Tunisie/ Présidentielle : Ennahdha soutiendrait l’un de ses deux ex-alliés

Publié le Lundi 22 Septembre 2014 à 17:56
Le carnaval de dépôt de candidatures à l'élection présidentielle arrive à son terme ce lundi 22 septembre avec à la clef des dizaines de candidats qui vont solliciter les suffrages des Tunisiens, le dimanche 23 novembre, jour du premier tour de la présidentielle. Cette multitude de candidatures va donner lieu, inéluctablement, à un effritement de voix, au grand dam des postulants sérieux. Chose qui rendra difficile que la partie soit tranchée d’emblée, avec un candidat qui franchira le premier tour avec 50 % + 1. Il y a aussi fort à parier que les deux candidats qui passeront au second tour, le seront par un score faible.

La compétition sera donc rude entre cette foule de rivaux, et les risques de dérapages ne sont pas exclus. Certains candidats, pour qui la fin justifie les moyens, commencent à annoncer la couleur.

La course à la présidentielle demeure suspendue, néanmoins, à des impondérables, dont les résultats des élections législatives. Les deux scrutins étant forcément liés, les législatives seront un baromètre pour les postulants à Carthage. Du score qu’obtiendra son parti aux législatives, tel candidat ou tel autre aura à mesurer son poids potentiel et à attester de ses chances dans les urnes.

Autre inconnue, celle qui taraude l’esprit des candidats, notamment les plus sérieux d’entre eux, a trait à celui ou celle qui bénéficiera du précieux soutien nahdhaoui. En faveur de qui le mouvement islamiste va-t-il donner des consignes de vote, d’abord au premier tour, ensuite au second tour ?

Comme il ne cesse de le marteler, par la voix de ses dirigeants, Ennahdha n’a pas présenté son propre candidat à la présidentielle, car il dit ne pas souhaiter monopoliser toutes les sphères du pouvoir, en l’occurrence les trois présidences (Carthage, la Kasbah, et le Bardo).  Le mouvement part ainsi sur une base d’une victoire aux législatives, la dotant d’une  majorité parlementaire.

Des pronostics qui sont tout autant plausibles (étant donné sa large assise populaire et son ancrage dans les différentes régions du pays) qu’hasardeux vu la profonde métamorphose de la scène politique depuis les élections du 23 octobre, et la difficulté de prédire la physionomie politique au lendemain du 26 octobre.

Ennahdha aura à souffler le chaud et le froid sur la présidentielle, s’il venait à réaliser  une bonne performance aux législatives. Son soutien attendu n’aura pas le même sens selon qu’il a 10 à 15 % des voix, ou 25 à 30 %.

Tout en se gardant, à l’heure qu’il est, de donner sa bénédiction à un candidat, en attendant l’issue des législatives, le mouvement s’acheminerait vers un soutien de l’un de ses deux anciens alliés, soit Mustapha Ben Jaâfar, soit Moncef Marzouki. Cela reste tributaire du score qu’ils obtiendront au premier tour.

En cas de faible score, de l’un ou de l’autre, au point qu’il soit difficile à secourir, et dans l’hypothèse où le mouvement sera en position  de force, et donc d’arbitre, il se tournera vers d’autres candidats, à condition qu’ils soient mieux lotis dans les urnes. Néjib Chebbi pourrait, selon toute logique, être ce candidat de consensus à même d’être appuyé par le mouvement.

Reste Mohamed Frikha, tête de liste d’Ennahdha à Sfax 2,  qui n’a pas réussi à se faire adopter par le mouvement, comme candidat à Carthage. Ennahdha  a marqué publiquement ses distances avec Fikha, candidat à la présidentielle, affirmant que celui-ci se présente à titre individuel et en tant qu’indépendant. Mais, ce qui est vrai aujourd’hui, pourrait ne plus l’être au lendemain du 26 octobre. Quant au second tour, il parait encore très lointain, on y pense oui, mais personne ne peut préfigurer de quoi que ce soit.
H.J.


 

Commentaires 

 
-2 #2 RE: Tunisie/ Présidentielle : Ennahdha soutiendrait l’un de ses deux ex-alliés
Ecrit par volvert     24-09-2014 07:15
C'est une véritable hérésie que de voir régner l'obscurantisme dans les esprits.
Le pays n'a rien à gagner à redonner une majorité aux islamistes dans la prochaine assemblée. Pour s'en convaincre, il suffit d'analyser le bilan des trois années écoulées sous hégémonie Nahdhoui: régression sociale et sociétale, misère qui se répand au point que des familles ne peuvent plus scolariser leurs enfants, un pays plus endetté que jamais et soumis de fait aux choix économiques et politiques des préteurs et donateurs...voilà le résultat de la gestion islamiste.
Il est temps de leur dire de retourner à leurs prèches!
 
 
-1 #1 Le projet nahdhaoui
Ecrit par Ali Bobo     22-09-2014 18:37
 
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