en dehors des frontières, signalant que nombre de candidats ont mené de grandes activités à l’étranger.

Manser s’est arrêté à un autre point crucial évoqué par le rapport de la CC, celui portant sur le candidat ayant reçu des virements importants lors de la campagne électorale dont la valeur est 4,6 millions de dinars, là aussi un doigt accusateur a été pointé sur l’ex-chef de l’Etat. Manser s’en défend en ces termes : "La banque centrale et les autorités bancaires savent très bien que le seul virement effectué sur le compte de Moncef Marzouki est celui de son salaire de la trésorerie générale, excepté cela, aucun millime n’y est entré depuis son ouverture", a-t-il asséné.

Il a déclaré que les accusations adressées à Marzouki dans un cas, comme dans l’autre, relevaient d’une opération de "falsification", annonçant que les procédures légales ont été entamées contre ses auteurs.     

Manser s’est fait, par ailleurs, l’écho des dépassements mentionnés par le rapport de la CC, avant la campagne électorale, évoquant les  cas des parrainages falsifiés qui n’ont pas été tranchés par la justice, une année après qu’ils aient été commis. "Nous soutenons la recommandation de la CC, selon laquelle ces affaires doivent relever du juge des référés", a-t-il dit.

Selon ses propos, les élections ont été entachées par de nombreuses irrégularités et lacunes en matière de propagande électorale, sans que le code électoral, ou les lois régissant l’ISIE et la HAICA ne puissent y remédier. "On ne peut parler d’élections transparentes et intègres si les candidats ne sont pas égaux devant les médias", a-t-il affirmé, en semblant ne pas avoir encore digéré la défaite de son chef.
Gnet