Tunisie/ Présidentielle : Populisme et supercherie, mais on n’est pas naïfs !

Publié le Lundi 17 Novembre 2014 à 17:38
Les 25 candidats sollicitent les voix des Tunisiens. Les candidats à la présidentielle continuent à sillonner la Tunisie en long et en large et à aller à la rencontre des Tunisiens, en vue de leur exposer leurs programmes stratégies, et de solliciter leurs voix. Reste cinq jours pour que la campagne présidentielle arrive à son terme. Elle aura été longue, redondante, lassante par moments, et dénuée de densité, si ce n’est le surnombre des candidats ; 25 qui rivalisent pour briguer un quinquennat présidentiel.

Pendant trois semaines, on aura vu défiler des personnalités différentes. A chacun son style, sa stratégie de campagne et son angle d’attaque. Certains sont plus visibles, et marquent la scène plus que d’autres, à la faveur de leur popularité, leur carrure, et leur charisme. C’est à l’aune des atouts des uns et des autres que se mesurent leurs chances supposées dans les urnes, même si les surprises ne sont pas à exclure. Cela tient essentiellement au taux de participation et au comportement des électeurs dans l’isoloir le jour du scrutin.

Les candidats se sont emparés quasiment des mêmes thèmes, sujet de préoccupation pour les Tunisiens : la sécurité, et la lutte contre le terrorisme, le pouvoir d’achat et la relance économique.

Le sujet majeur qui s’est, en revanche, imposé, dans la foulée des résultats des législatives,  est cette appréhension quant au retour de l’hégémonie, si un seul parti venait à accaparer toutes les manettes du pouvoir.

Les candidats issus de la famille centriste et sociale-démocrate ont focalisé leur campagne sur ce thème, fondamental à leurs yeux, se présentant chacun comme étant un garde-fou au retour des pratiques despotiques de naguère, et une alternative aux tenants de la polarisation et de la division idéologique, mettant en avant leur capacité à rassembler, et à fédérer le peuple dans sa pluralité idéologique, intellectuelle et politique.  

Leur crainte est néanmoins balayée d’un revers de main, par le parti de la majorité parlementaire. "Ce n’est pas à cet âge que je vais devenir hégémonique", a lancé Béji Caïd Essebsi samedi lors d’un meeting à El Menzah, paraphrasant la célèbre phrase du Général de Gaulle, qui répondait à ses détracteurs lors d'une conférence de presse en 1958 en ces termes "Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur".

Hormis cette  bataille entre les forces dites de la révolution et les autres supposées être de la contrerévolution, plusieurs autres candidats se sont positionnés ailleurs, et ont surfé sur la vague populiste. Insistant sur leurs origines modestes et le parcours difficile qui était le leur avant de parvenir à se faire une position dans la société, ceux-ci s’affichent comme étant les défenseurs des pauvres, exploitant leurs fragilités et leurs souffrances, pour leur faire croire qu’ils sont les seuls à pouvoir les sortir du dénuement, et à leur assurer des lendemains meilleurs. 

Ces mêmes candidats n’ont de cesse de surcroît de racoler les voix des jeunes, faisant montre d’une empathie à leur égard, s’apitoyant sur ceux d’entre eux qui souffrent des affres du chômage, de la précarité, de la drogue etc.,  leur promettant monts et merveilles, s’ils venaient à occuper le palais présidentiel pendant les cinq ans à venir.

Des promesses électoralistes, en veux-tu, en voilà. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient, à plus forte raison, que la Tunisie est aux prises avec des difficultés multiformes et incommensurables, dont le règlement requiert un travail de longue haleine. Le génie supposé de tel candidat ou tel autre, n’est que dans l’esprit de celui qui cherche à en convaincre les électeurs.

Plus un candidat fait des promesses, moins il est crédible ; plus il s’attaque à ses adversaires et essaie de les rabaisser, moins il est digne de confiance, car il n’a rien d’autre de quoi se prévaloir, outre le peu de cas qu’il fait de l’éthique.

Les candidats sérieux n’ont pas besoin de recourir à l’invective et au dénigrement. Ils n’ont pas besoin de faire des promesses mirobolantes. Leur discours est réaliste, leurs critiques sont fondées, et leur engagement est sincère…entre les uns et les autres, y’a pas photo.  
H.J.


 

Commentaires 

 
#2 RE: Tunisie/ Présidentielle : Populisme et supercherie, mais on n’est pas naïfs !
Ecrit par fredo     17-11-2014 19:59
La vraie démocratie, c'est le tirage au sort ! Le régime représentatif impose de vendre des promesses et de vendre son image. C'est une supercherie, loin de la vraie démocratie athénienne. En vérité, nous n'avons pas le droit de parler de démocratie car actuellement nous n'en vivons pas. Nous sommes dans une oligarchie déguisée. On confie la rédaction de notre constitution, celle du peuple, aux professionnels de la politique qui eux sont censés la craindre. Les lois seront-elles représentatives de la volonté réelle du peuple ?
Par conséquent, ne faisons pas comme si nous n'étions pas au parfum des règles du jeu, le régime représentatif, c'est du marketing !
 
 
+6 #1 Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions
Ecrit par salah     17-11-2014 19:05
Il y a au moins une vingtaine de candidats inconscients et égocentriques qui ne pensent qu'à eux et non à la Tunisie. La meilleure chose qu'ils peuvent faire pour la Tunisie est de se retirer pour que BCE puisse avoir la majorité dès le premier tour et gagner un mois de travail. Nous sommes dans une situation d'urgence.
 
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