Tunisie/ Présidentielle : Ils sont si futés ces nahdhdaouis !

Publié le Mercredi 18 Juin 2014 à 17:38
Ennahdha a toujours obtenu ce qu'il voulait au dialogue national. L’initiative prise par Ennahdha autour de la prochaine présidentielle, fait couler beaucoup d’encre. Qu’est-ce qui se cache derrière l’appel du mouvement islamiste en vue d’un candidat de consensus pour le prochain quinquennat présidentiel ?  Chacun y va de ses analyses et ses spéculations, mais ce qui est certain est que le parti de Rached Ghannouchi, loin d’être une organisation philanthropique et désintéressée, ne rate aucune occasion pour conforter sa position sur l’échiquier politique, raffermir sa suprématie, et fixer les règles du jeu politique, dont les acteurs restent, plus de trois ans après la révolution, peu ou prou amateurs.

A quelques mois de la date supposée des élections, la liste des présidentiables déclarés et non-déclarés ne cesse de s’allonger. La compétition s’annonce d’autant plus rude, que les prétendants sont pour la plupart de grosses pointures, de par leur rayonnement national et international, leur charisme, leur passé militant (certaines en sont dépourvus, mais se prévalent d’autres qualités), leur respectabilité, leur soutien populaire, leur habileté et leur expérience politique…bien entendu chacun des postulants a des forces et des faiblesses, mais tous ont des chances de gagner, a fortiori celui qui réussit à s’attirer la bénédiction du mouvement islamiste ; il verra, à coup sûr, ses chances dans les urnes démultipliées. Les consignes de vote, données le moment venu par Ennahdha, valent leur pesant d’or, et finiront par faire la différence.

Indépendamment des intentions nahdhaouies derrière cette proposition, celle-ci devrait turlupiner tous ceux qui s’apprêtent à solliciter les suffrages des Tunisiens lors de la présidentielle de 2014. Ils y pensent en se rasant, comme disait l’autre, et, aussi, en se regardant dans le miroir, et s’y voient déjà comme étant cette personnalité nationale fédératrice et consensuelle, car tous ne manquent pas d’égo et d’assurance en leur capacité à remporter la bataille.

A ce stade, il n’y pas de réactions officielles de la part des partis politiques, notamment ceux qui s’apprêtent à annoncer officiellement leur candidat à la présidentielle ou des candidats pressentis eux-mêmes, mais il y aurait peut-être des tractations officieuses, qui, même si elles sont constantes entre partis dans un climat dit démocratique, connaîtraient une cadence plus intense.

Par son initiative quelque peu surprenante, Ennahdha occupe l’espace médiatique et politique, et proclame la trêve avant que la vraie bataille pour la présidentielle ne commence. Le mouvement cherche-t-il aussi à joindre les paroles aux actes, en donnant de la substance à sa quête de consensus, dont il a fait le credo depuis le lendemain de la révolution, même si cela n’a toujours pas été suivi d’effet.

Le mouvement annonce une conférence de presse demain jeudi 19 juin consacrée à sa position des élections présidentielles. Il s’agit de clarifier ce qui a été annoncé dernièrement dans le communiqué de son instance suprême, Majless al-choura, et des déclarations médiatiques abondant dans le même sens de ses dirigeants. Ennahdha ne dévoilerait, indéniablement pas, toutes ses cartes, mais aura à développer davantage son point de vue.

Mais sans doute que le parti islamiste a une idée sur le ou les candidats qu’il souhaite faire entériner (par ordre de mérite), par voie de consensus, cela pourrait-être Hamadi Jebali, comme on l’a soutenu dans un précédent article. Sinon, il pourrait s’agir d’Ahmed Nejib Chebbi, de Moncef Marzouki ou de Mustapha Ben Jaâfar, -sans considération aucune pour les alliances passées dans le cadre de la troïka qui ne sont autres que circonstancielles- ou pourquoi pas Béji Caïd Essebsi (plus proche d’Ennahdha que ne l’est Nida Tounes, dixit Ajmi Lourimi dans une interview cette semaine à Assabah), ou peut-être Kamel Morjane, qui fait les yeux doux à Ennahdha, et rend hommage à ses dirigeants historiques (Interview parue ce mercredi sur asharq al-awsat). Une vraie devinette posée par Ennahdha, un parti futé, qui demeure jusque-là le maître du jeu politique, en témoigne les résultats souvent en sa faveur obtenus lors du dialogue national.
H.J.  
 


 

Commentaires 

 
+1 #4 futés!!!!?
Ecrit par ousamaj     20-06-2014 08:51
ils sont si futés qu'ils ont mené le pays à la ruine en l'espace de quelques mois; tout a chambardé dans le pays; perte de de toutes les valeurs universelles liées au travail, au civisme, à la modernité , à la tolérence, ils continuent encore à solliciter la bénidiction des américains, comme ils l'ont fait le 14 janvier 2011: les américains n'ont aucun respect pour l'humanité; qu'ils se rappellent de leurs principe fondamental: nous n'avons pas d'amis permanents, nous n'avons pas d'ennemis permanents, nous avons des intérêts permanents - à bon entendeurs
 
 
+1 #3 RE: Tunisie/ Présidentielle : Ils sont si futés ces nahdhdaouis !
Ecrit par Montygolikely     19-06-2014 22:40
Des grosses pointures ? de quelles "grosses pointures" parlez vous ?
Initiative surprenante ? Uniquement pour l'auteur de cet article, je crois.
Rien n'est plus terne et insipide que ce parti qui ne se distingue que par ses manières éhontées de vouloir s'accaparer tous les postes et de les confier à des incapables.
 
 
#2 Tunisie c’est chère.
Ecrit par Tunisienne     19-06-2014 19:56
Franchement, ils n’ont pas honte de se réunir et de décider encore !!! AJAEB + GHRAEB !!!
Ils croient que la Tunisie est un stade pour jouer et pour s’entrainer !!! AJAEB + GHRAEB !!!
Ils y en a beaucoup des Tunisiens qui aiment leur pays et ne laisse pas faire.
Personnellement, je regarde et je tiens compte du résultat, pas autre chose. Et j’ai remarque avec le Nahdha ca n’a pas marche, ca ne marche pas et ca ne marchera jamais. La structure en elle-même, elle n’est pas adaptée.
La demande : Avoir des comptants et des gens qui maitrisent bien la politique et le savoir faire. Je dis bien chacun son domaine. Dans notre mande il ne faut pas mélanger les choses.

Nous ce qu’on veut :
L’hygiène – l’organisation- la sécurité- le travail- le travail et le travail. Le reste viendra automatiquement. (Le travail ce n’est pas rester 8h rien à faire).
 
 
+4 #1 Juste pour rire ...
Ecrit par A4     18-06-2014 18:34
Tellement futés qu'ils ont mené le pays à la faillite économique et au terrorisme!
Tellement futés que leur premier est parti en reconnaissant son incompétence et leur second est parti à la sauvette de crainte que le toit lui tombe sur la tête!
Oui, pourquoi pas ... Ben Ali, Hitler et Ali Chouerreb aussi étaient futés !
 
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