Tunisie/ Présidentielle : I Watch pointe l’absence remarquable des jeunes

Publié le Mercredi 26 Novembre 2014 à 10:39
Achref Aouadi (au milieu), président d'I WatchL’organisation I Watch a tenu une conférence de presse, mercredi, pour dresser un bilan du premier tour des élections présidentielles. Quelques points ont été rectifiés. Le dépassement le plus grave :"L'exploitation des enfants".

Avant de mettre l'accent sur les défaillance des étections, le président d’I Watch, Achref Aouadi, a tenu à souligner les points dans lesquels l’ISIE a « progressé ». « La rapidité du dépouillement et la communication des résultats. Cela a permis de directement passer aux préparations du deuxième tour. L’ISIE a aussi fait en sorte que ceux qui votent quittent directement les lieux, ce qui a considérablement réduit les dépassements. Il est clair que les partis ont aussi appris de certaines erreurs des législatives. Il est dommage que les deux plus grands concurrents continuent à commettre certaines  infractions. Les indépendants ? Quasiment rien à signaler puisqu’ils n’ont pas les moyens d’agir dans toutes les villes ».

Par la suite, Achref Aouadi est revenu sur les dépassements. Ils sont encore nombreux mais, il se contente du plus important : « Les observateurs ont été empêchés de travailler durant toute la journée du scrutin. Certains chefs de centres nous demandaient de présenter des pièces d’identité, ce qui est illégal. Nous aurions aussi du être présents avant les électeurs, puisqu’il fallait qu’on supervise l’arrivée des urnes. Un écart dangereux ? La violence verbale et physique. C’était tout simplement catastrophique. Les intimidations étaient innombrables de la part des responsables des partis. Il est impératif que les candidats appellent leur électorat respectif au respect des observateurs et nous leur demandons aussi d’appeler au calme et éviter les discours de division qui compliquent le travail de tout le monde ».

Déjà signalé suite aux législatives, un problème refait encore surface. Achref Aouadi hause le ton et dénonce : «Les enfants sont encore exploités par certains partis. C’est inadmissible et le plus grave c’est que ça se passe dans le cadre d’une stratégie bien étudiée. Les enfants sont utilisés pour distribuer des prospectus et influer les personnes âgées, le jour du scrutin,  parce qu'elles sont plus sensibles ».

Un autre constat suite au premier tour : l’absence remarquable des jeunes. Le président d’I Watch affirme  que l’ISIE n’a pas fait le travail nécessaire pour inciter les jeunes à participer : «Tout le monde a remarqué l’absence de cette frange de la population durant les législatives et pourtant, rien ou presque n’a été fait pour corriger cette lacune. On se demande encore pourquoi, mais nous pensons que les candidats ont intentionnellement voulu éviter les jeunes, après avoir senti que leurs discours ne passaient plus, sans parler de la passivité des différentes composantes de la société civile».

La politique des deux poids de mesure a aussi posé problème aux observateurs « locaux ». Le message est clair à l’ISIE et surtout Chafik Sarsar : «C’est honteux de privilégier les étrangers alors que la loi est la même pour tout le monde. Nous étions écartés de certaines étapes du dépouillement et n’avons pu y accéder qu’après l’intervention des étrangers. Je crois que ça se passe de tout commentaire ». Le sondage ? « Nous sommes très clairement contre. Le silence électoral est justement fait pour que les gens prennent leur temps de bien choisir, loin de toute influence. Cette opération ne fait que compliquer la vie à tout le monde et dissuader les gens de participer et donner leurs voix ».

Selim Slimi